G.I. Joe #5

IDW Publishing a lancé une nouvelle série sur les Joes, les valeureux soldats américains qui combattent le groupe terroriste Cobra. Sauf que dans , ce titre écrit par Paul Allor et dessiné par Chris Evenhuis, l'Amérique s'est rendue à Cobra qui contrôle maintenant le pays et les Joes forment une résistance.

Si l'annonce de la série m'avait interpellé, la sortie des premiers numéros est complètement passée sous mon radar. Il faut dire que IDW Publishing a un peu tendance à multiplier les titres autour d'une licence mêlant parfois plusieurs univers qui n'ont pas de liens entre eux. Il faut donc bien suivre pour savoir ce qui se passe. Donc G.I. Joe est un reboot de la franchise qui n'a donc aucun lien avec G.I. Joe: A Real American Hero, titre que je critiquais il y a quelques temps mais que j'ai mis de côté à cause de la surenchère de personnages mais aussi la sensation que les histoires stagnent un peu. Au moins, le titre de Paul Allor débute avec un statu quo fort qui bouscule un peu tout ce qu'on connait des G.I. Joes.

Après avoir envahi les Etats-Unis, Cobra a pris le pouvoir en poussant le Gouvernement à se rendre. Alors que l'équipe spéciale G.I. Joe était le seul espoir, celui-ci se retrouve être un groupe de renégats qui mélange des soldats très entraînés et des anciens civils que les premiers doivent former dans des conditions extrêmes.

Après avoir lu ce cinquième numéro dans lequel Jinx et Stalker, deux Joes, se rendent à Indianapolis afin de demander un coup de mains aux Dreadnoks, j'ai décidé de rattraper mon retard en lisant les 4 précédents épisodes. Autant dire que la série est très intéressante, s'avérant être meilleure que beaucoup d'autres sur le marché actuellement. Les dessins de Chris Evenhuis sont très agréables, son trait simple et propre peut paraître lisse aux premiers abords mais il a une capacité à dessiner les scènes d'action qui dynamise le tout. Les dialogues de Allor sont efficaces et les situations montrées sont fort intéressantes.

La force du récit réside dans le fait que Joes ne sont plus des petits soldats patriotiques répondant bêtement aux ordres du Gouvernement, nous sommes plus proches de la figure symbolique de Captain America, soit un groupe d'hommes et de femmes qui se battent pour la liberté et ce qu'iels pensent être justes. Aussi, si le contexte ressemble beaucoup à ce que nous avons pu lire dans l'event de Marvel, Secret Empire, le traitement est bien plus terre à terre. Il s'agit presque d'un documentaire nous plaçant au front d'une résistance ou focalisant sur la population dans une zone de guerre - comme cet épisode qui débute avec la tentative d'exécution d'un vieil homme afin de permettre à sa communauté de survivre.

Ce numéro est d'ailleurs particulièrement intéressant pour cette capacité de s'immiscer dans la communauté des Dreadlocks, le groupe de renégats dirigé par Zartan, qui est installé à Indianapolis. Allor ne les dénature pas, il les utilise à bon escient conservant ce côté punk/bikers qui les caractérise tout en montrant la radicalité de Cobra qui s'est souvent servi de Zartan et sa troupe pour affronter les Joes.

Le traitement est tellement bien foutu, l'action bien dosée, et il y a de l'émotion sans que Allor ait besoin de sortir les violons. C'est franchement une réussite, et tout le reste de la série est à ce niveau.

G.I. Joe #5