Eve of man

Eve of man

Imaginez qu’aucune femme ne soit née sur Terre depuis cinquante ans.
Imaginez qu’enfin, une fille, une unique fille, naisse.
L’avenir de l’humanité repose sur elle.
Comment va-t-elle réussir à se rendre maîtresse de son destin ?

⋅ Sortie le 19 février 2020
⋅ Science-fiction

2.5/5 –

Les romans de SF, c’est mon dada et ce depuis des années : autant te dire qu’avec un résumé pareil mon envie de lire Eve of man a explosé. J’ai essayé de le commencer aussi vite que possible après l’avoir reçu, mais à ma plus grande surprise je l’ai traîné sur plusieurs jours… pour finir déçue par cette lecture. Retour sur ce que j’ai plus ou moins aimé.

C’est un système parfait. Complètement tordu, mais parfait.

L’univers est ce qu’il y a de plus intéressant dans Eve of man : certains concepts créés ici par les auteurs sont absolument géniaux comme par exemple les Projections, sorte d’hologramme ayant leurs propres personnalités. Plein de petits détails changent un peu de ce qu’on peut voir en SF ces dernières années et j’ai beaucoup apprécié ceci dans les premiers chapitres, mais en continuant ma lecture je me suis vite rendue compte que je m’ennuyais à mourir. A. Mourir. Pourquoi ? Parce que l’univers n’est vraiment décrit qu’au début, et qu’il est totalement laissé de côté par la suite : il devient vite limité et n’explique rien sur le pourquoi du comment de la situation. Même pas des petits indices, des amorces d’explications, absolument rien et c’est frustrant d’avancer dans une histoire quand on a pas toutes les cartes en main. Alors oui, j’ai conscience qu’il y a une suite, mais en général il faut disséminer des indices sur tel ou tel truc même dans un premier tome, ce qui n’est pas le cas ici. Et du coup, en ayant seulement des petits aperçus de la vie dans cet univers, j’ai trouvé difficile de m’immerger dans ce monde qui ne laisse pas sa place à l’imagination.
La deuxième moitié de l’histoire bouge un peu plus que la première et on change parfois de décor, mais même là j’ai souvent décroché, incapable de me sentir concernée par les événements tellement prévisibles que c’en est presque cliché. On reste dans les chemins tout tracés par les classiques de SF et si tu es un(e) habitué(e) du genre, tu risques d’en ressortir déçu(e). Surtout que l’intrigue passe vite au second plan pour laisser toute la place à la romance, ce dont je parle plus bas.

Et tu n’appartiens qu’à toi-même. Ni à moi, ni à eux. Ne l’oublie pas.

Aussi, j’ai eu du mal à accrocher avec les personnages que j’ai trouvés très stéréotypés et toujours dans l’extrême. D’un côté on a Eve, la demoiselle en détresse qui fait comme si elle maîtrisait la situation et qui ne m’a clairement pas autant émue que prévu. Je n’avais pas de souci avec elle au début mais plus les chapitres passaient et plus elle a fini par m’agacer. Bram quant à lui souffre d’un gros manque de développement et de caractère, deux problèmes qui le rendent aussi transparent qu’une feuille de calque. Il est tellement lisse que s’attacher à lui relève du miracle, et ça ne l’a pas du tout fait avec moi.
Du coup avec deux personnages pareils qui se rencontrent et ont le plus gros coup de foudre de leur vie, ma tête et mon coeur ont vite dit non. Un gros, gros non et pourtant la romance est arrivée, je n’ai pas aimé alors que vu le passif des deux persos ça aurait pu être mieux amené et me plaire… et vlan, la déception pour cette romance un peu gênante parfois. Surprenant non ?

Nos leaders se sont tellement focalisés sur la renaissance, sur la lutte pour amener une nouvelle génération de femmes sur terre, sans réfléchir au reste, qu’ils en ont oublié de veiller sur celles qui étaient déjà là.

Un autre gros problème qui m’a sauté aux yeux pendant ma lecture, c’est le cruel manque de nuances de l’ouvrage. Pas de gris ici, seulement du blanc et du noir et les auteurs ne cherchent même pas à le cacher… ce qui rend le tout particulièrement bancal par rapport aux problématiques qu’il aborde. Je m’attendais vu le résumé à ce qu’on explore tout ce qui concerne les relations de pouvoir, la condition de la femme et les inégalités entre ces dernières et les hommes, mais les auteurs n’ont pas creusé le sujet plus que ça et j’ai fini par abandonner l’idée de voir une réflexion approfondie dessus.

C’est drôle comme les morts ont parfois plus de réponses à apporter que les vivants.

Bref, un flop inattendu certes, mais un flop quand même.

Merci à Page Turners pour l’envoi !