SERVICE PRESSE
► Titre : Ils se marièrent et il y eut beaucoup de sang Auteur : Laurine Valenheler Sorti le 21 octobre 2019 Lu en janvier/février Auto-édition Genre : policier
► 4eme de couverture :
Au cœur de l’hiver 2017, quatre ans après les débats sur le projet de loi "Mariage pour Tous", plusieurs couples d'hommes sont retrouvés morts en petite couronne de Paris. Sur les scènes de crime, la signature marque les esprits : entre les corps des victimes sont retrouvés des triangles de tissu, roses comme le symbole de la persécution des homosexuels sous le IIIème Reich.
Pour l’équipe de Maël Néraudeau et Yohann Folembray, lieutenants à la Section criminelle du SDPJ 94 et partenaires à la ville comme à la scène, le compte à rebours est lancé. Le mot d’ordre est sur toutes les lèvres, y compris celles de la presse : mettre la main sur l’assassin et enrayer la vague de folie meurtrière. Mais face à un criminel aussi obscur qu’imprévisible, les enquêteurs se retrouvent désarmés, et ce malgré l’appui d’un capitaine de la Brigade des crimes sériels de l’OCRVP venu se greffer à la section pour les assister. Le sadisme du meurtrier se révèle alors sans limite lorsque l’affaire prend un virage dramatique pour les deux coéquipiers et amants. Entre les plaies endormies qui se réveillent et la colère qui les déchire, affectant l’équilibre du groupe, le terrain est plus libre que jamais pour le Tueur au Triangle Rose, qui profite de la diversion pour passer à la vitesse supérieure et parachever son acte final…
Je remercie Laurine Valenheler pour ce très beau partenariat, synonyme d'une amitié vieille de près de 10 ans. ♥
Homosexualité déclassifiée comme une maladie depuis le 12 juin 1981
Ils découvrirent l’histoire et plongèrent au cœur de l’horreur. Comme le laisse présager le titre, un bain de sang attend les lecteurs, nous sommes bien loin du conte de fées et des belles histoires toutes roses. Il est question de meurtre, d’une série de meurtres aussi monstrueux que violents, aussi ignobles qu’homophobes… De l’amour autant que de la haine, une apnée permanente pour comprendre et endiguer l’hémorragie, un souffle de vie que l’on retient… Laurine Valenheler nous invite ici à assister à un odieux spectacle, à une pièce grotesque dont nous sommes les acteurs de l’ombre, à un drame à ciel ouvert qui ne compte plus les témoins silencieux. Tensions, rages, violences et tortures, l’horreur est à son paroxysme à mesure que des hommes meurent, à mesure que la volonté de tuer prend le pas sur celle d’aimer, à mesure que l’on dévore chaque page avec ardeur. Selon l’angle de lecture que l’on décide d’adopter, l’enquête est l’élément principal ou le fil rouge d’une autre intrigue, un long ruban jaune et noir que l’on déroule autour du crime qu’est l’assassinat de couple en raison de leur orientation sexuelle.
Je fis la connaissance d’êtres sensibles et m’attachai à eux. Maël et son mari Yohann, deux policiers, sont au cœur du récit. Autour d’eux gravite une multitude de visages représentant autant de caractères et perceptions de l’homosexualité aujourd’hui en France. Les personnages, et surtout le couple formé par les deux hommes, sont profondément fouillés, travaillés, on sent un réel intérêt pour leur passé, pour les individus derrière le masque. À travers la construction des protagonistes, l’auteure interroge l’importance de la confiance dans les relations, des notions telles que le respect ou le jugement. Les rapports de forces et les pressions sociales exercent ici toute leur puissance et se déploient à grand fracas, traduisant toutes les difficultés qu’éprouvent les couples homosexuels à trouver leur place dans la société. Que les passages concernent Maël, Yohann ou encore le tueur, tous les éléments nous sont fournis afin de brosser un portrait le plus cohérent possible, afin d’être en mesure d’analyser et de comprendre la psychologie de chacun. J’avoue que j’ai parfois eu envie de secouer quelques personnes, de leur faire ouvrir les yeux, de leur hurler dessus afin qu’ils agissent ou réagissent. Ces comportements reflètent malheureusement la réalité et ne manquent pas de crédibilité, au contraire. J’ai vraiment apprécié plonger au cœur de la vie du couple, me familiariser avec leur histoire grâce aux nombreux sauts dans le temps, grâce à toute la tendresse qui se dégage de leur amour.
Ils s’aimèrent et leur amour déchaîna la haine. Le message de ce livre n’est bien évidemment pas innocent et j’ai grandement apprécié le fait qu’il ne soit pas moralisateur. Ce récit met en lumière, pointe du doigt et dénonce mais sans excès, et toujours avec pudeur et respect. Les points évoqués nous amènent à réfléchir, à considérer les choses autrement ou tout du moins à les voir avec un autre œil, plus aguerri. Il est nécessaire de se défaire des clichés, qu’ils soient de genre ou non. Laurine nous expose des faits, des représentations, de multiples situations qui balaient le panorama actuel, qui le dépasse pour mieux sans extraire. Nous devrions non seulement être libres d’aimer qui nous voulons mais aussi et surtout, de le montrer sans avoir peur des représailles, personne ne devrait devoir cacher cet amour. L’homosexualité n’est pas un délit, c’est l’homophobie qui en est un. L’auteure n’est pas là pour vous exposer son point de vue - on peut le deviner mais il n’est pas mis en avant - elle vous propose différentes pistes pour comprendre, pousser plus loin la réflexion et tendre la main.
Adoption ouverte aux couples de même sexe depuis 17 mai 2013
Nous apprîmes l’identité du tueur mais eûmes la gorge nouée toute la lecture durant. L’accent est mis sur la tension et la psychologie davantage que sur le suspense lié à la révélation quant au meurtrier. Nous devinons assez facilement les grandes ficelles mais cela importe peu tant nous sommes absorbés dans l’histoire, tentant de comprendre le pourquoi du comment, les motivations et les moyens d’action. Nous observons la façon dont l’assassin s’insinue dans la vie des victimes ; la manipulation est un art dans lequel il excelle. ll traque ses proies tel le plus patient des prédateurs et attend le moment idéal pour bondir, frapper, tuer. L’enquête piétine pour retrouver celui que l’on surnomme déjà Le tueur au triangle rose, en référence au bout de tissu qu’il laisse sur chaque scène de crime. Quelques longueurs se font sentir - dur d’y échapper sur plus de cinq cents pages - traduisant toute la lassitude des forces de l’ordre et les impasses auxquelles elles sont confrontées.
Mariage ouvert aux couples de même sexe depuis le 17 mai 2013Elle écrivit et les mots dansèrent sous mes yeux. Je suis (re)tombée amoureuse de la plume de Laurine. J’aimais déjà profondément son style il y a près de dix ans, je le redécouvre aujourd’hui, toujours aussi sublime et sans doute aussi plus mature. Il s’en dégage une certaine forme de sincérité et de pureté, j’ai ressenti toute son authenticité, son élégance et sa franchise. Le style de Laurine s’adapte aux situations décrites, tantôt cru ou poétique. Le texte est, dans son intégralité, écrit avec un profond respect, non seulement pour la cause défendue mais aussi pour les idées et la manière dont elles sont exprimées. Ils se marièrent et il y eut beaucoup de sang est un pavé qui se lit vraiment bien, que l’on dévore, happé par l’histoire du couple, par cette série de meurtres et par la plume qui nous embarque au cœur de l’amour et de l’horreur. Merci Laurine pour ce magnifique voyage, pour ces instants intenses et éprouvants, pour cette boule qui n’a pas quitté ma gorge, pour les émotions que tu transmets et les messages que tu véhicules. Tu nous prouves ici que tu es une véritable virtuose des mots.
Ils terminèrent leur lecture et eurent envie de crier leur désespoir au monde. Ce livre fut une très belle surprise, presque une révélation. J’ai pris le temps de le savourer, de peser et soupeser chaque mot, de laisser les émotions gagner mon coeur en même temps que l’horreur me saisissait. J’ai eu ma gorge nouée, une boule au ventre permanente à l’idée de contempler toute la cruauté dont un individu peut être capable afin d’assouvir ses pulsions meurtrières. J’ai plus d’une fois eu envie de me révolter contre cette situation et j’espère, en prenant la plume avec cette chronique, en vous rédigeant ces quelques mots, que vous ressentirez la détresse qui m’envahit et le désespoir qui me gagne. Blagues douteuses, provocations, insultes, coups, cela ne devrait pas se produire… Ils se marièrent et il y eut beaucoup de sang n’est pas juste un policier psychologique, c’est un message d’amour et de tolérance, une invitation à vivre tous ensemble, égaux et aimants.
► 3 raisons de lire Ils se marièrent et il y eut beaucoup de sang :
- Une plume élégante et pleine de talent
- Des thématiques fortes, actuelles et abordées avec énormément de respect
- Un véritable travail de fond pour coller à la réalité