Les Yeux des Ténèbres – Dean Koontz – Editions de L’Archipel, Avril 2020 (e-pub), 20 mai 2020 broché.
Je n’avais pas lu cet auteur depuis mon adolescence. A l’époque il côtoyait dans ma bibliothèque S. King, P. Straub et G.Masterton. A mon sens Dean Koontz n’est jamais parvenu à égaler Stephen King, ni dans le style, ni dans le contenu, mais j’ai toutefois beaucoup apprécié de retrouver sa plume de conteur, et je remercie pour cela Net Galley et les Editions de l’Archipel qui m’ont permis de lire ce livre.
L’histoire se situe au début des années 80, à Las Vegas : Tina Evans se remet difficilement de la mort de son fils Danny, décédé un an plus tôt dans un accident de bus. Alors qu’elle pense de nouveau pouvoir sourire à la vie et profiter du succès d’un spectacle qu’elle a mis en scène, d’horribles cauchemars récurrents viennent hanter ses nuits. Puis des événements étranges perturbent son foyer… Des phénomènes inexplicables pour lesquels Tina, la cartésienne, refuse dans un premier temps toute explication illogique. Quelqu’un assurément lui joue de mauvais tours, mais qui lui en voudrait au point de raviver le souvenir douloureux de la mort de son fils ? Tina doute, se questionne puis les faits s’enchaînement: la menace existe bel et bien et avec l’aide de son ami et amant Eliott, ancien espion devenu avocat, l’affaire va s’éclaircir peu à peu. Entre action et vérité, la réalité, inattendue, sera pire que ce que l’on croit…
J’ai apprécié ce récit que je qualifierai de « rétro » : un retour aux années 80, dans un style très cinématographique. Je ressens cette impression notamment au niveau des dialogues, des échanges dans le couple Tina/ Eliott, emprunts de respects et de sensualité, ce qui n’est pas sans me rappeler les premiers James Bond et j’imagine d’ailleurs facilement le gentleman Eliott sous les traits de Sean Connery… Le calme de certains passages alterne avec des scènes d’action qui ont un peu vieillies, évolution technologique oblige, mais l’ensemble possède un certain charme plaisant. Par curiosité, je serai intéressée de lire un titre récent de l’auteur pour voir l’évolution de son style…
Alors oui, vous avez bien lu la couverture: l’éditeur annonce « Coronavirus, le roman prophétique » mais je vous parle de phénomènes étranges et de toute autre chose que de virus… Que vient donc faire notre coronavirus dans cette intrigue où le paranormal tient une place si prépondérante ? Il faudra être bien patient pour le comprendre ou pour les lecteurs angoissés en raison du contexte se réjouir que ce sujet ne soit pas plus développé… Alors moi qui m’attendais à un thriller scientifique dans le style de Pandemia de Franck Thilliez, je suis retournée voir la couverture pour vérifier et me suis à plusieurs reprises demandé s’il y avait une erreur quelque part… Car effectivement, le retournement se passe dans les toutes dernières pages… je n’en dit pas plus, hormis que je ne pense pas que Dean Koontz soit le cousin de Nostradamus. Une coïncidence simplement, le roman évoque une angoisse déjà présente il y a 40 ans sur le futur de notre planète, et notre situation actuelle offre juste l’opportunité de relancer un titre… Ce fut pour moi une lecture détente agréable, loin de la frénésie médiatique et éditoriale que ce livre a déclenché…