Agnès Grey - Anne Brontë

Par Carole My-Bo0ks @Car0le_

Agnès Grey est la fille du pasteur d'un village du nord de l'Angleterre. Ses parents ayant subi un revers de fortune, Agnès décide de les aider financièrement en occupant l'un des rares emplois permis aux femmes respectables au début de l'ère victorienne : gouvernante d'enfants de riches. Elle travaille dans deux familles, les Bloomfield et les Murray, et doit bientôt faire face à l'indiscipline des enfants gâtés. Elle s'aperçoit aussi que, dans cette riche bourgeoisie terrienne, l'argent et le statut détruisent les valeurs sociales et morales.

Après Les hauts de hurle-vent de Emily Brontë , j'avais bien envie de découvrir la plume de sa sœur, Anne. Il faut dire que les sœurs Brontë sont plus que connues dans le genre et même après tant d'années.

Agnès Grey a toujours voulu devenir gouvernante et à du convaincre ses parents de la laisser quitter la maison familiale pour aller travailler chez de riches familles. Tout ne se passera pas comme prévu et Agnès va découvrir que l'argent ne fait pas tout, à commencer par l'éducation.

Lorsque j'ai commencé ma lecture, j'ai rapidement été mise dans l'ambiance. La jeune Agnès encore très couvée par ses parents et sa soeur n'a jamais eu l'occasion de faire ses preuves ni eu l'opportunité de prendre un peu d'indépendance. Pourtant, elle se projette déjà dans une famille en tant que gouvernante. J'ai aimé sa volonté de venir en aide à ses parents qui vivent un moment difficile et de leur montrer qu'elle peut, elle aussi travailler.

Très vite, la voilà qui part dans une première famille. Et autant dire que cette première expérience sera loin d'être à l'image qu'elle s'en faisait. Les enfants des Bloomfield seront non seulement mal éduqués mais aussi mauvais, très mauvais. Et dans des familles comme celles-ci, les enfants sont rois et obtiennent toujours ce qu'ils veulent. La jeune Agnès va devoir prendre son mal en patience et surtout s'armer de courage. Finalement, son premier travail prendra fin et Agnès va retrouver sa famille après quelques mois loin d'eux. Une première expérience désastreuse mais qui ne la démotivera pas, bien au contraire. La jeune femme va repartir chez une autre famille et là encore, enchaînera les désillusions.

La moitié du roman nous relate les conditions de travail d'Agnès, aussi catastrophiques que difficiles. Sur ce point, l'auteure à retranscris à la perfection les conditions de l'époque. Le travail pour une femme est loin d'être habituel et même lorsque celle-ci devient gouvernante, elle n'en est pas mieux traité. Pire encore, elle subit de plein fouet les différences sociales et surtout les valeurs transmises. J'ai été particulièrement écœurée par les enfants des deux familles. Ils sont cruels, imbus d'eux mêmes et tellement mal élevés... J'avais envie de secouer Agnès qui restait impuissante face à tout cela.

J'ai trouvé le roman assez lent et notamment la première moitié qui s'est avérée assez ennuyeuse je l'avoue. Sans doute accentuer par le fait que l'histoire soit raconté et non vécue au même X. ë nous relate l'histoire d'Agnès Grey comme un journal intime, elle s'adresse quelques fois directement au lecteur. Ce choix peut être à double tranchant, car s'il permet d'être au coeur de l'histoire, il peut aussi donner au récit une certaine lenteur. Et pour moi, c'est malheureusement ce qu'il s'est passé. Les rebondissements arrivent assez tardivement, plus de la moitié du roman. Et autant dire que j'ai trouvé ça trop tardif. J'aurais voulu davantage de chapitres sur la fin qui devenait vraiment plus intéressante.

En conclusion, si j'ai apprécié faire la connaissance d'Agnès Grey, sa famille, ses projets et sa volonté sans faille, j'avoue être restée sur ma faim. L'histoire n'ayant pas réussi à me tenir en haleine du début à la fin. J'en attendais un peu plus quant à cette histoire notamment comme Les hauts de hurle-vent. Je ne regrette cependant pas ma lecture qui m'aura immergée à l'époque victorienne.