Sheila Levine est morte et vit à New York

Sheila Levine est morte et vit à New York

Sheila Levine est morte et vit à New York – Gail Parent

Traduit de l’anglais par Renée Rosenthal
Rivage Poche (2014)

Sheila Levine, trente ans, célibataire, juive new-yorkaise, a décidé de se suicider, fatiguée d’avoir passé les dix précédentes années de sa vie à essayer de se marier. Comme elle regrette de ne pas avoir suivi le conseil de sa mère qui lui enjoignait de se trouver un mari avant la fin de ses études à l’université ! Mais non, Sheila a préféré prendre son temps, elle a fait la difficile et elle se retrouve à trente ans, sans bague au doigt mais avec ses kilos en trop, enseignante alors qu’elle rêvait de travailler dans le show business, découragée et pas décidée à vivre seule plus longtemps. Mais si elle a ratée sa vie, elle ne ratera pas sa sortie : Elle a choisi la date, le prochain 4 juillet, a réservé un emplacement au cimetière, sélectionné une pierre tombale, contacté le rabbin qui prononcera la prière.
J’ai commencé ce livre avec un peu de scepticisme à la lecture des premières pages. Je ne m’attendais pas à cet univers de chick lit et je n’étais pas sûre de capter tout l’humour juif new-yorkais des années 1970 qui s’y exprimait. Et puis cette impression n’a pas duré, la chick lit s’est transformée en une fable caustique et féministe, j’ai souri et ri aux mésaventures de Sheila, à ses tentatives de se libérer de l’attention envahissante de ses parents, à ses envies d’indépendance, à ses rêves du Prince Charmant qui ne vient pas ou même qui n’existe pas ! En fait, ce qui manque à Sheila, c’est un vrai projet, un challenge à relever, qui lui redonne confiance en ses possibilités et la préparation de sa disparition programmée lui apporte un élan insoupçonné.
Cette lecture a été une éclaircie bienvenue pendant le confinement, malgré les funèbres plans de son héroïne. Comme l’humour est toujours présent, aucun risque de sombrer dans la morosité !