La Machine à brouillard - Tito Desforges

Par Manu17

"" La machine à brouillard ".
C'est le nom que j'ai trouvé pour évoquer ma maladie devant Louise. Une expression qui la fait sourire. Un peu. Pas beaucoup. Mais sourire quand même.
Sourire de son sourire de Louise, avec ses quenottes blanches comme un éventail de précieuses nacres.
La fait sourire de son sourire avec la fossette qui se creuse alors au coin gauche de ses lèvres, héritage de... de...
Sa mère.
Pourquoi diable n'arrivé-je jamais à me souvenir du nom de sa mère ?
De son sourire de Louise, mon enfant, mon joyau, avec les trois cent mille soleils qu'il fait danser au fond de ses yeux noirs.
" La machine à brouillard "...
Un plus joli nom, en tout cas, que " dégénérescence mentale ", ou " sénilité précoce ", ou bien " Alzheimer ", ou n'importe quelle autre appellation."

Accompagné de sa fille Louise, Mac Murphy s'arrête dans un bouge paumé au cœur du bush australien. La chaleur est suffocante, une pause désaltérante est la bienvenue. Mais les habitants de Grosvenore-Mine ne semblent pas particulièrement réputés pour leur sens de l'hospitalité. Au point qu'après une prise de contact pour le moins tendue, la fille de Mc Murphy disparaît.

Dès lors, l'ex soldat d'élite n'aura plus qu'une obsession : retrouver sa fille. Une détermination à en perdre la raison...

Tito Desforges nous trimballe presque contre notre gré dans les méandres de la psyché de son héros. Saurons-nous discerner la part de réalité, de faux semblant, de délire et de folie ? Rien n'est moins sûr !

Son écriture aussi immersive que perturbante nous embrouille souvent, nous perd parfois mais nous accroche pourtant. De lecteurs passifs, il fait de nous des victimes consentantes mais perturbés à l'idée de finalement perdre pied.

Une lecture éprouvante, une plongée au cœur de la folie, une immersion en apnée dans La Machine à brouillard ...

(Livre reçu en service de presse)