Il y a une chose qui m'énerve particulièrement quand je referme un livre, c'est le goût d'inachevé, d'à peine amorcé. Et je suis d'autant plus énervée lorsque je considère
Dans Un peu de nuit en plein jour, il y a deux héros - un homme, une femme- : Féral, un humain massif au vécu chargé qui s'est trouvé une famille après des errements et souhaite en construire une autre avec Livie, jeune et sémillante guerrière qui accepte l'impossible pour s'acquitter d'une peine. D'eux, on découvre le lien fort qui les unit, leur parcours de vie, la violence aussi.
Si j'avais à faire la promotion de ce roman dystopique je dirais que c'est un des rares livres lus où le défrichage a eu lieu, mais aucun sillon n'a été creusé. Je m'explique :
Éditions Calmann-Lévy août 2019
Lu grâce au prêt de mon amie G. qui voulait connaitre mon avis (et qui a eu le même ressenti que le mien)
- qu'il y avait de vraies bonnes idées qui, si elles avaient été correctement exploitées, auraient donné un ensemble consistant efficace et sympa à lire.
- que ce sentiment d'inachevé aurait pu être largement atténué voire amendé avec un minimum de relectures (soit par des lecteurs externes, soit par le comité de lecture de la maison d'édition). Je n'en veux pas à l'auteur qui, dans son processus de création peut ne pas avoir complètement conscience du manque de consistance de son écrit ou du moins ne pas avoir assez de recul, là-dessus. Mais je me demande comment un tel contenu a pu sortir des fourneaux tel quel, sans amendements. Ou alors, la maison d'édition a fait ce qu'elle a pu et ce que je considère comme une ébauche avancée est le meilleur résultat qu'on pouvait obtenir.
Image captée sur le site Babélio
Dans Un peu de nuit en plein jour, il y a deux héros - un homme, une femme- : Féral, un humain massif au vécu chargé qui s'est trouvé une famille après des errements et souhaite en construire une autre avec Livie, jeune et sémillante guerrière qui accepte l'impossible pour s'acquitter d'une peine. D'eux, on découvre le lien fort qui les unit, leur parcours de vie, la violence aussi.
Si j'avais à faire la promotion de ce roman dystopique je dirais que c'est un des rares livres lus où le défrichage a eu lieu, mais aucun sillon n'a été creusé. Je m'explique :
- je n'ai pas réussi à imaginer les lieux (parce qu'il n'y a pas eu une seule description ; parce que les scènes n'ont pas prêté un temps pour installer l'atmosphère). Je n'ai pas réussi à visualiser les conditions de vie des personnages,
- j'ai eu du mal à discerner le caractère des personnages -ce qui les habite vraiment, leurs motivations, leurs états d'âme- (parce qu'il n'y a eu aucun temps consacré par Érik L'Homme à celà)
- seul, le passé de Féral est à peu près abordé. Le passé du reste de la troupe ou son avenir sont complètement sabordés ; le passé de Livie est à peine effleuré.
- le fil rouge qui guide l'histoire n'a pas non plus une origine écrite : on ne sait pas d'où on vient, on ne sait pas où on va.
- la fin est à l'image du livre : décalée et incohérente, elle tombe comme un cheveu sur la soupe ! J'ai eu le sentiment que l'auteur a voulu également aborder différents procédés littéraires (dystopie, onirisme, roman) en se dispersant beaucoup et sans aller au bout de sa démarche et c'est bien dommage.
Éditions Calmann-Lévy août 2019
Lu grâce au prêt de mon amie G. qui voulait connaitre mon avis (et qui a eu le même ressenti que le mien)