Un titre qui tombe comme une sentence, une couverture qui laisse planer le mystère, il n’en a pas fallu plus pour me donner envie de lire ce thriller. J’espérais une ambiance oppressante, quelques fantômes surgis du passé, des non-dits qui éclatent au grand jour. J’y ai presque tout trouvé mais pas forcément dans l’ordre que j’attendais.
La Maison, c’est celle de Patrick, celle dans laquelle il a grandi et a vécu heureux avec ses parents. C’est celle qui lui a été arrachée quand son père a fait faillite et qu’il a fallu quitter pour laisser une autre famille avec d’autres enfants prendre possession des lieux. C’est celle qui l’obsède depuis et qu’il s’est juré de racheter le jour où elle serait mise en vente. Ce jour est arrivé. Mais Patrick doit redoubler d’énergie pour convaincre sa femme et ses enfants de s’y installer. Car la Maison de son enfance et des jours heureux est devenue depuis la Maison du crime, le théâtre d’un triple meurtre familial. Alors les souvenirs d’enfance ne pèsent pas lourd face à l’atmosphère oppressante qui se dégage de ces murs défraîchis. Sarah, l’épouse de Patrick, sent que le drame pèse encore de tout son poids dans cette Maison et qu’il sera très difficile de faire comme s’il ne s’était rien passé même si Patrick lui jure que le meurtrier a été écroué et qu’il n’y a plus rien à craindre.
Peu importe les souvenirs accumulés, elle reste la Maison du crime. Comment l’oublier ? Des gens sont morts ici, assassinés. Une famille entière. Massacrée, démembrée, les murs éclaboussés de sang. Si j’y habitais, je découvrirais bien vite pourquoi tout a été repeint.
Le confinement n’a pas eu raison de vos envies d’huis-clos ? Alors la Maison a peut-être de quoi vous séduire. Comme je le disais en introduction, on y trouve tous les ingrédients que l’on est venu chercher même si je ne les aurais pas incorporés forcément dans cet ordre-là. J’aime les histoires qui démarrent d’une manière tout à fait banale pour se révéler de plus en plus inquiétantes, comme quand enfant on nous demandait de descendre chercher quelque chose à la cave et qu’à chaque marche franchie on sentait le malaise et la peur nous envahir. Mais ici le chemin tracé ne fait pas vraiment monter la pression. L’avancement dans l’intrigue fait même plutôt du surplace – enfin, si je veux être tout à fait précise c’est plus une avancée en petits cercles qui embarquent dans leur sillage passé et présent, questionnements de l’un, non-dits de l’autre et qui ajoutent et mélangent des personnages secondaires qui ont des choses à dire mais ne les disent pas ou pas tout de suite-. La technique des petits cercles est efficace pour laver les vitres sans laisser de traces, elle l’est tout autant pour ne pas laisser de souvenirs impérissables d’une lecture. Car en procédant de la sorte, je n’ai pas ressenti la poussée d’adrénaline ni la petite trouille que j’étais venue chercher. Je suis restée presque dans la même ambiance du début à la fin, ce qui fait de la Maison un thriller pas désagréable à lire mais trop fade à mon goût.
P.S : évidemment, une fois encore, ne vous fiez pas au bandeau qui vous promet « La maison la plus terrifiante depuis Shining et Psychose ». Ça en devient ridicule tous ces artifices commerciaux totalement infondés…
L’ESSENTIEL
La Maison
Vanessa SAVAGE
Editions de la Martinière
Sorti le 07/02/2019 en GF
432 pages
Genre : thriller psychologique
Personnages : Patrick et Sarah et leurs enfants, Joe et Mia
Plaisir de lecture :
Recommandation : moui
Lectures complémentaires : Une certaine Annie de P.J Vernon, Toute la vérité de Karen Cleveland, Le colis de Sebastian Fitzek, La maison de l’assassin de Bernhard Aichner
RÉSUMÉ DE L’ÉDITEUR
La maison où Patrick a passé toute sa jeunesse n’est pas une demeure comme les autres. Quinze ans plus tôt, elle a été le théâtre d’un drame inconcevable : toute une famille y a été retrouvée, massacrée. Patrick garde pourtant des souvenirs irremplaçables dans ces lieux, comme seule l’enfance sait en créer. Il décide de la racheter. Sa femme, Sarah, et leurs deux enfants s’y installent à contrecœur. Le délabrement, l’atmosphère sinistre qui colle à la maison oppressent Sarah. Ses psychoses reprennent, de plus en plus sombres. Des voisins épient chacun de ses mouvements. La tension monte.
Dans ce roman tortueux, imprévisible, Vanessa Savage braque la lumière sur chacun des personnages, tour à tour. Patrick, Sarah – et le lecteur – sauront-ils résister à cette infernale spirale du doute et de l’enfermement ? Et jusqu’où les entraînera-t-elle ?
TOUJOURS PAS CONVAINCU ?
3 raisons de lire La Maison
- Parce que c’est divertissant et facile
- Parce qu’on finit par s’attacher à cette petite famille
- Parce que ça se lit très facilement
3 raisons de ne pas lire La Maison
- Si vous croyez encore aux promesses des bandeaux
- Si vous cherchez un livre pour passer une nuit blanche
- Parce que ça traîne quand même pas mal en longueur
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