" Je me souviens de la première fois où j'ai vu Vertigo, dans un cinéma du quartier de la gare. Ce devait au début des années 1980. Quel âge avais-je ? Peut-être vingt ans. Peut-être moins. Je ne parviens plus à m'en souvenir précisément. "
Dans une ville dont le nom n'est pas cité, un homme se réveille après s'être endormi devant son film préféré. Quand il réalise que sa compagne a disparu, Il est à son tour pris de Sueurs froides, titre de ce film d' Hitchcock qu'il visionnait avant de se laisser emporter dans les limbes du sommeil.
Comment a-t-il pu s'endormir ainsi devant ce film qu'il idolâtre pourtant, jusqu'à l'obsession diraient certains, et comment Constance a-t-elle pu disparaître sans laisser la moindre trace ? Un vertige le saisit...
S'en suit alors une déambulation dans la ville sans nom. La neige a tout recouvert de son épais manteau blanc créant ainsi une atmosphère ouatée atténuant bruits et sensations. Comme avançant à demi chancelant dans un long tunnel blanc feutré, le narrateur part à la recherche de Constance.
Tout au long de sa quête, entre suppositions et crainte, des réminiscences de son existence se mêlent aux images du film, à la poursuite éperdue de Scottie, le héros de Vertigo, pour lui aussi retrouver sa chère disparue.
Les silhouettes de Scottie et Madeleine, James Stewart et Kim Novak, hantent notre lecture. Ils nous apparaissent nimbés dans le halo lumineux verdâtre de l'enseigne de l'hôtel Empire à San Francisco ou peut-être est-ce simplement l'enseigne de la pharmacie jouxtant l'appartement du narrateur.
Sur ses traces, Thierry Clech nous propose un texte aux accents cinématographiques vertigineux, poétique et troublant, l'errance d'un homme ayant peut-être La Mort aux trousses ...
Le billet de Yann qui m'a donné envie de lire ce livre sur le blog Aire(s) Libre(s) !