
Je poursuis mon désembourbement côté rédaction de billets. Me v’la la tête presque sortie de l’eau.PLEIN NORD · WILLY VAUTINJ’ai tardé à le lire, ce roman, pour la simple et bonne raison que c’était mon dernier en banque. Je n’ai plus aucun roman de Willy Vlautin à lire. Je savais dans quoi je m’embarquais. Avec Willy, comme avec David Vann dans un tout autre ordre, je suis en terrain connu.L’histoire est sans réelle surprise: une pauvre fille de Las Vegas, accoquinée avec un mauvais garçon, tombe enceinte et décide de fuir à Reno pour se refaire une vie.
Je me suis tellement attachée à Allison et à sa passion pour Paul Newman. Un beau brin de personnage, à la fois vulnérable et forte. Allison fait des rencontres marquantes, de celles qui l’aident à tenir debout: un chauffeur routier; sa patronne obèse au centre d’appel où elle travaille le jour; un client fidèle du restaurant où elle bosse la nuit. Quand les solitudes se rencontrent...J’ai aimé Plein Nord. Et j’aime toujours autant Willy Vlautin. Aussi simple que ça!Dans son billet, Electra dissèque le roman un peu plus longuement que moi.Plein nord, Willy Vlautin, trad. David Fauquemberg, «Terres d’Amérique», Albin Michel, 256 pages, 2010.★★★★★
L’ANGE SUR LE TOIT · RUSSELL BANKSJe suis tombée en amour avec Russell Banks avec son recueil Un membre permanent de la famille. Depuis, j’épluche son œuvre, tant les recueil de nouvelles que les romans.
Ce passage pourrait, à lui seul, résumer ce recueil. Au final, ça devient lourd, terriblement lourd.L’ange sur le toit, Russell Banks, trad. Pierre Furlan, «Babel», Actes Sud, 208 pages, 2002.★★★★★HISTOIRE DE RÉUSSIR · RUSSELL BANKSJe me sentais tout de même en assez bonne compagnie avec Russell Banks que je n’ai pas perdu de temps pour remettre ça. Les douze nouvelles de Histoire de réussir sont très inégales. Je me suis forcée pour en venir à bout. C’est quand même Russell Banks, et, d’habitude, je fais moins la fine gueule. Deux nouvelles, «Le poisson» et «Histoire d'enfant», penchent du côté de la fable. Je ne suis pas habituée à ça, avec Russell. J’aurais pu me contenter de la première nouvelle, «Reine d’un jour», et j’aurai pris mon pied. L’histoire de ce gamin, qui espère que sa mère finisse par être moins triste et qui en vient à perdre ses illusions, est à elle seule un petit chef-d’œuvre. Pour le reste, j’ai tout oublié, sauf cette idée que les hommes sont au bord du gouffre, qu’ils fuient parce qu’ils ne sont jamais à leur place. En somme, personne ne réussit, dans Histoire de réussir, même pas leur échec.Histoire de réussir, Russell Banks, trad. Pierre Furlan, 10-18, 192 pages, 2000.