Le Rouergue – 2019 – 200 pages
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Manon est une adolescente très timide et réservée de quinze ans. Traverser la cour de récréation au collège, c’est comme pénétrer sur un terrain miné, c’est l’épreuve de force. Elle regarde ses pieds et fonce. Manon n’a pas d’amis ; elle ne parvient à se lier avec personne. Par contre, elle voue une véritable passion aux Flamby – elle peut en avaler six en une nuit. Quant aux KitKat, elle les engloutit sans cérémonie.
Manon est en surpoids, ce qui fait d’elle une cible idéale pour toutes les moqueries. Les filles, comme les garçons, l’appellent Guenon, grosse truie ; sur son passage on la traite de moche, de grosse. Le harcèlement dont elle est victime est d’une violence inouïe.
L’adolescente n’ose en parler à personne. Elle se replie sur elle-même toujours plus et s’interdit tellement de choses. Les cours de sport sont un supplice.
Et puis un jour, elle rencontre enfin une belle personne. Amaury, un garçon avec qui elle s’entend bien.
Un roman sur le harcèlement adolescent très cruel, violent, mais hélas tellement réaliste. L’écriture de Pierre-Antoine Brossaud rend compte de toute la violence qui peut exister au collège. Et cette violence, elle est avant tout verbale : les insultes, les souillures indélébiles que laissent certains mots. Certains passages m’ont révoltée, révulsée, ils m’ont donné un nœud à l’estomac. La souffrance de Manon est palpable. Une lecture comme une brûlure, dont la fin m’a prise au dépourvu.