Quand la jeune Eugénia trouve refuge dans la maison du professeur Brussière, physicien en retraite dirigeant un petit cercle d’érudits, elle ne révèle pas immédiatement son extraordinaire nature : elle n’est pourtant autre que l’andréïde, la première femme artificielle, prodige d’une mystérieuse technologie décrite par Villiers de l’Isle-Adam dans L’Ève future. Avec l’aide du professeur et des membres du cénacle, un étudiant passionné, un dandy mélomane, un aventurier aguerri et une voyante excentrique, Eugénia part en quête des secrets de sa conception, car une question obsessionnelle occupe son esprit : une machine peut-elle posséder une âme ?
J'ai aimé : tout J'ai détesté : rien
Ca y est, le voilà enfin ! Le fameux article que vous attendiez tous ! Avec un titre pareil, le club des érudits hallucinés avait tout pour m'attirer. (personne faible encore et toujours) Après avoir pris une bonne rasade de clichés avec mes dernières lectures, je voulais renouer avec un des genres que je préfère et je me suis lancée sans à priori dans ce roman de 400 pages. Et ce fut une excellente surprise !
Pour vous faire un rapide résumé de ce roman, nous y découvrons un club d'érudits hallucinés. (bravo Wonder, 15 années sur Terre pour dire des choses pareilles). Mais qu'est-ce qu'un club d'érudits hallucinés me direz-vous ? Eh bien, c'est tout simplement une société secrète réunissant des personnes de tous horizons (dandys, intellectuels, scientifiques, voyantes...) dans la demeure du professeur Brussière pour parler science. En effet, cette dernière, et notamment la biomutation, est au cœur des préoccupations de nos petits curieux. Or, un jour va débarquer dans le manoir une jeune fille nommée Eugenia qui a d'apparence tout d'une femme normale. Je pense ne pas vous surprendre en vous disant qu'elle est loin de l'être. En effet, ce n'est autre que la première femme artificielle au monde telle qu'elle est décrite dans L'Eve du futur. Mais Eugenia n'en a que faire de son statut exceptionnel et cherche désespérément à retrouver son créateur. Et, comme nous sommes dans un roman, elle va entraîner tous les membres du club avec elle !
Vous n'êtes pas sans savoir que j'aime
Un roman qui donne envie de voyager également. NON le roman ne se déroule pas pendant le confinement (haha) et les personnages bougent beaucoup. Autant dans des cités bien connues telles Londres ou Paris que dans un lieu totalement mystérieux à savoir Héraclite. Pour vous en parler sans trop vous en dire, c'est une espèce de cité utopique située dans un coin désertique où se réunissent tous les scientifiques du monde entier. Bref, c'est assez fascinant d'avoir un univers à la fois aussi réaliste et merveilleux dans un roman !
Je compte bien parler des personnages maintenant car, pour moi, ils sont sans conteste le deuxième point fort du bouquin ! Déjà, je ne sais pas si c'était dû au fait qu'avant cette lecture, j'ai enchaîné des bouquins SFFF tous plus clichés les uns que les autres (Coucou Starpoint, coucou Showstopper) mais ils m'ont paru comme extrêmement originaux !!! Ils sont nombreux ça c'est sûr mais l'autrice a quand-même pris le temps de détailler leurs personnalités et d'en faire des protagonistes attachants et actifs. En effet, chacun à sa manière joue un rôle dans la quête d'identité d'Eugenia. Très belle transition qui me permet de parler de ce personnage de l'Andréide autour duquel le récit gravite. C'est un personnage très touchant et j'ai aimé les choix qu'à fait l'autrice à son sujet. Malheureusement, au risque de vous gâcher le plaisir de la lecture, je ne peux pas vous en dire bien plus !
Niveau personnages (encore), la représentation féminine dans ce roman est juste top !!! Vous avez compris au fil de mes avis que c'est quelque chose qui me tient à cœur et que je refoule maintenant tout roman présageant des clichés perpétuels sur les femmes, du sexisme ordinaire ou une relation toxique avec un mâle dominant. Mais je peux vous jurer qu'il n'y a rien de tout ça dans l'oeuvre de Marie-Lucie Bougon ! L'autrice nous dévoile à travers le personnage de Barberine, la vieille voyante qui vit sa vie comme elle l'entend ou encore les personnages féminins de la cité d'Héraclite, ville qui prône l'égalité hommes-femmes (qui au XIXe siècle est absolument inexistante).
Mais, le roman est loin de s'arrêter là dans ses messages et ses réflexions. Toute l'histoire est basée sur la question centrale de l'humanité des androïdes et du rapport entre l'Homme et les machines. Oui un peu comme dans Cogito... sans le sexisme ordinaire, l'héroïne casse-pieds et les clichés sur les adolescents ! Bref, je ne compte pas me rée nerver dans cette chronique car, dans ce bouquin, les choses sont très bien faites et les réflexions font beaucoup écho aux préoccupations actuelles.
Pour ce qui est de la lecture, je l'ai trouvé globalement assez fluide. On tourne les pages à une vitesse folle tellement on est captivé par l'histoire et les aventures des différents personnages. J'ai beaucoup aimé le format hybride du roman. En effet, on a pas mal de correspondances épistolaires et d'extraits du journal de bord du Professeur Brussière qui récapitule ses études faites à l'égard d'Eugénia. La fin est extrêmement convaincante et change beaucoup de ce qu'on a l'habitude de voir dans le genre en tout cas ! 😁
En quelques mots ?
Un premier roman très réussi qui m'a fait découvrir une autrice de toute évidence extrêmement talentueuse ! Entre univers intelligent, personnages bien campés et réflexions pertinentes, j'ai passé un excellent moment de lecture et je note définitivement Marie-Lucie Bougon dans ma liste d'autrices à suivre de près.
J'espère que cette chronique vous aura plu ! ♥
Ce n'est probablement pas la plus approfondie mais trop en dire sur ce roman gâcherait totalement le plaisir de la lecture selon moi. Je vous recommande de lui laisser sa chance car il le mérite VRAAAAAAIMENT !
Bisous métalliques ! Wonderbooks