Auteur : Pascaline Nolot
Editeur : Gulfstream
Genre : Fantastique, Conte
Parution : 2020
Pages : 311
Accroché au versant du mont Gris et cerné par Bois-Sombre se trouve Malombre, hameau battu par les vents et la complainte des loups. C’est là que survit Rouge, rejetée à cause d’une particularité physique. Rares sont ceux qui, comme le père François, éprouvent de la compassion à son égard. Car on raconte qu’il ne faut en aucun cas toucher la jeune fille sous peine de finir comme elle : marqué par le Mal.
Lorsque survient son premier sang, les villageois sont soulagés de la voir partir, conformément au pacte maudit qui pèse sur eux. Comme tant d’autres jeunes filles de Malombre avant elle, celle que tous surnomment la Cramoisie doit s’engager dans les bois afin d’y rejoindre l’inquiétante Grand-Mère. Est-ce son salut ou un sort pire que la mort qui attend Rouge ? Nul ne s’en préoccupe et nul ne le sait, car aucune bannie n’est jamais revenue…
Grosse déception pour cette histoire ! Au vu du résumé je m’attendais à une histoire totalement différente et il se trouve qu’ici nous sommes sur une réecriture du petit chaperon rouge. Logique vu le titre me direz vous, mais moi je m’attendais à une histoire bien plus sombre et « féministe ». Et au final par vraiment.
Nous suivons la jeune Rouge qui est née avec une malformation sur le visage. Nous sommes dans une époque très proche du Moyen-Age, et notre héroïne est considérée comme marquée par le diable par tout le village. Personne ne veut l’approcher et encore moins la toucher. Elle est rejetée et insultée toute la journée. Le jour de ses premières règles, la vie de Rouge va changer. Effectivement, le village est maudit depuis des années par une sorcière vivant dans les bois qui exige que chaque jeune fille qui a ses règles doit lui être livrée. Les villageois n’ont aucune idée du sort de ces jeunes filles car celles-ci ne reviennent jamais. Mais dans le cas de Rouge, c’est avec joie que les habitants la livrent car ils voient tous là une occasion de se débarrasser d’elle.
Une partie du roman joue sur le mystère de cette fameuse sorcière dans les bois et du sort des jeunes filles. Pour ma part, je me suis prise à imaginer des histoires de sorcières et de condition féminine à une époque ingrate pour les femmes. Je me suis imaginée une histoire de liberté et d’émancipation. Mais il se trouve que l’autrice a choisi toute autre chose. On est ici vraiment plus sur une réecriture de conte traditionnel, et si cela peut plaire à beaucoup de lecteurs, cela m’a déçu.
Au final la révélation est plutôt simple même si pas forcément mauvaise. Mais cela m’a beaucoup dérouté. Je pense que je me suis imaginée l’histoire un peu trop précisément avant de me lancer dedans. Et c’est pour ça que je ne l’ai pas apprécié à sa juste valeur. On part sur totalement autre chose et je me suis sentie frustrée durant toute la deuxième moitié du roman alors que j’avais bien accroché à la première.
J’ai apprécié l’écriture qui se veut assez ancienne et soutenue comme dans les contes de Perrault. Même si je pense que l’autrice aurait pu se passer de changer des mots courants comme la droite qui de vient « dextre » et la gauche qui devient « senestre », au point de devoir mettre une note de bas de page pour les traduire. Cela rend l’écriture assez peu naturelle pour le coup.
En même temps je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé car j’ai lu le roman pratiquement d’une traite. C’est addictif et très plaisant à lire. L’ambiance est assez sombre pour un roman adolescent et cela m’a bien plu. Mais voilà, je m’attendais complètement à autre chose et c’est donc pour ça que je n’ai pas apprécié comme il se doit. Néanmoins je le conseille aux fan de réecritures de conte en version glauque. Cela vous plaira très certainement.
Rouge est un roman sombre porté par une jolie plume qui plaira aux fans de contes. Mais c’est une déception pour moi vu que je m’attendais à une histoire totalement différente. J’aurais vraiment voulu une histoire plus profonde et qui va plus loin dans ses idées. Mais l’écriture est fluide et l’intrigue assez addictive.
6/10
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