Mémoires d’Amérique, paru à l’automne, est un recueil de vingt et une nouvelles de tailles diverses, la plus courte ne fait que quelques lignes (Bunny & Clive), la plus longue plus de trente pages (Le Pont de Williamsburg).
Toutes ces nouvelles sont des variantes autour d’un même thème, le sort réservé aux Noirs dans son pays, d’hier à aujourd’hui en s’appuyant sur l’Histoire ou par le biais de faits divers. Personnages fictifs ou non, références autobiographiques, se mêlent en situations véridiques ou inventées, ici est évoqué Nat Turner, esclave afro-américain pendu en 1831 pour avoir mené une révolte en Virginie (Nat Turner se confesse) ; là, l’auteur imagine un dialogue entre John Brown, pendu en 1859, un abolitionniste qui en appela à l'insurrection armée pour abolir l'esclavage et Frederick Douglass, né esclave, qui réussit à s'instruire et s'enfuir, devenant un orateur abolitionniste, un éditeur et fonctionnaire américain (JB & FD).
S’il y a un fil rouge, les textes restent néanmoins très éclectiques et l’écriture se plait à marier les styles ; John Edgar Wideman enrichissant son texte de références musicales nommément citées (Jazz, blues, hip-hop) voire concrètement évoquées par son écriture même, scandant son propos en phrases courtes et sèches (Neige).
Un écrivain qui ne manque pas de talent, un livre de grande littérature par la forme comme pour le fond. Ca saute aux yeux du premier lecteur venu. Mais….. désolé, globalement, j’ai trouvé cela assez ennuyeux.