1 ère à droite après les BD et avant les tasses à café

Par Grandiravecleslivres

Pourquoi ce titre 1ère à droite après les BD et avant les tasses à café ? Si tu as fait un tour sur la page “Qui suis-je”, tu as peut-être une petite idée.

Sinon, sache que j’ai créé ce blog, au départ pour me garder une trace de mes lectures, d’une part, mais également m’habituer aux réseaux sociaux d’autres part. Car j’ai le projet de monter mon salon de thé-librairie.

Dans les débuts d’Internet, ceux qui tenaient des blogs, y racontaient surtout leurs vies. En d’autres mots, les blogs étaient des journaux intimes publics.
Donc, régulièrement, je te ferais des articles en rapport avec l’avancée ou non de mon projet, le pourquoi et les comment. Les obstacles que je peux rencontrer, ou mes réussites. Mes déceptions aussi. Parce qu’il y en aura forcément.

1ère à droite après les BD et avant les tasses à café.

As-tu remarqué quand tu demandes les toilettes, on te répond dans 80 % des cas, première à droite. Ce titre est donc un clin d’œil à ma future activité.

Le corona virus, a apporter son lot de souffrance et de frustration. J’ai eu envie qu’il sorte quelque chose de bien de cette crise sans précédent.

Crois-moi du temps pour réfléchir, j’en ai eu depuis le début de ce confinement.

Car le 14 mars 2020 au soir, en plein service les clients nous ont appris qu’à minuit les portes du restaurant devaient se fermer pour une durée indéterminée.

Les 15 premiers jours, ont eu des allures de vacances, avec un repos forcé bien mérité. Puis très vite le cerveau à cogité, au même rythme, que les jambes, tel un lion en cage.

Mes patrons habitants assez loin du restaurant, j’avais donc la charge de surveiller ce dernier. Afin de vérifier que tout allait bien.

Un après-midi où j’arrosais les plantations. J’ai eu une vision. Le restaurant était devenu un ravissant salon de thé. Je voyais parfaitement comment il était installé.

Ce n’était pas n’importe quel salon de thé, c’était celui dont je rêvais adolescente. Un salon de thé librairie. J’en ai toujours rêvé, ou presque.

Dès lors, j’avais la réponse à ma question.

Trente ans, plus tôt, en pleine adolescence, c’était des cris à n’en plus finir, chaque fois que je disais à mes parents que je voulais ouvrir un café librairie. Eux me soutenaient que ça ne marcherait pas. Moi, je leur affirmais le contraire.


Évidemment, si je songe à près de 50 ans à ouvrir mon salon de thé, c’est que je ne l’ai pas fait avant. Je t’en ai parlé dans “Qui, suis-je”.

Je n’ai plus 15 ans.

Je n’ai plus 15 ans (Tiens je n’avais pas fait attention, mis à l’envers ça donne 51. Peut-être un signe). Je n’ai plus la fougue de ma jeunesse, et la vie m’a appris à réfléchir avant de me jeter tête baissée dans la bataille. Même mes parents semblent résigner cette fois.

L’heure de la réflexion


D’être confinée, a eu au moins le mérite de me canaliser. Je ne pouvais pas me précipiter à la chambre de commerce, la fleur aux dents, le sac en bandoulière. Du coup, je me suis lancée sur des journées, et des journées de recherches sur le net.

Première constatation dans les années 2000, on dénombrait plus de 110 cafés librairies, et environ 150 de nos jours. Donc mon idée d’ado, n’était pas si loufoque que ça !

Deuxièmement sur le net, tu trouves tout et rien, surtout rien d’ailleurs pour vraiment t’aider dans cette voie. Alors j’ai créé ce petit espace sur le blog, pour aider ceux qui comme moi, veulent se lancer dans l’aventure, mais ne savent absolument pas comment s’y prendre.

Troisièmement, quand tu tapes “Salon de thé librairie” sur Google, tu t’aperçois d’une chose. Bordeaux, Toulouse et la Bretagne gagnent le palmarès des “meilleurs cafés ou salon de thé, librairie” de France. C’est d’ailleurs là où tu en dénombres le plus.

Salon de thé Madame Bovary à Toulouse

Il y en a pour tous les goûts. Des cafés librairies, des salons de thé librairies. Des librairies déjà existantes, qui ont aménagées un petit coin cocooning où l’on sert des pâtisseries et des boissons fraîches ou chaudes. Celles où on peut lire sur place les livres neufs, avant de les acheter. Celles qui ont un coin, livres neufs, plus un petit coin lecture, pour venir y lire “comme à la maison”, entre deux cours, ou deux rendez-vous. Celles très généralistes, très peu d’exemplaires, mais beaucoup de choix. À l’inverse celles qui ont préféré se spécialiser dans un genre particulier, avec une niche ciblée. Parmi tout ceci, il y a des bouquineries, des book shops (je trouve que ça sonne mieux avec la version anglicane du terme.) celles où l’on s’assoient entre deux piles de livres s’étalant du sol au plafond. Sans oublier les cafés solidaires.

Coin lecture du Mugen café de Toulouse

Bref, j’ai eu de quoi attiser mes réflexions et de quoi me perdre, dans la contemplation des comptes Instagram ou autres pages FB.


J’ai alors eu une effroyable constatation. Je fais les choses à l’envers. Ou bien sont-ce eux ? J’ai une amie blogueuse depuis des années, qui ne cesse de me rabâcher que “même le boulanger du coin devrais avoir sa page FB et son compte YouTube”.

YouTube ne cherche pas, j’ai tourné dans tous les sens les termes de recherche, cela ne donne rien. Hormis quelques vidéos de fans littéraires, ou de mini reportages télévisés notamment pour des chaînes locales. Toutefois, est-il, qu’ils ont tous consolidé leur projet, ouvert leur boutique, puis se sont installés sur les réseaux sociaux, et ouvert leur espace internet. Souvent, ce dernier n’est autre que leur boutique en ligne.

Du coup ça me donne la sensation d’avoir fait le bébé avant le mariage. J’ai bien l’intention également d’ouvrir une boutique en ligne. Parce que je pense que c’est effectivement une incontournable de notre société.

Mais comme tu peux le constater, j’ai ouvert le blog avant le salon de thé librairie. Est-ce que je compte faire pareil avec la boutique en ligne ? Honnêtement, à l’heure d’aujourd’hui, je n’en ai strictement aucune idée. Tout dépendra de Coco le coronavirus.

thé menthe au shakespear café

Si j’ai pu me perdre dans les contemplations de commerces existants, j’ai aussi malheureusement constaté, qu’un grand nombre d’enseignes ont fermé leurs portes, dans les années qui ont suivi leur ouverture. Ce n’est donc pas une décision qu’il faut prendre à la légère.

1 sur 2

1 sur 2, c’est le nombre de restaurants qui ne survivra pas à cette crise que nous inflige le coronavirus. 1 sur 2, rien que là où je travaille nous sommes trois restaurants quasiment côte à côte. Dont un, ne se relèvera pas. J’ai vu son annonce de vente. Comme toi sans doute, je ne peux pas te dire aujourd’hui de quoi demain sera fait. Ni ce qui m’attend dans un avenir proche.

Pas besoin de Mme Irma

Une chose est sûre et certaine, c’est qu’à long terme, j’ouvrirai mon salon thé librairie. Pas besoin d’être Mme Irma pour savoir que deux cas de figures se présentent à moi.

Le 1er : j’ai beaucoup de chance, mes patrons arriveront à se relever de cette crise, et auront toujours besoin de moi. Certainement en plus avec moins d’heure, vu qu’on ne peut accueillir que la moitié de la salle. Je reprendrais donc ma place de serveuse, tout en me formant de l’autre côté pour mon projet, ce qui me permettra de mettre de l’argent de côté pour le jour J.

Le second : j’ai beaucoup de chance, mes patrons se voient dans l’obligation de se séparer de moi, et je me retrouve cette fois, non plus au chômage partiel, mais au chômage total. Ce qui me permet grâce à pôle emploi de lancer les démarches dans le but de concrétiser mes projets bien plus tôt que ce que je pensais.


Ce n’est pas à toi que je vais apprendre que la vie nous fait prendre parfois des chemins tortueux et étranges avant de nous conduire pile là où nous souhaitions aller.

L’embellie à La Bernerie en Retz

Rien ce n’est pas tout à fait vrai.

Tout à l’heure quand je t’ai dit qu’on apprenait rien sur le net, ce n’est pas tout à fait vrai. Car j’ai appris deux choses.

La première contrairement à ce que tu peux penser, il ne suffit pas d’avoir une véritable passion pour la lecture et les livres pour faire un bon libraire. Si tu as l’image d’un libraire dévorant les livres toute la journée, tu te trompes totalement. Si ce dernier doit avoir un bon rythme de lecture, il n’a pratiquement pas l’occasion de lire dans la journée, et garde cette activité pour chez lui. Un peu comme s’il ramenait du travail à la maison en quelque sorte. De plus, le métier de libraire est un métier très, très physique et chronophage.

La seconde, ce n’est pas parce que tu aimes préparer de bons petits plats, et de beaux gâteaux que tu es prêt à faire ce métier.
Je peux t’en parler par expérience, le métier de serveuse n’est pas un métier des plus reposant. En plus d’une bonne condition physique, il te faut également savoir faire preuve de diplomatie. Contrairement à ce que beaucoup pense, serveuse, c’est un métier qui s’apprend. (au même titre que libraire). De plus, le métier de la restauration est un métier, très, très physique et chronophage.


Donc quand tu désires ouvrir un salon de thé librairie, ou un café librairie, il te faut avoir en tête que tu vas cumuler deux activités hyper physiques et hyper chronophages. Sans pour autant assouvir forcément ta passion de la lecture.

Ce qui t’imposera par ailleurs, d’être très organisé, si tu ne veux pas t’éparpiller pour finalement être débordé.

Le cake une pâtisserie dite de conservation.

Le savais-tu ?

Si tout le monde peut ouvrir un salon de thé, il existe quelques points de règlement assez pointilleux.
Tu rêves de faire goûter à tes fidèles clients la délicieuse recette du gâteau au yaourt de ta grand-mère recouvert d’une belle ganache de chocolat ? Ou ta sublime tarte aux fraises, dont tout le monde s’arrache la recette? Oublie ça immédiatement si tu n’as pas le CAP pâtissier. Oui, oui, tu peux faire des bonds sur ta chaise (je les ai faits aussi.) t’exclamer haut et fort que c’est n’importe quoi (je l’ai fait également.).


Cependant, tu peux ouvrir ta boutique sans ce précieux sésame soit parce que tu disposes d’une expérience professionnelle de 3 ans minimum en tant que pâtissier, dirigeant d’entreprise ou travailleur indépendant pâtissier.


Ou bien parce que tu n’as aucun problème de trésorerie et tu comptes faire faire tes gâteaux par le pâtissier d’à côté. Ou tout simplement embaucher ton propre pâtissier diplômé.
Si ton budget prévisionnel ne te permet pas cette petite folie. Sache que tu peux détourner le problème en ne proposant que des pâtisseries dites de conservation.

gâteau type pâtisserie fraîche

Les produits de pâtisserie de conservation sont des produits alimentaires qui ne comportent pas après leur cuisson :

  • de produit frais (crème, beurre, lait, œufs, etc…) sauf pour les ovoproduits
  • de fruits frais,
  • de préparation à base de fruits non stérilisés.

L’utilisation de compotes, confitures ou préparations fruitières en bocaux stérilisés et déjà cuisinés est autorisée en pâtisserie de conservation, et ne fait pas basculer la préparation en pâtisserie fraîche.

Voici quelques exemples de produits de pâtisserie fraîche et de conservation :

  • Pâtisserie fraîche : gâteau avec de la crème, éclair, macaron, petit chou garni, tarte avec des produits frais non cuits et/ou un flan ou crème pâtissière, cheese cake, etc.
  • Pâtisserie de conservation : cookie, cake, génoise sans crème, gâteau au chocolat (sans ganache et/ou crème), muffins (sans ganache et/ou crème), etc.

Attention, l’utilisation de produits frais dans les recettes n’implique pas forcément que le produit final sera frais.

Exemples :

Si j’utilise du beurre et des œufs pour faire des cookies, la cuisson de ces éléments me permet d’obtenir un produit sec de conservation. Je ne suis pas soumis à la réglementation en matière de pâtisserie fraîche.

Si j’utilise du beurre et de la crème fraîche, que je fais fondre avec du chocolat afin d’en faire une ganache, le produit obtenu n’est pas issu d’une cuisson permettant une conservation longue du produit. Ma ganache est périssable. Si je l’ajoute à mon gâteau sec, le produit final sera considéré comme de la pâtisserie fraîche.

En cas d’ajout de lait, la préparation devient automatiquement une pâtisserie fraîche ! Si tu as le moindre doute concernant ta réalisation, demande toi : “dois-tu la garder au frais ? Oui, alors c’est une pâtisserie fraîche, il te faut un CAP pâtissier dans ton établissement.

Autre point important, le salon de thé n’est pas un restaurant. Évidemment que tu peux proposer une carte pour le midi, mais cette dernière devra comporter avant tout des plats froids ou à réchauffer aux micro-ondes.

Maintenant à toi de jouer

Je t’ai donné toutes les informations qui m’ont permis de valider la première étape vers mon objectif. Dès l’instant où j’ai eu l’idée (ou du moins que je me suis dit cette fois, je le fais). J’ai cherché tout ce qui pouvait me conforter, ou m’infirmer dans mon choix. C’est ta première étape, tu dois te questionner sur ton projet, pourquoi, comment, regarder toutes les pistes possibles et imaginables. Comme ce n’est pas la première fois que je souhaite ouvrir ce genre d’établissement, cette étape ne m’a pris que quelques semaines. Elle peut te prendre plusieurs mois, ou années. C’est la plus importante. Ne la néglige pas.

La prochaine fois, je te parlerai de l’élaboration du projet.

N’hésite pas à “liker” et à partager ce texte si tu connais quelqu’un qui comme moi rêve d’ouvrir un salon de thé librairie, ou un café librairie.

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