Paris, 1885. Geneviève travaille comme infirmière à la Salpêtrière, un hôpital psychiatrique, depuis une vingtaine d'années. Non-mariée, elle consacre sa vie aux aliénées de la Salpêtrière.
Son intérêt pour la médecine lui vient de son père, lui-même médecin.
Donc elle était douée en médecine, les patients la réclamaient, elle était en mesure de comprendre les livres de médecine à sa disposition, mais elle ne pouvait pas devenir médecin. Au 19 e siècle, une femme devenait infirmière, pas médecin.
Sage, elle accepte sa situation. Elle est fière de travailler avec le neurologue Jean-Martin Charcot. Ce médecin tente de faire avancer la science, entre autres en utilisant l'hypnose. Chaque vendredi, il fait une démonstration publique sur une aliénée et c'est à Geneviève que revient la responsabilité de préparer convenablement la patiente.
C'est de cet intérêt qu'est née l'idée d'organiser un événement pour la bourgeoisie parisienne : le bal de mi-carême, surnommé le bal des folles. Le temps d'une soirée, les bourgeois et les journalistes pouvaient côtoyer les aliénées, et avec un peu de chance, ils pouvaient les voir en crise. De quoi alimenter les discussions pendant longtemps!
Donc la vie suit son cours pour Geneviève, du moins jusqu'à l'arrivée d'Eugénie Cléry, 19 ans, la fille d'un notaire de Paris.
Cette Eugénie, dont Geneviève doit s'occuper dans ses fonctions, la fait douter de ses convictions. Elle tente de résister, parce que n'est qu'une folle, mais elle doute de plus en plus. Et si elle se met à douter, est-ce que ça fait d'elle une folle?
Je ne vous en dis pas plus, parce que ça serait dommage que je ne vous laisse pas découvrir ce que Geneviève va vivre pendant le printemps 1885.
Je vous ai principalement parlé de Geneviève et d'Eugénie, mais il y a d'autres personnages intéressants dans ce roman, comme Thérèse. Cette dernière est internée à la Salpêtrière depuis 20 ans et elle ne souhaite pas en sortir. Cet endroit est son refuge, comme elle l'explique dans la citation légèrement plus bas.
Cet extrait de dialogue m'amène à quelque chose que j'ai beaucoup apprécié dans ma lecture : les dialogues. Les échanges entre les personnages sont intéressants, en plus d'être écrits comme ils sont dits. Ça rend le tout plus réaliste.
C'est un peu beaucoup révoltant comme lecture parce que la place des femmes est de mettre en valeur les hommes et de ne pas s'affirmer.
De plus, plusieurs des femmes qui sont internées à la Salpêtrière y sont parce que les hommes qui les entourent peuvent les faire interner et les renier. Parce que oui, les femmes qui vivent à la Salpêtrière n'existent plus pour leurs proches.
C'est aussi difficile de lire sur les traitements que subissaient les femmes internées à la Salpêtrière, comme les compresseurs ovariens et les fers chauds dans le vagin. Des traitements qui visaient à faire avancer la science au détriment des femmes.
À lire parce que vous voulez savoir ce qu'il va arriver à Geneviève et à Eugénie! Et à lire parce que les bals des folles de la Salpêtrière ont vraiment existé...Grâce à un partenariat avec la coopérative des Librairies indépendantes du Québec, 4% de votre achat (la totalité de mes redevances) sont remis à un organisme œuvrant en alphabétisation. Tous les achats comptent. Il suffit d'utiliser un de mes liens sécurisés. Cliquez ici pour obtenir plus d'informations.