La Passe-Miroir, T1 – Les Fiancés de l’Hiver

La Passe-Miroir, T1 – Les Fiancés de l’Hiver

 » Passer les miroirs, ça demande de s’affronter soi-même, avait dit
le grand-oncle. Ceux qui se voilent la face, ceux qui se mentent à eux-mêmes,
ceux qui se voient mieux qu’ils sont, ils pourront jamais. « 

Cela fait très longtemps que j’entends parler de ce livre, puis de ses suites. Il me semble avoir voulu le lire à sa sortie, sans pour autant me laisser tenter. Mais par un heureux hasard, le tome un de cette saga s’est finalement retrouvé dans ma pal, y est resté un petit moment, et c’est à l’occasion du Cold Winter Challenge 2019-2020 que je l’ai enfin ouvert.

C’est dans un univers très riche que je suis entrée. Christelle Dabos nous entraîne dans ce monde fracturé avec des explications parfaitement placées, ni trop rapidement, ni trop lentement. On y plonge délicatement et, personnellement, ça m’a aidé à me faire une idée de ce tout nouvel univers, qui est quand même assez complexe. Il faut le dire, j’ai été perdue au début, sans arriver à me repérer dans l’espace, particulièrement au Pôle. Mais grâce à la douceur d’écriture de l’autrice, je ne me suis pas sentie découragée et j’ai continuer ma lecture.

Chose que je ne regrette pas !

Il y a quelque chose dans le style d’écriture de Christelle Dabos qui m’a tenu éveillée, qui m’a empêché de fermer ce livre pour toujours. Je ne saurais dire ce que c’est, mais ce petit quelque chose est vraiment magique. Plus j’avançais dans ma lecture, avec une opinion tout de même déjà en place, plus je me sentais happée. Petit à petit, je m’en suis retrouvée complètement folle, ne pouvant plus décrocher des pages avant d’être arrivée à la dernière.

Lire Les Fiancés de l’Hiver, c’est comme rencontrer quelqu’un pour la première fois, se dire « oh, ça ne va pas le faire, on ne va pas s’entendre » et puis, à force de côtoyer la personne et d’apprendre à la connaître, on devient des amis inséparables. C’est vraiment ce que j’ai ressenti durant ma lecture, surtout vis-à-vis des personnages principaux, Ophélie et Thorn.

Ophélie est très différente de moi, et c’est sûrement ce qui m’a dérangé au début. Ce que je veux dire par là c’est que, face à la manière dont on lui parle, la manière dont certains personnages la traite (comme un objet !), face à ce qu’on lui demande et même ce qu’on lui impose, je n’aurai jamais pu rester aussi placide et flegmatique qu’elle. J’ai eu envie de la secouer et de lui dire « mais tu vas te défendre, oui ! ». Je voulais presque rentrer dans le livre et aller prendre moi-même sa défense. Cette différence de caractère a fait que j’ai eu du mal à l’apprécier au début mais, comme je le dis plus haut, en apprenant à la connaître, j’ai compris qu’elle était beaucoup plus forte et beaucoup moins insensible que ce qu’elle laissait paraître au départ. Et ça, j’ai trouvé que c’était vraiment très fort de la part de l’autrice ! Faire en sorte que son personnage dévoile son caractère tout au long d’un roman et non pas quasiment d’un coup, comme je l’ai souvent lu, est très intéressant. C’est comme si on rencontrait plusieurs Ophélie et qu’à la fin, après les avoir toutes assemblées, on se retrouvait face à la vraie.

En ce qui concerne Thorn, ce n’est pas la même histoire. Déjà, je ne m’attendais pas du tout à ce genre de personnage. J’ai tellement vu son nom dans des tops de book boy friend que je m’étais fait une petite idée du genre d’homme qu’il pouvait être. Le genre qui fait tout le temps chavirer les cœurs, un peu bad boy comme on en trouve souvent dans des romances, drôle et populaire. Eh bien on en est loin croyez-moi ! Ce Thorn est une vrai surprise, et pas forcément une bonne. J’ai eu beaucoup d’antipathie pour lui et à la fin de ma lecture, je me suis retrouvée avec beaucoup de questions à son sujet. Dans ce premier tome, Thorn est un personnage très mystérieux qu’Ophélie n’arrive pas à cerner. Et nous non plus (en tout cas, ce fut mon cas). J’attends de lui qu’il se dévoile un peu plus dans le tome deux. Pour l’instant, je n’arrive pas à savoir si ce qu’il a laissé entrevoir de lui est vraiment vrai ou pas. En tous cas, c’est un des personnage dont j’en attends le plus pour la suite.

L’histoire en elle-même, malgré quelques longueurs au début, s’accélère un peu après la moitié du roman (ce n’est que mon humble avis). C’est comme si, après avoir bien posé les bases de son univers, Christelle Dabos nous entraînait d’un coup de plume au cœur de l’intrigue de ce monde si mystérieux.

J’aurai alors un conseil pour les lecteurs et les lectrices qui seraient tenté(e)s de décrocher de cette merveilleuse histoire. Donnez une chance à ce roman. Lisez-le en entier et faites-vous votre avis après. Pour moi, ça a marché et aujourd’hui, j’ai hâte de me replonger dans cet univers où les illusions font parties intégrante du quotidien et où chaque personnage peut en cacher un autre. C’est la deuxième fois que je ressens autant d’engouement pour un roman que j’ai failli abandonner. La première fois, c’était pour Illuminae et cette trilogie figure aujourd’hui dans la liste de mes plus gros coups de cœur, à lire et à relire. Et j’ai un très bon pressentiment pour La Passe-Miroir, dont le tome deux m’attend déjà sur ma table de nuit. Je suis contente de lui avoir laissé sa chance et j’espère que vous en ferez autant.

Je vous souhaite pleins de bonnes lectures,

La Passe-Miroir, T1 – Les Fiancés de l’Hiver