Marc Winzembourg, éducateur à la PJJ, a un cas lourd sur les bras: une mère junkie de 21 ans. Son bébé lui sera retiré et placé en famille d’accueil. Une bonne famille, avec tout ce qu’il faut d’amour et d’attention. Il aurait pu tomber sur pire. Les années passent, tranquilles. Wilfried a seize ans et a le pied agile au football. Il intègre l’AJ Auxerre, rêve de jouer professionnel. Un jour, il pète les plombs, est exclu de l’équipe. De retour dans la banlieue de ses parents adoptifs, il se met à fréquenter la petite racaille du quartier. Et v’la que sa mère biologique refait surface, voulant le récupérer. Un mauvais coup de trop ramène Wilfried à la PJJ, en centre éducatif fermé. Il y fait la rencontre de Nina, une collègue de Marc. Avec ses mots, elle parvient à briser la carapace que Wilfried s’est forgée. Comme quoi il arrive qu’une rencontre, une seule, a le pouvoir de changer une vie.
À travers ce premier roman saisissant se dévoile des vies malmenées, touchantes, décrites avec sensibilité et tendresse, sans excès de gravité. Le style est vif, abrasif, les mots taillés au couteau. Au plus vrai. Mathieu Palain met en évidence un métier rarement évoqué dans les romans. Il le fait sans jugement, avec une grande bienveillance. Un roman porteur d’espoir, rempli d’humanité. Sale gosse frappe fort et secoue.Un coup de cœur pour Virginie.Sale gosse, Mathieu Palain, L'Iconoclaste, 350 pages, 2019.
★★★★★