🎬 BANDE-ANNONCE 🎬
Un film d'aventure, une comédie américaine de Jake Kasdan, d'une durée de 2h04 sorti le 4 décembre 2019.
Rien de tel qu’un film d’action et surtout humoristique pour se détendre après le dernier examen du semestre. C’est donc avec l’envie de passer un bon moment que je suis allée voir Jumanji au cinéma, sans réelles attentes. Une chose est sûre, ce long métrage a rempli son rôle à merveille, j’ai ri et souris, je me suis laissé embarquer par cette histoire malgré quelques points un peu plus mitigés. Le casting laissait présager de l’aventure, de l’émotion (eh oui) et des muscles saillants, sans oublier une bonne dose de blagues souvent faciles. Le portrait est brossé, je peux maintenant entrer dans le vif du sujet.
Jumanji, The Next Level est la suite logique de Jumanji (sorti en …), je vous conseille d’avoir vu le premier opus afin de comprendre certaines subtilités dans celui-ci. Toutefois, vous pouvez apprécier ce film sans avoir vu le précédent. Nous retrouvons les personnages et acteurs phares, Dwayne Johnson et Jack Black pour les principaux. Ils n’ont pas ou peu changé, permettant ainsi de retrouver très rapidement l’atmosphère si propre au premier film. Pour rappel, un groupe d’adolescents va se retrouver projeté dans un jeu vidéo (titre éponyme) après avoir tenté d’utiliser une vieille console de jeux. Un monde très hostile mais incroyablement fascinant va s’offrir à eux, un univers dans lequel ils ont chacun un nombre de vies limité ainsi que des caractéristiques propres à l’avatar et qu’ils incarnent.
Les enjeux nous apparaissent progressivement, d’abord simples, réussir la quête afin de sortir du jeu sans encombre, puis se complexifient. Les pressions et tensions du monde réel prennent parfois le pas sur la dangerosité du monde virtuel. De nouveaux personnages ont fait leur apparition et pimentent le tout, donnant parfois lieu à des quiproquos très comiques, témoins du choc générationnel que peut provoquer l’utilisation et l’appropriation des nouvelles technologies chez les individus. D’un côté des universitaires, les yeux rivés à leur smartphone, baignant dans le numérique et les réseaux sociaux, de l’autre, de jeunes retraités qui tentent de suivre le mouvement sans se laisser dépasser. Alors que le premier groupe connaît le monde de Jumanji, familiarisé avec les pièges et le caractère imprévisible du jeu vidéo, le second débarque totalement et ne comprend rien, complètement étranger à ce genre d’univers, démuni mais aussi curieux.
Jumanji n’est pas un simple jeu vidéo, si votre compteur de vie vient à tomber à 0, vous mourrez et dans le jeu et dans la « vraie » vie… Il ne faut donc rien prendre à la légère et surtout, faire très attention. Les caractéristiques de chaque avatar sont spécifiées mais surtout, elles sont très utiles et en tenir compte n’est pas un luxe. Un antagoniste est rapidement identifié, il s’agit de Jürgen le brutal, incarné par Rory McCann (Le Limier dans Game of Thrones), mais je trouve que ce dernier n’est pas assez présent ni même menaçant. Son ombre ne plane pas réellement, je l’avais même oublié à un moment donné… Son rôle est clairement sous-exploité, alors que l’acteur et l'environnement dans lequel il évolue, sont géniaux. La figure du grand méchant tombe à l’eau dans la mesure où seules quelques scènes lui sont accordées. Le véritable méchant de l’histoire n’est autre que le jeu en lui-même mais aussi surtout, le tempérament imprévisible et parfois douteux des personnages/avatars.
Le fait d’être immergés dans un monde hostile, aux paysages absolument merveilleux mais aux milles dangers, plonge les personnages dans une profonde introspection. En incarnant un avatar, dont le physique ne correspond pas à celui de la personne qu’ils sont à l’extérieur, ils se désinhibent en quelques sorte de certains complexes. Les langues se délient et les poids sur le cœur disparaissent au profit de confidences. Aveux, révélations et émotions, tout est fait pour attendrir les spectateurs, ajouter une touche de douceur dans ce monde de brutes, aussi impitoyable que dangereux. C’est l’occasion de faire le point, de dresser un bilan et de rattraper le temps perdu, le moment de tout dire, de se confier pour aller de l’avant et ne plus souffrir seul dans son coin. Les conflits et disputes du réel peuvent trouver des solutions grâce au virtuel, grâce à ces barrières que Jumanji brise.
Le film met du temps à démarrer, à captiver le spectateur. J’ai senti quelques longueurs, des moments de flottement durant lesquels on peut sortir de la séance. A l’inverse, quelques passages sont marqués par l’action et la tension. Toutefois, à aucun moment la menace du « compteur de vie » n’est étouffante, je n’ai pas eu peur pour la vie ou la mort des personnages. On est ici davantage dans l’émotion et le règlement de comptes que dans le suspense. L’inquiétude n’arrive jamais, j’attendais plutôt que les différents groupes parviennent à faire la paix avec leurs démons intérieurs. En ce sens, le jeu des acteurs est intéressant, chacun tentant de véhiculer une émotion, un sentiment. Leurs faiblesses les rendent profondément humains et contribuent à alimenter l’idée qu’il est nécessaire de dialoguer, d’agir en adultes responsables et de ne pas laisser certaines situations s’envenimer.
Jumanji s’est donc avéré être un divertissement répondant à mes attentes : de l’humour et de l’action. Le grand méchant n’est toutefois pas assez exploité et quelques longueurs subsistent. L’immersion est totale, on plonge dans ce monde aux décors fabuleux mais on est vite rattrapé par la réalité et ses tourments, par les troubles intérieurs des personnages qui dénaturent sans doute un peu la quête du jeu. L’émotion prend le pas, permettant de faire passer de beaux messages mais ôtant aussi, d’une certaine manière, la tension et la dangerosité pourtant omniprésentes.
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