Présentation
Depuis sa plus tendre enfance, Florence ignore tout ce qui se passe... en-dessous de la ceinture. Elle imagine que le papa met la petite graine dans le nombril de la maman, et puis de toute façon, il est tacitement interdit, dans la famille, de parler de " la chose qui ne doit pas être dite ". Alors... Florence imagine des scénarii terribles, parfois idiots ; Florence s'angoisse devant le poids de la tradition qui place inéluctablement la femme dans une position inférieure ; Florence, à sa façon, résiste pour ne pas sombrer.
Un récit autobiographique grave, drôle et universel signé Florence Dupré La Tour sur la (non) éducation sexuelle d'une fille dans une famille chrétienne rétrograde.
Florence a cinq ans lorsque débute ce récit illustré, elle habite en Argentine avec sa mère, son père, sa grande soeur Violaine et sa soeur jumelle Béné, et un petit frère qui devrait bientôt arrivé. Florence est issue d'une famille catholique pratiquante et bourgeoise qui lui offre une certaine insouciance face à ce qui peut exister en dehors de l'enfance.
Dans cette famille le père et la mère ont l'air de vivre dans des opposés: l'un est extrêmement sérieux et soucieux ignorant presque ses enfants, quant à l'autre femme au foyer elle n'avait pourtant pas à s'occuper des tracas ménagers et plutôt occupée à distraire avec des ateliers de poterie, du théâtre ou encore de la couture. Une vie douce et sereine dans ce "monde" d'expatriés qui offrait bien des avantages, pourtant on se rend compte de la fragilité de l'édifice.
C'est justement à cause de ce manque de communication que Florence va se trouver dans une situation pénible ne comprenant pas vraiment ce qui lui arrive et surtout imaginant presque l'apocalypse s'abattre sur sa personne. On ne parle pas de sexualité du coup lorsque le corps de Florence prend ses aises pour transformer une petite fille en jeune fille beaucoup de sentiments submergent Florence: la honte d'abord puis la peur, c'est ce qu'induit l'ignorance.
Cette ignorance dénoncée par l'auteure, celle dans laquelle on l'a plongé sous couvert de religion et de patriarcat. J'ai beaucoup aimé ce petit personnage et ses différentes expressions, sa naïveté et son extraordinaire imagination empreinte d'une certaine gravité. Cela reste tout de même très drôle mais j'avoue avoir eu beaucoup de peine pour cette petite fille.