Five feet apart - Rachael Lippincott, Miki Daughtry et Tobias Iaconis


Five feet apart - Rachael Lippincott, Miki Daughtry et Tobias IaconisFive feet apart, Rachael Lippincott, Mikki Daughtry et Tobias Iaconis
Editeur : Albin MichelNombre de pages : 306Résumé : Depuis son plus jeune âge, Stella a l'habitude de tout contrôler. Surtout à l'hôpital, où ses poumons défaillants l'envoient régulièrement. Traitement, régime, suivi médical, rien n'échappe à son organisation. Tout l'inverse de Will, qui n'attend qu'une chose : avoir dix-huit ans, sortir d'ici et vivre enfin. Ils n'ont rien en commun, en dehors de leur maladie, celle-là même qui leur impose une distance de trois pas à tout instant. Peut-on vraiment aimer quelqu'un sans jamais l'approcher ?
- Un petit extrait -
« Quand on a la mucoviscidose, on ne sait jamais combien de temps il nous reste. Mais finalement, on ne sait pas non plus combien de temps il reste à ceux qu’on aime.  »

- Mon avis sur le livre -
Si je devais trouver un seul véritable défaut à ce livre, c’est bien d’avoir été vendu avec une jaquette reprenant l’affiche du film … Je ne supporte ni les jaquettes ni les fameux bandeaux rouges : c’est super fragile, ça glisse tout le temps, et ça ne sert absolument à rien (à part, peut-être, servir de marques pages d’urgence). Et quand en plus, il y a l’affiche du film alors que je viens acheter un livre, ça m’exaspère encore plus. Alors certes, dans ce cas bien précis, le roman est la novélisation du scénario, et est donc lié au film mais … il n’empêche, je peux vous affirmer que la jaquette a valsé à la seconde même où je l’ai acheté ! D’autant plus que la couverture « normale » est à mes yeux bien plus jolie, bien plus puissante, que celle du film ! C’est elle qui m’a donné envie de regarder le résumé, qui m’a lui-même convaincu d’acheter aussitôt ce livre … Je savais que j’allais probablement pleurer toutes les larmes de mon corps, mais ça faisait tellement longtemps que je n’avais pas croisé le chemin d’une petite romance qui m’attirait autant ! 
Stella a dix-sept ans, et ça fait déjà onze ans qu’elle arpente régulièrement les couloirs de l’hôpital Sainte-Grâce : atteinte de mucoviscidose, la jeune fille vit au rythme sporadique de ses poumons défaillants, et la moindre petite toux ou fièvre la conduit irrémédiablement à de longues semaines d’hospitalisation. Mais Stella ne se plaint pas : elle sait que si elle respecte scrupuleusement les protocoles, que si elle suit scrupuleusement ses traitements, elle pourra prétendre à une greffe de poumon qui lui accordera cinq belles années de répit. Will, bientôt dix-huit ans, est trimballé d’hôpitaux en cliniques depuis qu’une bactérie résistante aux antibiotiques s’est installée dans ses poumons déjà envahis par le mucus. Mais sa mère, combattante pour deux, l’oblige à participer à tous les tests possibles et inimaginables dans l’espoir d’éradiquer cette saloperie qui l’empêche de prétendre à la greffe. Mais Will n’en peut plus de tous ces médicaments, de toutes ces interdictions : il veut vivre, vivre le temps qui lui reste, découvrir le monde et non pas uniquement les panoramas offerts par les toits des hôpitaux … Le voici arrivé à Sainte-Grâce, où il croise la route de Stella …
Outre l’ambiance Nos étoiles contraires, ce qui m’a attirée dans ce roman, c’est bien le fait qu’il y soit question de la mucoviscidose : lorsque j’étais enfant, j’étais copine avec une petite fille qui souffrait de cette maladie, mais j’étais à l’époque bien trop petite pour comprendre véritablement ce qui se cachait derrière ce nom imprononçable. Et puis, un déménagement nous a séparées, et je n’ai jamais véritablement cherché à en savoir plus que cela, puisque ce que je retenais d’elle, c’était bien plus ses doigts de fées qui nous faisaient des coiffures extraordinaires que ses toux chroniques … Mais je me rend maintenant compte que c’est une maladie que tout le monde connait de nom, mais qu’on croise finalement très rarement dans la littérature ou le cinéma, et j’étais ravie de tomber enfin sur un roman traitant de cette maladie. Et j’en suis d’autant plus ravie désormais que j’ai appris énormément de choses : c’est un livre très bien documenté qui n’idéalise pas la maladie, mais ne la diabolise pas non plus. J’ai apprécié la justesse qui se dégageait de l’histoire : on le sent, le quotidien de Stella, Will et Poe est parfaitement semblable à celui de tous les jeunes atteints de mucoviscidose. Un quotidien rythmé par les nombreux médicaments, par le port d’un gilet qui fluidifie le mucus, par l’espoir de pouvoir bénéficier enfin d’une greffe … et par la sacro-sainte règle des trois pas d’écarts entre eux pour éviter le risque des infections croisées.
Et c’est bien cette règle qui va gâcher la vie de nos deux jeunes héros, qui n’ont bien évidemment rien trouvé de mieux que de tomber amoureux l’un de l’autre malgré toutes leurs différences. On le voit venir à des kilomètres à la ronde, ce coup de foudre tragique et impossible, mais c’est précisément ce qu’on vient chercher en se plongeant dans ce genre de livre. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que je ne m’attendais tout de même pas à une histoire aussi forte, aussi puissante, que celle que l’autrice et les scénaristes m’ont offert avec Five feet apart. Dès les premiers chapitres, on comprend que nos deux tourtereaux ne voient pas la vie et la maladie de la même manière : elle veut survivre à tout prix pour protéger ses parents qui se remettent déjà difficilement d’une tragédie, lui considère que tous ses essais sont une perte de temps puisque la bactérie est increvable et souhaite croquer à pleines dents le peu de temps qui lui reste plutôt que de s’enfermer dans des hôpitaux. On s’y attend, leur rencontre est explosive … Mais petit à petit, chacun va finir par comprendre le point de vue de l’autre. Voire même par se laisser convaincre du bien-fondé de l’opinion de l’autre … Et c’est alors que le drame peut survenir.
Car ne nous mentons pas : c’est une belle histoire d’amour bien romantique, bien sûr, mais c’est avant tout une histoire d’amour entre deux jeunes, malades, aux poumons défaillants, que le moindre échange de bactérie peut condamner. A partir du moment où ils commencent à flirter avec la règle des trois pas, on commence à craindre le pire. Et le pire arrive, mais pas de la façon dont on l’attendait. On passe littéralement des rires aux larmes. Certains passages sont tout simplement déchirants, et d’une injustice révoltante. Car la vie est parfois terriblement injuste. Stella nous le dit bien : « Ça fait longtemps que je me suis faite à l’idée de mourir. Je sais que ça va arriver. C’est l’issue inéluctable avec laquelle j’ai toujours vécu. En revanche, je n’ai jamais été préparée à la perte ». Car derrière cette jolie histoire d’amour se cache finalement un vrai questionnement sur la vie, la maladie, l’amour, la mort, le deuil, la culpabilité, et j’en passe. Tout ce qui occupe les pensées quotidiennes de ces jeunes qui se savent en sursis, mais aussi de tout individu finalement, chacun à sa manière. Et alors, on se sent terriblement proche de Stella et Will, quand bien même on ne souffre pas de la même manière qu’eux, quand bien même nos poumons fonctionnent correctement. On se sent si proches d’eux qu’on souffre avec eux. Et, peut-être, on surmonte la douleur avec eux.
En bref, vous l’aurez bien compris, j’ai eu un véritable coup de foudre pour cette magnifique histoire d’amour, aussi émouvante que déchirante. Stella et Will sont deux personnages particulièrement attachants, on aimerait pouvoir leur offrir le bonheur de s'aimer sans restriction, mais on sait que c'est impossible s'ils veulent rester en vie ... J’ai eu beaucoup de peine pour eux, mais surtout, j’ai admiré leur courage face à ce qu’ils savent être l’inéluctable. J’ai également été très émue par l’histoire de Barb, l’infirmière, qui peut apparaitre si stricte et insensible au premier abord … Rachael Lippincotta vraiment su magnifier le scénario que lui ont confié Mikki Daughtry et Tobias Iaconis, et je n’ai maintenant plus qu’une envie : découvrir le film. Pour retrouver Will et Stella, pour les découvrir autrement. Et pour pleurer, une fois de plus, face à cette histoire vraiment sublime, d’une puissance rare, que je conseille donc à tous ceux et toutes celles qui ont apprécié Nos étoiles contraires ou Everything, everything, mais plus globalement encore à ceux et celles qui ont envie de se laisser attendrir par une jolie romance mignonne à souhait. Parce qu’on a tous besoin de réconfort de temps en temps, et aussi étonnant que cela puisse paraitre, Stella et Will peuvent vous l’apporter !