Éditions Rue de Sèvres, 2018 (123 pages)

Ma note : 17/20

Comme beaucoup, je connais Cyrano de Bergerac, mais uniquement dans les grandes lignes puisque je ne me suis encore jamais penchée sur ce monument du théâtre français. Grave erreur, que je compte bien réparer sous peu ! Cette BD prend le parti de mettre en lumière Edmond Rostand. Et je ne regrette pas de l’avoir empruntée à la bibliothèque, tant je l’ai dévorée en seulement une heure. Cette jolie lecture, hommage aux mots et plus généralement à la langue française, fut un quasi coup de cœur.

Paris. 1897. Edmond Rostand n’a pas encore trente ans mais il est marié, et a deux enfants à nourrir. Sa pièce (La princesse lointaine) avec Sarah Bernhardt n’a pas reçu les acclamations du public, et il est plus que temps pour lui de mettre du beurre dans les épinards. Problème : notre écrivain est cruellement en manque d’inspiration. Lorsque le défi d’écrire une pièce en seulement quelques jours lui est proposé, Edmond Rostand saute sur l’occasion et se révèle être un travailleur acharné. C’est finalement chez l’un de ses amis qui ne sait pas écrire qu’il va trouver matière. Il va en effet l’aider à courtiser la femme qu’il aime. Lettres enflammées, jeux de mots… Edmond Rostand envoie à la dame en question (mais surtout à la place de son ami) des phrases ardentes et passionnées, au risque que sa femme l’apprenne un jour et se trompe sur ses intentions véritables.

J’ai aimé tout le travail apporté à cette BD. Les couleurs se font douces. Les dessins sont soignés. J’aurai réussi à voyager, le temps de quelques pages, pour me trouver transportée dans les années 1890. De l’humour, cette BD n’en manque pas tant elle regorge de malentendus, de situations cocasses, presque vaudevillesques. Elle se termine bien. Est-elle proche de la réalité historique et des origines de Cyrano de Bergerac, je n’en sais strictement rien. Mais cette lecture fut une petite bulle de détente, alors cela n’a finalement ici que peu d’importance. Elle me donne envie de lire Cyrano de Bergerac, n’est-ce pas déjà un pari réussi ?