de Madeline Miller
Voici l’histoire de Circé, la plus mutique et la plus fade des filles du grand dieu Hélios, celle qui pourtant deviendra une des sorcières les plus puissantes de l’Antiquité.
Après le très beau Song of Achilles, Madeline Miller propose cette fois de nous émerveiller en nous narrant la vie de la sorcière Circé. Née du titan Hélios et d’une nymphe des eaux, Circé aurait dû être pourvue de tous les atouts innés des immortels. Or elle n’est pas d’une beauté renversante, sa voix ressemble à celle d’une humaine ce qui insupporte les dieux et elle n’a aucun don. Circé est une enfant réservée, effacée même, mais qui et dévorée par un désir de reconnaissance et, surtout, de curiosité pour le monde et les mortels.
J’ai beaucoup aimé ce postulat de départ. Voir Circé grandir, mûrir, changer, se renforcer a été très agréable : d’une enfant horriblement naïve et, il faut le dire, désespérée (bien qu’attachante), elle va devenir une femme puissante et pleine de sagesse. La plume de Miller a évoluée : on ressent son épanouissement, une nouvelle solidité et elle nous entraîne de manière très intime à travers les siècles de la vie de cette déesse mal dans sa peau . On va apprendre à la connaître en même temps qu’elle va apprendre à se connaître et à s’accepter.
Si Madeline Miller raconte l’Antiquité Grecque à sa manière en adoucissant certains personnages ou en exacerbant certains faits, elle prend tout de même soin de rester proche des textes fondateurs (pas comme Rick Riordan par exemple ^,^). Je ne connaissais pas l’histoire de Circé et je suis heureuse d’avoir pu en apprendre plus à travers ce roman.
J’ai aussi apprécié le rythme que l’autrice donne à son texte. Là où Le chant d’Achilles est tout en bataille, en tension, en action, plein de fougue, Circé est introspectif, mesuré, plus mature : on prend le temps dans ces pages mais sans lenteur, sans s’appesantir.
C’est un beau voyage dans le temps que nous offre Madeline Miller mais aussi des propos intemporels à l’image des textes fondateurs qui ont inspiré ce roman. Une grande lecture.
Marion
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