(Hey mais, vous avez vu, je suis à l’heure =D)
Bonne fête du (télé)travail à tou·te·s !
J’ai décidé de m’écarter un peu du rendez-vous que je faisais jusque là, le « Je balance tout » créé par Lupiot du blog Allez vous faire lire. Non pas qu’il n’étais pas intéressant (vu que je l’ai suivi bien longtemps, clairement ce n’est pas ça), mais au fur et à mesure du temps je l’ai adapté pour qu’il convienne plus à ce que j’ai envie de faire. Même si certaines idées se recoupent, quand je vois le rendez-vous original, il a bien fallu que je réalise que ce que je fais s’apparente plus à une « revue du web » comme on dit.
Bilan des lectures d’avril
Que du top ce mois-ci ! La série des Descender de Jeff Lemire et Dustin Nguyen, que j’ai relue pour chroniquer le dernier tome, est un superbe récit de science-fiction avec des illustrations magnifiques et des personnages attachants. Dans un genre similaire mais sur un autre médium, j’ai complètement adoré Les Feux de Cibola, le quatrième tome de la saga de romans SF The Expanse de James S. A. Corey (la chronique devrait arriver la semaine prochaine).
Et enfin, j’aime toujours autant le manga The Promised Neverland de Kaiu Shirai et Posuka Demizu, avec mention spéciale pour le dixième tome.
Florilège de chroniques lues
Je le vois tourner sur la blogosphère depuis un moment, mais Thomas Savidan de Comics have the Power m’a rappelé de l’ajouter à ma wishlist avec sa chronique du Cercle du Dragon-thé de Katie O’Neil.
En jeunesse, c’est souvent Arcanes Ouvertes qui est de très bon conseil et cette fois-ci c’est pour L’Héritier des Draconis Tome 1 : Draconia de Carina Rozenfeld, de quoi avoir envie d’embarquer à dos de dragons vers une aventure palpitante !
On reste avec des dragons, mais cette fois-ci dans une société matriarcale avec Le chant des cavalières de Jeanne Mariem Corrèze : je n’avais potentiellement pas besoin de plus d’éléments que ça pour avoir envie de le lire, mais si c’est votre cas, je ne doute pas que cette chronique de Magali Lefebvre sur Les histoires de Lullaby vous convaincra.
Planète Diversité a produit de nombreuses chroniques qui ont augmenté ma wishlist également mais si je devais n’en choisir qu’une ce serait celle de Nottingham: The True Story of Robyn Hood d’Anna Burke. Déjà, parce que je suis convaincue par sa chronique mais le fait que ça parle de la légende de Robin Hood / Robyn Hode, dont j’avais eu l’occasion d’étudier le récit du xve siècle à la fac, est un bonus non négligeable !
On part vers le Japon avec Konbini de Sayaka Murata chroniqué par Morgane Marechal sur Deuxième Page : « Konbini de Sayaka Murata, ou la violence ordinaire de l’injonction à la normalité », c’est aussi glaçant que tentant.
Enfin, du côté de la non-fiction, une lecture critique de Caliban et la Sorcière : Femmes, corps et accumulation primitive de Silvia Federici a été faite par Fanny Portalier sur Genre, littératures, cultures. Depuis le temps que je veux lire ce livre, en attendant c’est toujours très intéressant d’en lire un compte rendu aussi détaillé.
Revue du web
Dans le monde de la véganie
Pour faire le lien avec les chroniques, Babelio a fait une liste d’ouvrages qui parlent d’animaux, du végétarisme et véganisme : « Quand les écrivains défendent les animaux ».
J’en ai déjà parlé me semble-t-il, mais je continue à écouter le podcast des Chickpeeps avec assiduité, puisqu’il traite de sujets divers et variés liés au véganisme et à l’antispécisme. Dernièrement j’ai particulièrement apprécié le double épisode qui porte sur les relations sentimentales et amoureuses quand on est végane : « S2, Ep15: Vegan Dating with Elliot Knight, Part 1 and Part 2 ».
C’est un sujet qui revient beaucoup : la terminologie des produits véganes et les différentes lois qui passent (ou non) pour la réguler. Jérôme Henriques fait le point sur Vegactu : « L’étiquetage des produits végétariens : un enjeu de société majeur ». Toujours sur Vegactu et lié à la crise sanitaire que la France (et d’autres pays) traverse, Lili Gondawa présente un évènement tout particulier. Des vétérinaires et leurs matériels ont été mis à contribution pour soigner des humains : « Appel aux vétérinaires pour lutter contre le Covid-19 : une reconnaissance involontaire de l’antispécisme ? ».
Sur un sujet tout proche, Insolente Veggie a fait des planches à propos du confinement : « Confinement, vegan mood » c’est à la fois juste, drôle et triste.
Recettes
Au niveau cuisine, comme beaucoup, je me suis transformée en cliché pendant cette période de confinement avec mon kéfir qui fermente pendant que mon pain au levain maison lève et que mes graines germent. Et c’était aussi l’occasion de prendre le temps de faire des recette gourmandes comme le Gratin de blettes à la béchamel de Déliacious et le Crumble salé vegan (spécial confinement) de La Petite Okara notamment. Comme souvent chez moi, s’en est suivie une période où j’avais des envies furieuses de salades composées. Pour que ça reste intéressant, je les ai accompagnées de cette recette de tofu croustillant au beurre de cacahuète de Minimalist Baker et de quelques onigiri au miso noir, recette sur Kui Zine (qui peut se faire sans moule spécial et qu’on peut même faire griller pour les transformer en yaki onigiri comme le montre Cookin’ Lulu).
Côté genre et féminisme
Pour commencer, des entretiens intéressants et rondement menés sur le site de BALLAST : de l’autrice Valérie Rey-Robert tout d’abord, aussi connue comme Crêpe Georgette avec le premier entretien « “Not All Men” : vraiment ? » et un autre sur son dernier ouvrage : « Le problème, c’est la manière dont les hommes deviennent des hommes » qui m’a donné envie d’offrir le livre en question à beaucoup, beaucoup de personnes. BALLAST a également traduit un superbe entretien avec Silvia Federici donné à l’occasion de la sortie de son dernier livre : « Le féminisme d’État est au service du développement capitaliste ».
Si vous ne connaissez pas la newsletter Women Who Do Stuff qui partage des portraits de femmes inspirantes dans des domaines divers et variés, je vous recommande de jeter un œil à l’archive de celle-ci : « À la rencontre de Laura Nsafou », une interview menée par Pauline Le Gall de cette femme afroféministe, autrice, dont vous connaissez peut-être le blog Mrs Roots ou le livre Comme un million de papillons noirs, illustré par Barbara Brun.
Je ne connaissais pas l’autrice en question mais Aurore Turbiau a publié sur Littératures engagées une chronique et recontextualisation du livre d’Andrea Dworkin : « Andrea Dworkin, Souvenez-vous, résistez, ne cédez pas (1/2) : une critique radicale du patriarcat » et la deuxième partie « Quiconque en a déjà fait l’expérience ne peut nier le pouvoir révolutionnaire du langage ». C’était très intéressant et très bien présenté !
Alice Claux s’intéresse à la pornographie dans son article « Porno féministe : libre, consentant et jouissif pour tou·te·s ! » publié sur L’Ours à Plumes, un bon rappel d’à quel point le porno « mainstream » est problématique, mais ça met aussi du baume au cœur de voir de chouettes initiatives comme celles présentées dans l’article.
J’ai trouvé le questionnement et la réflexion de Caroline Muller à propos d’« Enseigner en féministe » très intéressant et poussé, et pas seulement pour sa splendide utilisation de gif, le tout sur le carnet de recherche Acquis de conscience.
Enfin, Margot a fait un bilan complet et important sur « Les différents féminismes en France » sur Roseaux, je garde le lien sous le coude parce que ça me semble être une très chouette ressource.
Convergence des luttes
La Nébuleuse présente « 3 autres livres pour (re)découvrir l’anarchisme » et je compte bien m’y référer une fois le déconfinement arrivé pour acheter un ou deux livre sur le sujet, depuis le temps que je veux me documenter à ce propos !
Le confinement n’a pas empêché le gouvernement d’avancer sur des projets de lois qui n’avaient rien à voir avec la crise sanitaire (personne n’est surpris), notamment celles liées au projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) contre laquelle je militais avant le confinement et dans le cadre de mon boulot. Bref, Academia publie un billet qui soulève une partie du problème : « Pendant le confinement, les affaires LPPR continuent : la privatisation des diplômes universitaires en marche ».
Sur Les Ours à Plumes, encore deux articles particulièrement intéressants : « Queeriser et décoloniser la culture à l’île de la Réunion : Rencontre avec Brandon Gercara » d’Amélie Tresfels et « Les Dévalideuses : un collectif handiféministe » de Charlotte.
Pour finir, quelques articles qui parlent du confinement et de la situation actuelle, je le met en dernier comme ça, vous pouvez passer directement à la suite si vous préférez éviter le sujet (ce que je comprends) ! Deux articles de Calimaq sur S.I.Lex : « La guerre au coronavirus ou le grand rituel de purification » et « Ni complot, ni châtiment : penser la crise du coronavirus au-delà du dualisme ». Et bien sûr, parce que je ne vois aucune raison valable de ne pas partager toutes les bandes dessinées d’Emma, sa dernière à propos de « La facture ».
Pop culture, tu l’aimes, tu l’analyses
Planète Diversité a publié un article très chouette sur le sexisme en fantasy : « Le Prieuré de l’Oranger ou pourquoi je ne lirai plus la fantasy comme avant (aka le sexisme en fantasy) » et cela a inspiré Manon Berthier qui prolonge la réflexion avec « Quels « féminismes » en fantasy ? » sur le carnet de recherche Lectures politiques de la fantasy. Je recommande les deux lectures du coup ! Et sur un sujet similaire je recommande aussi « Pourquoi la représentation est toujours importante (troisième et dernier volet) » de biblioqueer.
À propos de l’utilité potentielle des jeux vidéos, « Le jeu vidéo au service de la science » publié sur Contrepoints présente un excellent exemple !
La Petite Créature a fait un chouette et touchant article sur « Fleabag et le confinement » et maintenant j’ai envie de regarder. Sur une autre série, Karl Zimmer présente comment utiliser une œuvre de fiction dans l’enseignement de l’histoire et j’ai trouvé ça stupéfiant (j’ai presque envie de retourner au collège juste pour suivre ses cours) : « Enseigner le concept de « crise » avec la série Peaky Blinders » sur le carnet de recherche Aggiornamento hist-geo.
Sur l’analyse d’une œuvre fictionnelle en elle-même, Cécile Boulaire fait une chronique du livre de « Vincent Jouve, Pouvoirs de la fiction » sur Album ’50’ et j’aime beaucoup sa perspective.
Et enfin, je ne peux décemment pas mettre de côté le deuxième épisode du podcast Disclaimer qui s’intéresse au « Cul dans la fanfiction », ça a beaucoup résonné avec ma découverte de la fanfiction (et du cul !).
Musique
Mention spéciale pour ma découverte de la chanteuse Halsey dont je suis complètement tombée amoureuse, c’est dur de choisir quelles chansons vous partager du coup mais on va dire « Sorry », « Killing Boys » et « Hold Me Down » (les liens mènent à sa chaîne Youtube).
Ce que j’ai fait en avril
Étant confinée et en télétravail, j’en ai profité pour faire un grand ménage et à me remettre au sport (pas qu’il faille le faire hein, aucune injonction là-dessus, simplement ça faisait une petite éternité que je ressentais le besoin de m’y remettre). Mention spéciale pour les après-midi jeux de société à distance avec la famille
Côté films, j’ai regardé Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn qui était fort sympathique. Dans un genre tout à fait différent, Parasite était aussi terrifiant qu’intelligent et je comprends tout l’amour qu’il a reçu. Enfin, le film Harriet a été une splendide découverte : je connaissais Harriet Thubman de mes cours de civilisation états-unienne à la fac et cette adaptation de son histoire était très intéressante.
Pour les séries, j’ai décidé de rattraper mon retard dans les dernières saisons de séries que je suis, notamment la saison 2 de American Gods qui m’a fait passer par moult émotions mais aussi le début de la saison 4 de Rick et Morty qui – entre autres choses – est un vrai doigt d’honneur envers les fascistes qui encensent Rick. La saison 3 de Black Lightning m’a laissée un peu mitigée puisque si j’ai apprécié le propos très critique envers le racisme actuel et ambiant, j’ai trouvé que la réalisation était parfois étrange voire bâclée sur certains points (les ellipses qui ne font pas sens, une gestion de la timeline et des différents personnages un peu aléatoires). La dernière saison et fin de Broad City m’a mise à genoux et en sanglots, comme je m’y attendais, tout en étant drôle et magnifique. Je continue aussi de regarder Teen Titans Go!, notamment le matin en petit-déjeunant parce que c’est régressif et mordant à la fois, j’ai terminé la saison 4.
J’ai tout de même regardé des nouvelles sorties comme His Dark Materials que j’ai trouvé assez glorieuse, Dafne Keen est époustouflante et l’adaptation me semble tout à fait réussie. J’ai aussi cédé à la tentation de bébé Yoda et regardé The Mandalorian : pour une série où les premiers épisodes suivent un personnage dont on ne voit pas le visage qui ne parle pas beaucoup et un bébé qui ne parle pas, elle arrive à ne pas nous ennuyer du tout ! Et visuellement c’est très réussi (commentaire valable pour His Dark Materials aussi d’ailleurs).
J’espère que vous vous portez bien, si vous le pouvez faites du self-care à fond en cette période compliquée