Ça n’a juste pas de bon sens, cette histoire. C’est révoltant, traumatisant et… infiniment éclairant. Ce sont les billets de Fanny et de Célinequi m’ont convaincu de lire ces Raisons obscures. N’ayant pas lu la quatrième de couverture, je n’avais aucune idée de ce dans quoi je m’embarquais. Je l’ai lue après coup et je l’ai trouvée beaucoup trop bavarde. Conseil: il ne faut pas la lire. Et puis même si tu la lisais, tu découvrirais peut-être le fond du roman, mais tu n’aurais aucune idée de la tournure des événements. Et je te jure, il est impossible de la voir venir.
J’ai persévéré, me disant qu’il y avait forcément quelque chose là. Bingo! C’est en plongeant dans la deuxième partie que j’ai senti qu’il se passait quelque chose, quelque chose de gros. Après quoi, impossible de mettre le roman de côté. Il fallait que je me rende jusqu’au point final. La fin est arrivée et j’ai figé. Estomaquée pendant cinq bonnes minutes, complètement paralysée.
Tu es intrigué?Sache que la première partie pourrait t’apparaître ennuyeuse, trop convenue. Mais, de grâce, ne lance pas la serviette avant d’arriver à la deuxième partie. Après, on pourra en rejaser.
Les mots d’Amélie Antoine sont d’une redoutable efficacité: directs, sans ambages. J’ai adoré la façon dont elle tricotait son intrigue. Aucune linéarité, ici. La première partie présente, en alternance, neuf mois dans la vie des Kessler et des Mariani. Dans la deuxième, les mêmes neuf mois, cette fois racontés par deux ados: Orlane Kessler etSarah Mariani. Les faux-semblants et les non-dits fessent dans l’dash. Un roman marquant, dont je ne suis pas sortie indemne. Raisons obscures, Amélie Antoine, XO éditions, 384 pages, 2019.★★★★★© Banksy