Crevettes roses, palourdes, calmars dans un bouillon ail, gingembre, cive:
en Chine, manger est un art (c) HongFei
Coronavirus ou pas, le Nouvel an chinois est l'occasion de présenter deux nouveautés, deux créations françaises aux thèmes représentatifs du pays en fête, la nourriture, cet art éternel, et le mystérieux art martial du kung-fu.
On mange!
Dans tous les coins de Chine mais pas partout de la même façon. Une carte finale pointe tous les endroits visités par l'auteur-illustrateur-voyageur, principalement dans le sud néanmoins, mais pas à Wuhan. Pour le reste, les spécialités rencontrées sont regroupées en un menu de six services: manger dans la rue, au restaurant, les serveuses, en tête à tête avec son bol, à deux et à plusieurs. Les ravissants dessins, simples mais expressifs apparaissent sur des pages au fond blanc ou sable, la couleur rouge étant réservée aux têtes de chapitre. Chaque page est l'occasion d'une saynète présentant un plat par le texte et par l'image. Essentiellement des plats salés mais on peut aussi se régaler de fruits découpés et servis parfois en brochettes.
La brochette, un art à part entière, comme le bouillon ou les nouilles. Ou encore les beignets et les pâtes fourrées. Tout cela étant préparé à la vitesse de l'éclair ou mijotant gentiment en attendant le client. Nicolas Jolivot a choisi une manière aussi intéressante que pertinente de nous présenter la population chinoise tant les repas y ont d'importance. Bref, lecture faite et approuvée, comment dit-on "miam" ou "slurp" en chinois, ou plus poliment "gourmandise"? Exquisement composé, "Chifan! Manger en Chine" est à mettre entre les mains de tous les amateurs de bons plats.
Un poisson vivant préparé en cinq minutes (c) HongFei
On se défend!
Le marché. (c) HongFei.
Dans sa fuite lors d'un nouvel assaut, Mengmeng se blesse. La narratrice nous conte comment, grâce au singe Chichi, elle a été recueillie au monastère de Shaolin où s'enseigne depuis longtemps le kung-fu. Déboussolée au début, elle rencontre Kun-Yi, un jeune en apprentissage auprès de Maître Jong, qui deviendra son ami. La bienveillance générale aidera Mengmeng à s'en sortir et à suivre, elle aussi, le très difficile apprentissage du kung-fu, autant dans sa philosophie que dans sa pratique.
Pierre Cornuel nous fait entrer magnifiquement dans l'univers de cet art martial qu'il explique autant par ses mots que par ses très beaux dessins d'inspiration asiatique, réalisés avec les outils des artistes chinois.
Le jour où la petite fille est complètement guérie, il est temps pour Mengmeng de retourner dans son village qu'elle n'a pas oublié. Sa tante et ses voisins ne l'ont pas oubliée non plus. Les retrouvailles sont joyeuses et se prolongent par l'enseignement du kung-fu à tous là-bas. Les pillards ne sont revenus qu'une fois ensuite. Ils ont été battus et mis en fuite par des villageois sûrs d'eux et maîtres de leurs corps. "Shaolin" est un album qui se contemple avec plaisir pour la beauté de ses illustrations raffinées, judicieusement cadrées, et se lit avec intérêt tant se mêlent aisément les aspects narratifs et documentaires.
Mengmeng observe les jeunes élèves. (c) HongFei.