Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on a pris notre temps avant de vous livrer une opinion, forcément tranchée, sur ce Birds of Prey : la fabuleuse histoire de Harley Queen. Plusieurs motifs à cela, avec entre autres le peu d'attrait pour un long métrage annoncé par un trailer désastreux, ou encore les premiers retours assassins d'une certaine presse dont nous avons tendance à nous fier. Certes, il y a aussi tous ces bloggeurs et influenceurs régulièrement invités aux avant-premières, qui pour un gadget, une figurine, et la promesse d'être là pour d'autres moments bien plus exaltants (The Batman, par exemple) ont joué la montre, défendu l'indéfendable, trouvé une série d'excuses pour ce qui apparaît être un nanard colossal. Car oui, après être sorti de la salle, il ne me restait plus que l'évidence, celle d'avoir immolé six euros (Dieu merci je bénéficie d'un tarif sympathique) sur l'autel de la grande cause des comics, en sachant pertinnement que tout ceci est en pure perte.
Harley Quinn, donc, qui vient d'être lâchée par son petit ami, le Joker. Premier gros malentendu. Le Joker on vient de le voir au cinéma, et ce fut une claque pour beaucoup de monde, un Oscar pour l'acteur du rôle, un grand film intelligent et exigeant, qui tourne le dos à la pochade super-héroïque trop souvent offerte au grand public. On imagine mal que ce Joker là soit l'amant de cette pimbêche pétasse en mini short, qui tente d'oublier son cheri en ingurgitant les pires cochonneries devant la télévision, et en cherchant des noises aux mauvaises personnes. Pour le cinéphile averti, c'est improbable, et perdu d'avance. Là où ça passe, c'est pour ce public qui souhaite avant tout "un film décomplexé et jubilatoire" comme si il était impossible de faire quelque chose de décomplexé et de jubilatoire, sans prendre la cible visée pour un ramassis d'ados passifs à gaver comme autant d'oies crédules. James Gunn et les Gardiens de la Galaxie ont prouvé le contraire, mais on parle là d'un type qui a une vraie vision du divertissement pour tous, qui s'insère de surcroît dans un univers partagé inoffensif et lisse, mais qui s'y connaît en story-telling et en savoir faire. Ici c'est du grand n'importe quoi, avec un découpage cahotique, des effets de manche au montage omniprésents et inutiles, un long métrage agité du bocal qui saute dans tous les sens pour faire oublier qu'il n'a pas grand chose à dire, quand le calme reprend ses droits, par brefs instants.
Les Birds of Prey, c'est à dire les oiseaux de proie, ce sont Harley Quinn, mais aussi Renée Montoya, de la police de Gotham (alcoolique, en odeur de déchéance), Dinah Lance (Black Canary, et ses pouvoirs soniques qu'elle utilisera...une seule fois de tout le film), Helena Bertinelli (Huntress, absolument aucun charisme), et une petite voleuse de passage (censée être Cassandra Cain. Juste "censée"...) qui sert à insuffler un peu d'humour à l'ensemble, et à donner le ton, avec le vol d'un diamant hors de prix, puisque possédant en son sein les coordonnées nécessaires pour accéder au trésor incommensurable de la famille mafieuse décimée des Bertinelli (oui, un carnage à la base de la vocation de cette Huntress dont personne ne connaît le nom de code, un des running gags de la seconde moitié du long métrage). Le grand méchant, car il y en a un, c'est Ewan McGregor, grimé en une sorte de Bono Vox effiminé sous cocaïne, pour le pire cabotin de l'histoire des super-héros : Black Mask, qui est encore plus ridicule quand il l'enfile, son masque! En fait, presque tout tourne autour de Margot Robbie. Les Birds of Prey, c'est avant tout le parcours d'une vilaine pas si vilaine, d'une dingue qui a encore un fond de coeur et de compassion, ce qui tranche assez avec ce qu'on serait en droit d'attendre de celle qui a partagé les méfaits d'un nihiliste dangereux comme le Joker. Ah les femmes, et leurs coeurs d'artichaut, elles en font parfois des bétises, mais elles savent se racheter, et puis c'est l'ère du féminisme badass, et Harley Quinn fait plus recette quand elle est présentée comme le pendant DC et sexualisé de Deadpool, que lorsqu'elle est rêve de meurtre de masse avec son chéri grimé. Comme si ça ne suffisait pas, l'ensemble est lourdement surligné par la voix of de Margot, qui nous explique dans le détail ce qu'on avait déjà compris, ou ce que la réalisatrice Cathy Yan a eu la paresse de présenter autrement. C'est ainsi que nous découvrons les Birds of Prey, par exemple (mention spéciale pour Huntress, qui tombe carrément à plat) ou que nous faisons la jonction entre les raccords temporels qui emberlificotent l'histoire. Le final enterrine définitivement l'idée qu'est née une équipe, une association au féminin, mais franchement, à ce stade, le spectateur en a assez et il lorgne sur la sortie depuis déjà de longues minutes, et la pensée d'une suite, avec ou sans Harley Quinn (sans, ça serait carrément du suicide insensé) est loin de faire saliver, plutôt en mesure de ficher la nausée. Bref, les "Oiseaux de proie" nous prennent un peu pour des pigeons.
Assez plaisanté, préférez lire les comics. Une idée :
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Les Birds of Prey, c'est à dire les oiseaux de proie, ce sont Harley Quinn, mais aussi Renée Montoya, de la police de Gotham (alcoolique, en odeur de déchéance), Dinah Lance (Black Canary, et ses pouvoirs soniques qu'elle utilisera...une seule fois de tout le film), Helena Bertinelli (Huntress, absolument aucun charisme), et une petite voleuse de passage (censée être Cassandra Cain. Juste "censée"...) qui sert à insuffler un peu d'humour à l'ensemble, et à donner le ton, avec le vol d'un diamant hors de prix, puisque possédant en son sein les coordonnées nécessaires pour accéder au trésor incommensurable de la famille mafieuse décimée des Bertinelli (oui, un carnage à la base de la vocation de cette Huntress dont personne ne connaît le nom de code, un des running gags de la seconde moitié du long métrage). Le grand méchant, car il y en a un, c'est Ewan McGregor, grimé en une sorte de Bono Vox effiminé sous cocaïne, pour le pire cabotin de l'histoire des super-héros : Black Mask, qui est encore plus ridicule quand il l'enfile, son masque! En fait, presque tout tourne autour de Margot Robbie. Les Birds of Prey, c'est avant tout le parcours d'une vilaine pas si vilaine, d'une dingue qui a encore un fond de coeur et de compassion, ce qui tranche assez avec ce qu'on serait en droit d'attendre de celle qui a partagé les méfaits d'un nihiliste dangereux comme le Joker. Ah les femmes, et leurs coeurs d'artichaut, elles en font parfois des bétises, mais elles savent se racheter, et puis c'est l'ère du féminisme badass, et Harley Quinn fait plus recette quand elle est présentée comme le pendant DC et sexualisé de Deadpool, que lorsqu'elle est rêve de meurtre de masse avec son chéri grimé. Comme si ça ne suffisait pas, l'ensemble est lourdement surligné par la voix of de Margot, qui nous explique dans le détail ce qu'on avait déjà compris, ou ce que la réalisatrice Cathy Yan a eu la paresse de présenter autrement. C'est ainsi que nous découvrons les Birds of Prey, par exemple (mention spéciale pour Huntress, qui tombe carrément à plat) ou que nous faisons la jonction entre les raccords temporels qui emberlificotent l'histoire. Le final enterrine définitivement l'idée qu'est née une équipe, une association au féminin, mais franchement, à ce stade, le spectateur en a assez et il lorgne sur la sortie depuis déjà de longues minutes, et la pensée d'une suite, avec ou sans Harley Quinn (sans, ça serait carrément du suicide insensé) est loin de faire saliver, plutôt en mesure de ficher la nausée. Bref, les "Oiseaux de proie" nous prennent un peu pour des pigeons.
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