Suprêmes

Par Tatiana

Six époques.
Six histoires.
Six quêtes de perfection.

Depuis des décennies, l’homme cherche à déjouer les règles de la nature pour créer un être suprême. Toujours plus fort, toujours plus rapide, toujours plus beau. Le monde de demain regorge d’ambitions nouvelles et d’évolutions toujours plus performantes. Ce dont on peut rêver, on peut le devenir. Mais l’être suprême pourra-t-il un jour devenir l’être parfait ?

⋅ Sortie le 12 mars 2020
⋅ Science-fiction

2/5 –

Ce qui devait arriver arriva, je suis déçue d’être déçue par ce livre. Avec un résumé pareil et une comparaison à Black Mirror, Suprêmes s’annonçait être un très bon bouquin de SF qui explore différent domaines de la génétique et des modifications humaines… Il a surtout été un flop pour moi.

Globalement, j’ai trouvé que le côté SF est là mais très mal exploité : il est mis de côté au profit d’intrigue de contemporains YA d’il y a 20 ans, avec des événements vus et revus sans aucune touche d’originalité, et ce dans toutes les histoires. Je pense que l’autrice a tenté une approche peut-être plus « basique » de la SF mais ça ne fonctionne pas avec les thèmes abordés, beaucoup trop terre à terre : les premiers bisous, les rendez-vous amoureux ratés voire pourris… que des sujets du genre qui sont censés servir de tremplin pour ouvrir une réflexion sur un sujet de SF mais qui m’ont donné l’impression de prendre tout l’espace. Et pour cause : les éléments de SF sont tellement survolés et peu développés que le tout est basique comme j’ai rarement vu et se penche sur des questions elles aussi vues et revues il y a une vingtaine d’années, alors que le concept ouvrait la porte à des débats plus poussés et plus actuels. Aucune histoire n’explore un sujet en profondeur et c’est super frustrant de voir que l’autrice ne cherche pas à pousser plus loin, ce qui aurait pu ajouter du rythme et des dynamiques à des nouvelles qui en manquent cruellement.

Dans le même sens, la comparaison avec Black Mirror n’a pas lieu d’être ici à mes yeux. Black Mirror c’est du sombre, du glauque, des violences physiques et psychologiques poussées à l’extrême, des retournements de cerveau… Ici, il n’y a rien de tout ça. Les fins de chaque histoire m’ont fait lever les yeux au ciel tant elles sont prévisibles, tout est trop lisse, rien n’est surprenant et ça rend l’ensemble d’un ennui impressionnant. Pourtant la SF est mon genre favori et il faut y aller pour que j’ai du mal à accrocher, c’est pour dire.

Le format histoires courtes a peut-être joué un rôle dans mon opinion (et ma frustration), mais y ajouter des plot twists et un bon coup de réflexion plus profonde aurait clairement changé la donne. Il y a tellement de points à aborder dans ce genre, tellement d’impact à avoir et là c’est totalement vide et sans intérêt.

Bref, une bonne idée très mal exécutée.

Merci à Michel Lafon pour l’envoi !