Pour une fois, le prix du livre romantique me laisse avec un sentiment mitigé. C’est une belle histoire, très romantique, mais que je recommanderais pas à tous les publics.
╰☆ Résumé ☆╮
2016, Paris
La jeune Éva hérite d’une vieille librairie dans le quartier de la Butte aux Cailles. Les seules exigences du propriétaire avec lequel elle s’était liée d’amitié quelques mois plus tôt ?
Que la librairie ne soit jamais revendue et qu’Eva y conserve un exemplaire d’un vieux roman russe et un tableau représentant une jeune femme, penchée sur un carnet aux pieds d’un acacia majestueux.Bientôt, Eva se prend à imaginer la vie de la jeune femme du tableau.
Polina Ivanovna Lubiova, une jeune aristocrate russe, pleine de rêves et d’idéaux au cœur de l’hiver 1916.
Mais très vite, fiction et réalité semblent de mêler et Eva est réveillée par des rêves de plus en plus étranges… et si le seul moyen de démêler les fils était de se rendre en Russie, sur les traces de Polina, pour comprendre le lien étrange qui l’unit à cette jeune femme qu’elle pensait pourtant tirée de son imagination ?
✿ Mon avis ✿
Si je n’ai que moyennement apprécié le voyage dans lequel nous embarque ce récit, la destination, elle, était des plus romantiques. C’est un fait. Je comprends aisément comment ce livre a réussi à séduire le jury du Prix du Livre Romantique pour terminer lauréat de l’édition 2019.
La poésie est présente au sein de chaque ligne et la qualité littéraire de l’ouvrage est remarquable. L’auteur a sans l’ombre d’un doute effectué de nombreuses recherches pour pouvoir écrire cette œuvre. Et quelle passion pour la Russie dans sa globalité ainsi que pour sa culture tant littéraire que musicale et artistique ! C’est remarquable.
Ce livre peut donc sans hésitation être qualifié de « romantique ». Réaliste par contre… un peu moins. Mais c’est aussi cela qui fait son charme (du moins pour certains).
Personnellement, ce n’est pas tant le côté « étrange » qui m’a dérangé mais bien le nombre de références et le niveau intellectuel et poétique du récit. La Russie n’a jamais fait partie de mes passions et même si j’ai apprécié découvrir ce côté-là du monde ainsi que sa culture, je crains n’être un peu passée à côté de la passion que l’auteur essaye de nous transmettre. Je me suis même demandée si j’étais assez cultivée (ou passionnée) pour oser apprécier ce livre à sa juste valeur.
Les références sont nombreuses, le contexte est romantique mais très ciblé, les personnages peuvent être vus comme hautains ou condescendants, comme s’ils appartenaient à un autre monde, un monde supérieur… Je ne pense pas que c’était le but de l’auteur mais cela ne m’a pas empêchée d’avoir cette impression de ne pas me sentir à ma place. L’identification à ces personnages qui valorisent la musique, la philosophie, les belles paroles et l’art avec un grand A, fut en tout cas très difficile. Poésie, peinture, opéra… le tout dans un décor russe du début du XXème siècle. Clairement, nous ne sommes pas dans du feel-good mais bien un cran au-dessus niveau littérature.
J’ai beaucoup apprécié le début de l’histoire ainsi que sa conclusion, mais la partie centrale du roman m’a un peu perdue. Je suis donc assez mitigée sur ce roman. D’un côté, je l’ai trouvé très abouti et exceptionnellement bien écrit, surtout pour une si jeune auteure ; mais d’un autre côté, je n’ai pas réussi à rentrer dans l’histoire complètement ni à apprécier à sa juste valeur les références et la poésie du texte. Je ne le recommanderais pas à tout un chacun mais bien à ceux qui aiment particulièrement la culture Russe et la poésie ainsi que les classiques style « Les Haut de Hurlevents ». Une belle histoire, mais pas pour tous les publics.
CHRONIQUE #564 – Mai 2020
- Titre: Le bruit des pages
- Auteur : Livia Meinzolt
Editeur : Charleston
Parution : 20219
Nombre de pages : 400 pages
Genre : Littérature