Les affres du coronavirus, la fermeture de tous les cinémas, le report de la sortie de nombreux albums... Bref, pas de chance pour l'arrivée de Bloodshot, premier film issu de l'univers Valiant. Il faudra patienter pour découvrir Vin Diesel sur grand écran, et en attendant, nous vous conseillons d'aller jeter un oeil chez Bliss Comics, où fleurissent des intégrales parfaites pour ne rien perdre des principales séries Valiant. En plus, ces prochains jours, vous pourrez lire les 100 premières pages de chacune d'entre elles au format digital sur le site de l'éditeur. Et à ce petit jeu, Bloodshot fait partie des titres à lire!Bloodshot donc, traverse au début de ce gros pavé une sérieuse phase de déprime, après avoir rencontré (puis perdu, car tombée au combat) Kay, la jeune et jolie Géomancienne, qui avant de succomber lui a fait un drôle de cadeau empoisonné. Bloodshot est désormais débarrassé de ses nanites, ces milliards de petits robots qui infestent son système sanguin et le rendent invincible. Redevenu un simple quidam, le voilà torturé par une interrogation brûlante sur sa propre identité. Après avoir été le jouet, des années durant, du projet para-militaire Rising Spirit, il ignore tout de sa véritable identité d'avant, du genre d'homme qu'il peut être, en dehors d'une machine à tuer au service de pouvoirs occultes et cyniques. En attendant d'y voir clair, Ray Garrison (un de ses noms d'emprunt) se contente de jouer au factotum dans un motel minable du Colorado, bien loin de la civilisation et de ses tentations. Pour résister, l'alcool et la drogue sont des ressources précieuses, mais qui ont la fâcheuse tendance à provoquer des hallucinations, qui amènent le protagoniste à entamer des dialogues acerbes avec d'autres parties de sa psyché, lui permettant de se libérer peu à peu de son attachement morbide pour Kay, et de composer avec ses penchants assassins (grâce au lutin Bloodsquirt, qui hante son esprit chancelant). Bloodshot résiste et persiste à renoncer à parcourir les pages du dossier secret qu'il a récupéré, et recèle la clé de son existence d'avant. Et puis il va avoir mieux à faire, et vite, car voilà qu'un assassin à la peau blanche et avec un cercle rouge sur la poitrine défouraille dans un cinéma et provoque un massacre des plus horribles. Apparemment les nanites ne sont pas perdues pour tout le monde, et elles semblent avoir choisi d'investir un nouvel hôte. Voire pire encore, de nouveaux hôtes, au pluriel...
Pire encore, les robots microscopiques qui infestaient son sang se trouvent de nouveaux hôtes, qui perdent la tête et sont responsables d'horribles carnages dans le Colorado. Du coup, Bloodshot ne va pas rester longtemps sur la touche, et devoir se sacrifier, prendre la route, et aller récupérer les fameux nanites, pour les contrôler.En cours de chemin notre héros a tissé de nouveaux liens sentimentaux avec une blonde un peu paumée, Cristal. S'il tente de ne pas prendre en considération l'idée de la protéger et de l'aimer, il est cependant difficile de résister à l'appel de la chair, et des bons sentiments. Car malheureusement, tout ceux (et celles) qui croisent sa route ont tendance à se mettre en péril, et ont une durée de vie assez limitée. En parallèle, deux agents spéciaux mènent l'enquête et suivent Bloodshot (ou plutôt les porteurs de nanites) à la trace, en arrivant après coup sur les lieux où le sang à coulé. Il s'instaure une relation assez détendue et sarcastique, et les dialogues forts naturels et très drôles aident à tempérer une tension palpable. Le ton est à la fois dramatique et désespéré, et entrecoupé de répliques ou de scènes brèves plus légères. Jeff Lemire fait un superbe travail sur ce titre, parvenant à rendre enfin humain et attachant un personnage trop longtemps présenté comme une machine de guerre impitoyable, tourmenté par un désir de se (re)connaître, mais sans jamais dégager une forte empathie, comme c'est le cas désormais. Et coté dessins on est vraiment gâtés, avec uniquement des artistes de grande qualité, au style réaliste et collant parfaitement avec l'ambiance désirée, comme Paolo Rivera, Butch Guice, Mico Suayan, Lewis Larosa ou Doug Braithwaite. On peut faire bourrin et intéressant en même temps, Bloodshot Reborn est une vraie bonne série haletante.
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