" Tant espérer des nuits " nous transporte au début du siècle dernier dans un Paris en guerre. On y rencontre Modigliani et son ami Cendras.
Alcool, drogue, voyages au bout de la nuit pour noyer le mal-être, recherche du plaisir de la chair, du pinceau dont le mouvement laisse apparaître des nus sensuels aux teintes chaudes.
Les nuits s'enchaînent, fiévreuses encore et encore.
Et parmi ce chaos, une petite irlandaise, putain des gueules cassées . On dit qu'elle n'est pas belle, que les hommes ne la regardent pas dans les yeux. Mais elle se donne à eux et tente de les sauver par un baiser, une caresse.
On raconte qu'elle a déjà croisé l'homme à la rose à plusieurs reprises.
On raconte aussi qu'elle pose pour les peintres et les sculpteurs .
Elle devient le modèle de l'artiste maudit le temps d'un soir.
Elle devient belle pour l'éternité.
Après avoir fermé le livre, je suis partie à la recherche de la petite irlandaise .
Pas une photo, pas un article. Nada.
La seule preuve de son existence, c'est Cendras qui nous la donne, lors d'un hommage à son ami Modigliani en 1953.
" Et le plus beau nu, il l'a fait avec une petite irlandaise qui était moche comme un sang de punaise. "Merci Blaise pour ce cadeau, tu combles de bonheur un écrivain en lui permettant de parachever sa trilogie de portraits de femmes.
Car c'est ainsi, Alain Emery aime le mystère des photos oubliées, des destins anonymes, des illustres fantômes. Il se charge alors de les faire revivre le temps de quelques phrases, leur inventant une histoire avec finesse et immensément de respect.
Du même auteur sur L'oiseau Livre : Partition pour chevrotine