Confession inachevée • Marilyn Monroe

Confession inachevée Marilyn Monroe Confession inachevée • Marilyn Monroe Éditions Robert Laffont, 2011 (241 pages) Ma note : 15/20

Quatrième de couverture ...

Qui était Marilyn Monroe ? Qui se cache derrière la pétillante blonde qui va mettre fin à ses jours à 36 ans, en pleine gloire ? Lire cette Confession inachevée, son unique projet autobiographique, ce n'est pas seulement entendre la voix bien reconnaissable de Marilyn dévoiler les étapes de sa brève existence, c'est découvrir une observatrice clairvoyante, tiraillée entre les paillettes et les coulisses, entre la beauté et la souffrance. Ces textes de jeunesse sont une confession - au sens religieux du terme -, le portrait d'une femme qui se met à nu, d'une femme en quête d'un absolu et que la vie déçoit.

Mon avis ...

Marilyn Monroe, incarnation de toute une époque à nos yeux. Si je connais, je dois l'avouer, assez peu l'actrice, son personnage m'a toujours fascinée. Lorsque je suis tombée par hasard sur cette autobiographie (malheureusement inachevée), j'ai donc sauté sur l'occasion pour en apprendre davantage sur le vécu et la personnalité de Norma Jean. Ce fut une lecture surprenante. Les photographies présentées dans cette édition offrent une vraie plus-value à l'ensemble.

1954. Marilyn Monroe a vingt-huit ans lorsqu'elle commence à rédiger son autobiographie, avec l'aide de Ben Hecht, un ami écrivain et scénariste. De son enfance à ses débuts d'actrice. De ses souffrances à ses histoires sentimentales. Ces chapitres sont une mine d'or pour qui souhaite connaître Norma Jean, cachée mais bien présente derrière celle qui s'expose au public : Marilyn Monroe.

J'ai d'emblée été frappée par le naturel, mais surtout toute la candeur, qui émanent de ces quelques pages. Malgré les épreuves, Norma Jean n'en veut à personne. Malgré les déceptions amoureuses, Marilyn Monroe continue son chemin. Nous la quittons ici à l'aube de son voyage de noces en Corée, en compagnie de Joe DiMaggio, joueur de baseball.

J'étais loin d'imaginer qu'enfant, la petite Norma Jean avait tant souffert. Cet écrit nous présente une petite fille qui grandit dans l'ombre d'un père absent et inconnu (la future actrice ne possède de lui qu'une unique photo) et d'une mère peu disponible, qui travaille beaucoup et qui finira internée dans un hôpital psychiatrique. Pour tenter d'échapper à son statut d'orpheline, Norma Jean se marie une première fois, très tôt et à un homme dont elle n'est pas amoureuse (Jim Dougherty). Elle sent rapidement que pour exister, et se sentir vivante, elle a besoin du regard des autres. Être admirée, enviée, serait un peu comme être aimée... C'est en tout cas ce qui la fait tenir. Et c'est là que Marilyn Monroe entre en scène.

Cette autobiographie n'est pas tendre envers le monde d'Hollywood, et c'est aussi ce qui a piqué ma curiosité. Si l'on croise de nombreuses vedettes de l'époque (Clark Gable en tête), Norma / Marilyn nous fait part de ses espoirs, de ses longues heures d'attente afin de peut-être décrocher un tout petit rôle dans une production, de ses accrochages avec la 20th Century, des propositions indécentes qui pourront lui être faites (celles-ci lui promettant de l'aider à entrer dans le star system...). Un univers bien loin du strass et des paillettes. Le lecteur découvre alors une jeune femme très observatrice, intéressante, mais finalement peu à l'aise et malheureuse dans le monde du cinéma.

Je ne peux que vous recommander cette autobiographie si, comme moi, vous recherchez une première lecture sur Marilyn Monroe. Je compte pour ma part poursuivre l'aventure. Pourquoi pas en ouvrant un jour Blonde, de Joyce Carol Oates ?

Extraits ...

" À Hollywood, la vertu d'une jeune fille a beaucoup moins d'importance que le style de sa coiffure. On vous juge sur votre apparence, pas sur le reste. Hollywood, c'est un endroit où on vous offre mille dollars d'un baiser et cinquante cents de votre âme. Je le sais, j'ai assez souvent refusé la première proposition et tenu bon pour les cinquante cents. "

" Je viens d'écrire "la fin de Norma Jean" et je me surprends à rougir comme prise en flagrant délit de mensonge. Car je conserve presque toujours au fond du cœur la présence de cette enfant triste et amère, qui a grandi trop vite. Malgré le succès qui m'environne aujourd'hui, je sens que c'est toujours avec son regard terrifié que je contemple le monde. Elle ne cesse de répéter "je n'ai jamais vécu, je n'ai jamais été aimée", et souvent il m'arrive de me tromper et de croire que c'est moi-même qui prononce ces mots. "

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