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► Titre : Inconsolables Auteur : D.F. Novel Sorti le 23 marss 2020 Lu en avril Auto-édition Genre : thriller
► 4eme de couverture :
« Quand le destin se mêle du sort des hommes, il ne connaît ni pitié, ni justice. » - Charlie Chaplin
Une perte insurmontableDes destins qui se croisent
Que reste-t-il quand la vie nous a tout enlevé ?
Dans ce nouveau thriller, nous retrouvons l'ambiance sombre des précédents livres de D.F Novel. Des vies brisées, un destin implacable, l'espoir peut-il naître dans un océan de douleur ?
Je remercie l’auteur pour ce SP via simplement.pro, j’ai déjà eu l’occasion de le lire deux fois. Plus forte que l'éternité | Destin brisé
Bonjour, je suis le docteur Wolkaiw, veuillez me suivre et prendre place dans la salle d’attente, je suis à vous dans quelques minutes.
L’hôpital, le symbole de la vie, celui de la mort. L’espoir côtoie la tristesse dans ces longs couloirs blancs aseptisés. L’attente, encore et encore, celle du diagnostic, de la bonne nouvelle ou du couperet prêt à tomber. Blessés ou malades se bousculent, opérations et traitements constituent le lot quotidien du personnel soignant. Un BIP par ici, un autre par là, c’est la course, des palpitations en permanence, l’urgence toujours... Ce lieu que nous connaissons et reconnaissons tous, d’utilité publique, vital et nécessaire, est au coeur de l’intrigue, évocateur du drame à venir mais sûrement pas de son ampleur. Les larmes coulent en continu et tracent des sillons sur les joues des personnages ; flots ininterrompus d’une souffrance infinie et dévastatrice. La couleur est annoncée, D.F. Novel offre une fois de plus un récit sombre dans lequel il ne ménage personne, bien au contraire.
Un accident et votre vie bascule, une maladie et les visites de contrôle n’en finissent plus. A travers le parcours de plusieurs familles, l’auteur aborde des thématiques qui lui sont propres, celle des destins brisés, des existences bouleversées, des personnages torturés. Rage et douleur s’offrent une place de choix dans le récit, alourdissant l’atmosphère, contribuant à apporter de la profondeur à la psychologie de chacun. Revêtez votre blouse blanche, enfilez gants et masques et préparez-vous à entrer dans l’antichambre du désespoir. Inconsolables a été une lecture rapide dans laquelle tout est lent mais s’enchaîne pourtant vite, le paradoxe est saisissant. La première pièce que vous rencontrerez est un prologue, triste, presque touchant. Une fois ce patient ausculté, vous accéderez à une seconde chambre, une introduction qui n’est en réalité que la continuité du prologue. Si je devais vous avouer une chose, en ma qualité de docteur, ce serait mon incompréhension face aux choix du prologue et de l’introduction. Ces deux éléments ne remplissent pas leur rôle et devraient plutôt constituer un chapitre, cela serait plus judicieux. Je n’ai pas trouvé qu’ils servaient à grand-chose, à l’inverse de l’épilogue. M’est également avis, en ouvrant la porte de la pièce suivante, que le premier chapitre est beaucoup plus long, ne laissant apparaître que très tardivement l’ombre du thriller.
Nous ne comptons plus les drames… Les miracles se font rares et supporter la détresse des familles devient un véritable fardeau à porter au quotidien. Tous les jours, nous nous rendons au travail afin de sauver des vies, de venir en aide à un maximum de personnes. Lorsque nous échouons, quand la médecine se révèle inefficace, notre cœur se déchire et l’émotion nous gagne, toutefois, nous devons garder les idées claires et continuer à travailler. D.F. Novel invite les lecteurs à plonger au coeur du monde hospitalier, à se familiariser avec ses murs blancs et son odeur de désinfectant. Autant l’immersion est réussie, autant tout ce décor tend davantage à évoquer un drame plutôt qu’un thriller. Ce dernier tient d’ailleurs en quelques pages, il s’agit davantage d’un drame teinté de thriller que l’inverse. Je n’ai ressenti que peu d’angoisse finalement, davantage de la tristesse et de l’empathie pour les personnages qu’autre chose. Mon sentiment est donc mitigé, j’ai du mal à considérer ce livre comme un véritable thriller. Ce titre est certes sombre mais pas angoissant, le suspense et l’intrigue (si on parle de thriller), tiennent en pas grand-chose et tout est vite résolu. Je reste donc dubitative, peinant à exprimer un diagnostic total et complet, l’analyse d’autres éléments s’impose.
En tournant la poignée de la chambre suivante j’ai rencontré les protagonistes de l’histoire et leur détresse m’a sauté au visage. Leurs chemins se sont croisés, à un moment ou à un autre, créant tantôt un noeud, tantôt une ligne parallèle ou perpendiculaire. Rien qu’en les voyant, en scrutant l’expression sur leur visage ou la manière dont ils se tiennent, j’en ai déduit énormément de chose. L’auteur n’a pas été avare en détails, essayant tant bien que mal d’apporter une certaine profondeur à la psychologie des personnages, malheureusement au détriment de l’intrigue. Parmi toutes ces têtes, celle de Lana, une mère de famille, émerge et se distingue des autres. Le poids qu’elle porte sur les épaules semble si lourd qu’il donne l’impression qu’elle pourrait s’affaisser à tout instant. Elle n’a pas été épargnée par la vie et en porte de nombreuses marques, comme autant de cicatrices intérieures que même le temps ne peut effacer. Les personnages sont sans cesse mis à mal, ils souffrent, encore et encore. La manière dont ils sont traités ainsi que tous les éléments de contexte permettant de comprendre leur situation respective constitue le point fort de ce livre. D’un côté, donner une consistance et une profondeur aux familles est vraiment important et utile, d’un autre je trouve que cela se fait en empiétant sur l’intrigue, ce qui ne donne pas la sensation de lire un thriller. Finalement, j’en sais plus sur la vie de Lana, la perte qu’elle a connue et tout ce que cela a provoqué, que sur l’intrigue en elle-même. Le dosage des médicaments n’a semble-t-il pas été assez ajusté, il nécessite quelques modifications pour obtenir l’effet souhaité.
Parlons maintenant rythme cardiaque et pulsation. L’auteur a décidé de répartir ses chapitres comme autant de pièces de puzzle que le lecteur doit arranger afin de compléter le motif final. Au fur et à mesure, il saisit le fil de la pensée et la forme que cela va prendre. La ville de Seattle est ici le théâtre de bien des désillusions, d’une souffrance sans nom et d’une infinie tristesse. Tout se joue et se répète, allant parfois crescendo avant d’exploser dans un tourbillon de douleur. Si je devais vous parler des variations que je constate sur l'électrocardiogramme, qui correspond donc au style, à la plume, je dirais sans doute que certaines fréquences sont redondantes, régulières, et qu’elles ne font pas forcément avancer l’histoire. Tout se fige, se cristallise en un point et s’accélère d’un coup. Répétitions ou formules récurrentes, une même idée est souvent reprise d’un chapitre à l’autre, à tel point que j’avais l’impression que cela ralentissait l’histoire : je sais que telle ou telle personne n’est pas bien et qu’elle a perdu un être cher, le rappeler toutes les trois ou quatre pages ne fait pas avancer l’intrigue. En somme, Inconsolables fut une lecture rapide et sympathique mais pas transcendante, les larmes des personnages ont roulé sur l’intrigue telle une cascade déchaînée.
Après quelques examens approfondis et des recherches complémentaires sur l’état du patient, je suis en mesure d’affirmer qu’il m’a fait me poser quelques questions. A quel point un drame nous transforme-t-il ? Comment réagissons-nous face à une douleur invisible ? Quel seuil de souffrance sommes-nous prêts à atteindre et pourquoi ? Qu’est-ce qui peut nous redonner goût la vie ? Ce patient, qui était à l’origine venu me consulter pour en savoir plus sur sa pathologie “thriller” ressort de mon bureau avec une ordonnance pour les personnes atteintes du “drame”. Les nombreuses réflexions dont il m’a fait part témoignent de la volonté de chaque genre de proposer des ouvertures sur le monde, d’un besoin de se défaire de ses démons pour aller de l’avant.
► 3 raisons de lire Inconsolables :
- Une lecture rapide et addictive- Des destins brisés et des personnages à la psychologie fouillée- La ville de Seattle comme cadre à l'histoire