Les petits de Décembre de Kaouther Adimi

Les petits de Décembre de Kaouther AdimiLes petits de Décembre

Kaouther Hadimi

Editions Seuil

Août 2019

256 pages

« Lorsque le terrorisme faisait rage, Mohamed, qui devait tous les jours se battre contre les groupes terroristes, arrêta la prière pendant dix ans. Le temps de cette guerre. Il n’en parla à personne, n’expliqua rien à sa femme. Prier lui était devenu tout simplement impossible. Il y avait trop d’horreurs autour de lui. Il ne supportait plus de devoir appeler des parents ou des jeunes femmes pour leur apprendre que leur fils ou époux était mort au combat, abattu à bout portant, déchiqueté par une bombe ou torturé par une lame. Il ne supportait plus d’entendre le mot « Dieu » dans la bouche des terroristes. Il ne supportait plus de dire le même mot sur son tapis de prière. Les mots. Ils se mélangeaient dans sa tête. Quelqu’un peut-il salir un mot ? Peut-il se l’approprier tant et si bien qu’il finit par vous l’arracher, vous le voler en quelque sorte ? Se battre contre les terroristes, monter au maquis, débusquer les camps, c’était un peu une manière de se réapproprier tous les mots que les intégristes avaient confisqués aux Algériens. »

Des jeunes enfants se battent contre des généraux pour garder leur terrain de foot au sein de leur quartier d’Alger.

C’est une belle histoire, elle est joliment contée, mais je n’y ai pas trouvé mon compte. Je l’aurais aimé plus profonde, plus dense, plus fouillée. J’ai l’impression que tout a été survolé : l’histoire de l’Algérie, les droits des algériens, la corruption, les abus de pouvoir jusqu’au courage de ces petits gosses. Ça manque de conviction, de puissance, d’arguments, d’émotion, de consistance. Les personnages sont ébauchés. C’est juste facile à lire. Et, pour couronner le tout, je n’ai pas trouvé la langue exceptionnelle, voire même parfois un peu en-dessous, avec quelques répétitions, ou des phrases étrangement formulées. J’avais pourtant beaucoup aimé son premier roman L’envers des autres. Est-ce moi qui étais mal lunée ? Ou vraiment, ce roman manque d’âme ?

Je n’ai donc pas grand-chose à en dire et je préfère vous renvoyer vers des blogs qui ont beaucoup aimé ou un peu moins mais qui le disent en développant davantage : Jostein, Luocine, Clara.