Millénium, tome 4 : Ce qui ne me tue pas, de David Lagercrantz.

Millénium, tome 4 : Ce qui ne me tue pas, de David Lagercrantz.
Résumé : Quand Mikael Blomkvist reçoit un appel d’un chercheur de pointe dans le domaine de l’intelligence artificielle qui affirme détenir des informations sensibles sur les services de renseignement américains, il se dit qu’il tient le scoop qu’il attendait pour relancer la revue Millénium et sa carrière. 
Au même moment, une hackeuse de génie tente de pénétrer les serveurs de la NSA... Dix ans après la publication en Suède du premier volume, la saga Millénium continue.
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Aaaaah ! Est-ce que j'ai osé... ? Mais oui ! Est-ce que je suis déçue ? Un (petit) peu !
Ceci est la suite directe de la saga Millénium écrite par Stieg Larsson, avant qu'elle ne soit reprise après sa mort par l'écrivain David Lagercrantz. Et c'est franchement culotté de sa part : copier le style de Larsson, c'est comme essayer de reproduire le portrait de la Joconde. Soit on se vautre complètement et la Joconde ressemble plus à une patate qu'au portrait d'un individu appartenant à l'espèce humaine, soit on s'en rapproche grandement mais sans jamais toucher du doigt la magnificence qui se dégage de l'oeuvre originale...
Chanceux et malchanceux à la fois, David Langercrantz se range dans la deuxième catégorie. Celle d'une réussite... tout à fait insatisfaisante. Car si le style est (il faut savoir être honnête) bien copié, les idées non, l'esprit critique de notre société non plus, et le génie stratégique de Larsson encore moins... Bref. On perd l'essence même de Millénium en tombant dans une lutte fratricide complètement bateau.
Et qu'est-ce que c'est DOMMAGE. Car les thématiques abordées dans ce volume sont explosives à souhait, et pas un seul instant, pas UN SEUL, David va suffisamment se pencher dessus et prendre parti comme Larsson pouvait le faire ! De la même façon, si on retrouve une Lisbeth relativement fidèle à elle-même, concernant Mickael on ne peut pas en dire autant : on dirait un vieux chiffon tout sec attendant le moment où l'on va enfin daigner le décrocher de son fil...
                        On perd aussi tout le semblant d'excitation accumulé en 3 volumes pour quelque chose de beaucoup plus plat et passif, mais surtout de beaucoup moins surprenant - parfois même tiré par les cheveux... Malgré tout on se laisse facilement emporter : la plume est bonne et le défi pour la reproduire était de taille, autant que le fait de reproduire une Lisbeth plus vraie que nature ! J'en ressors satisfaite, mais pas complètement.
Il y a un trou. C'est indéniable. Ce n'est pas un gouffre. Mais il y a un trou. Il y a une absence, une ombre qui plâne au-dessus des pages, et qui jamais ne s'efface, ni au début ni à la fin. Est-ce que je vais lire la suite ? Oui, parce que je sais désormais à quoi m'en tenir.