Olga Tokarczuk pour le texte
Traduit du polonais par Margot Carlier
Joanna Concejo pour les illustrations
FORMAT éditions
2018
Un joyau, un pur joyau !
Je n’ai toujours pas lu Olga Tokarczuk, j’attends que ma bibliothécaire préférée reçoive Sur les ossements des morts, j’ai dans ma liseuse Les livres de Jakob mais j’avoue que son épaisseur m’effraie, je remets cette lecture à l’été prochain.
Alors, découvrir cette auteure couronnée du prix Nobel de littérature en 2018, à travers ce sublime album, et bien c’est tout simplement fabuleux.
Le texte est court, il tient sur une page et demie, mais il déploie une puissance d’évocation extraordinaire. Difficile d’en écrire un extrait sans dévoiler ce que le lecteur doit découvrir par lui-même. On peut juste citer ce passage repris en exergue du livre :
« Si quelqu’un pouvait nous regarder d’en haut il verrait que le monde est rempli de gens pressés, qui courent dans tous les sens, fatigués, en sueur, mais il verrait aussi leurs âmes égarées, à la traîne… »
Certains peut-être connaissent déjà Joanna Concejo, moi, je la découvre. Ses illustrations laissent sans voix. Du noir et blanc qui suggèrent tant de choses aux couleurs éclatantes de la fin, cette illustratrice donne un écrin merveilleux au texte d’Olga Tokarczuk.
Et pour parfaire le tout, l’album est à lui seul un bel objet, sur papiers anciens, avec papiers calques intercalés, une couverture d’aspect kraft que j’aurais aimé toucher si elle n’était pas recouverte du film plastique (malheureusement je l’ai emprunté à la bibliothèque).
Un album pour tous les âges, philosophique, qui favorise la réflexion et l’évasion, qui nous ramène vers l’essentiel.
Un album à posséder pour s’en imprégner, pour nous rappeler que la vie n’est pas une course effrénée contre le temps.