L'année dernière, l'univers de la célèbre tueuse de vampires a été complètement rebooté aux États-Unis. Voici que les nouvelles aventures de l'héroïnes débarquent en France grâce à Panini Comics dans le titre Buffy contre les Vampires écrit par Jordie Bellaire et mis en images par Dan Mora.
Buffy entre au lycée de Sunnydale et se fait de nouveaux amis, Willow et Alex, et très vite ces deux-là vont se rendre compte que la nouvelle a quelque chose d'exceptionnel : elle est une tueuse de vampires. En tant que telle, elle est accompagnée d'un observateur, Giles le bibliothécaire du lycée.
Si vous pensez connaître le pitch ci-dessus, la suite est bien plus surprenante puisque Jordie Bellaire change beaucoup de choses dans l'histoire afin de montrer que son but n'est pas seulement de moderniser l'histoire - avec notamment une Willow qui est déjà lesbienne - mais aussi de ne pas répéter les mêmes histoires que celles de la série TV.
Dans les changements notables : nous croisons Robin, alors lycéen, et Rose qui est un nouveau personnage ; Cordelia n'est plus une pimbêche mais est une fille très populaire qui est très appréciée au lycée ; et Anya qui est l'une des ennemies redoutables de ce premier tome.
C'est un plaisir de redécouvrir cet univers et de voir certains codes changer sauf que, voilà, Jordie Bellaire va rentrer dans un petit jeu un peu gênant, celui des clins d'œil. Il est normal, je pense, d'avoir du fan service dans ce genre de reboot, les fans de la série télé vont être les premiers à lire le comic book sauf que dans ce premier tome, ces références étouffent le récit par moment. Cela donne l'impression que Bellaire nous tape dans le coude toutes les trois cases en nous disant "hey, t'as vu, ce n'est pas comme dans la série télé".
Cela ne serait aussi gênant si elle n'éludait pas certaines situations avec des choses que le lectorat doit considérer acquis parce que cela était de la sorte dans la série télé. Cela donne une impression que tout va trop vite et que ce reboot n'est pas vraiment adapté à celles et ceux qui ne sont pas fans de la série télé ou qui ne l'ont jamais regardé. Ainsi on termine ce premier tome avec la sensation que nous sommes à la troisième saison d'une série télé mais nous ne sommes pas vraiment capables de définir chaque protagoniste.
Cependant, l'histoire de Jordie Bellaire se lit assez rapidement grâce à un bon rythme. Mais, c'est surtout la prestation du dessinateur Dan Mora que je retiendrai volontiers. L'artiste a un talent fou autant dans le découpage de ses pages avec de grandes cases qui laissent respirer l'action que dans la gestuelle des personnages qui s'y trouvent.
En plus, le fait que le dessinateur doit reproduire des acteurs et des actrices sur papier ne le gène pas du tout. Il capte l'essence de chaque personnage de la série TV et le "cartoonise". Cela fonctionne très bien, nous n'avons pas l'impression de lire une adaptation en comic book mais une œuvre créée de toutes pièces. C'est donc encore plus dommage que l'histoire n'emprunte pas cette ligne de conduite.