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C'est toujours un véritable dilemme pour moi de chroniquer des livres comme Je ne veux pas d'une passion. Car j'ai toujours l'impression de me faufiler dans un manteau dix fois trop grand pour moi... Je n'ai pas l'habitude, j'ai l'impression d'être une intruse, une imposture, moi, le petit rat de bibliothèque fantasque... Mais je trouve toujours le courage de me lancer, au final. Comme aujourd'hui.
Parce que Je ne veux pas d'une passion, je l'ai dévoré en une journée. J'ai été complètement emportée par la plume de Diane Brasseur. Elle est merveilleuse, elle impose à la fois la distance et la proximité, et elle nous plonge dans la complexité des relations passionnelles.
Ce roman débute et se termine sur une même phrase et alterne présent et passé, les souvenirs de son amant, puis les souvenirs de son père. Deux hommes, une passion, une fusion, et une seule femme. J'ai trouvé cet ouvrage très touchant, sûrement parce que j'y ai trouvé un certain écho... Diane y décortique méthodiquement, et avec une certaine douceur, les affres des relations passionnelles et fusionnelles au détour de quelques souvenirs profondément gravés dans la peau, la mémoire, la rétine.
Je l'ai trouvé d'une grande poésie : je n'arrive toujours pas à dire, un bon mois après ma lecture, ce qui me provoque cette impression. L'écriture ? Qui fait que tout semble proche, palpable ? La frontière du réel, ou plutôt, le réel qu'elle explore au détour de deux amours pour un seul coeur ? La fluidité, la justesse de chacun des chapitres ? L'absence de chronologie particulière, le bazar ordonné ?
Pour une fois, peu m'importe, j'ai trouvé ce roman magnifique, et je suis tout simplement ravie d'avoir pu le découvrir. C'est beau, c'est sans détour, c'est plein d'amour.
Je reconnais le pas lourd de mon père dans la maison endormie, ses chevilles craquent.