Présentation
L'adaptation en bande dessinée du best-seller de Sylvain Tesson. Peut-on se détacher complètement du monde des hommes ? Quitter la ville et son quotidien pour aller vivre au bout du monde, tel est le défi que s'est donné Sylvain Tesson. De février à juillet 2010, l'écrivain voyageur a choisi de vivre la fin de l'hiver puis le printemps sibérien. Habitant seul une cabane au bord du Lac Baïkal, il s'est plié au silence en choisissant de vivre lentement, environné de livres, de vodka et de souvenirs. Sans déranger la nature mais en s'interrogeant avec elle dans une introspection au long cours, Tesson a marché, exploré, pêché, il a fait du patin à glace sur le lac et accepté l'hospitalité de ses rares voisins.
Sylvain Tesson se trouve, le 9 février, dans un supermarché d'Irkoutsk pour faire le plein de denrées pour son séjour prolongée de six mois au bord du lac Baïkal. La température avoisine les -30° mais cette expérience unique dans une vie ne sera pas de tout repos physiquement. Pas de voisins aux alentours sauf à se mettre en route pour cinq bonnes heures de marche, abrité dans un cabanon et entouré de montagne et de forêt Sylvain tente de fuir une civilisation où l'essentiel n'a plus court, la consommation a pris le dessus sur la simplicité.
Sa dernière soirée avant cette retraite Sylvain la passe dans une station de Pokoïniki où il rencontre des personnages très différents, puis c'est le départ en camion, le déchargement de ces quelques malles puis l'installation avant de se retrouver définitivement seul au milieu de cette nature blanche où règne le silence et un froid glacial, l'indispensable pour réfléchir au monde et à sa place dans ce monde. Dorénavant pour lui ses activités seront réduites au nécessaire à la survie: couper du bois, puiser de l'eau dans un trou fait dans la glace recouvrant le lac, pêcher, repérer les lieux pendant d'interminables balades dans la neige mais aussi réfléchir, écrire et lire.
C'est ainsi qu'en vivant seul pendant six mois dans un coin perdu de Sibérie avec peu de contact avec la civilisation si ce n'est quelques visites, Sylvain Tesson renoue avec le temps et l'observation de la vie. Ce retrait il l'a voulu et en a tirer tous les bénéfices possibles si ce n'est la perte d'un amour.
Cette adaptation BD est un travail formidable, les paysages alors même qu'il demeurent blanc une bonne partie du récit ne semblent jamais les mêmes, chaque fois une splendeur et une envie irrépressible de voir ça de mes yeux.
Le récit est prenant pourtant rien de spécial ne se passe, pas de rebondissement où d'intrigue à tenir en haleine, juste la nature et sa contemplation pleine et entière. La nature en pleine Sibérie est magnifique et le retour du printemps donne un aspect bien différent à cette hostilité vécue de premier abord comme si une fois apprivoisée elle ouvrait enfin les bras à l'auteur.