La sphère

La sphère

Dans un univers où la Terre a été ravagée par les hommes et où un mystérieux virus a éradiqué tout survivant de sexe masculin de la surface de la planète, Noria est persuadée d’avoir tout pour être heureuse. Sa carrière de mannequin est à son apogée, son compte en banque est bien rempli, elle vit dans un somptueux appartement du Nouveau Paris et, surtout, elle est entourée de femmes exceptionnelles, notamment sa meilleure amie Killian ; de quoi pourrait-elle rêver de plus ?
Un jour, Killian la convainc de l’accompagner à La Sphère, ce monde des rêves où les plus fortunés payent une somme astronomique pour explorer des univers virtuels, découvrir d’autres horizons… et rencontrer des hommes ! Or Noria n’a jamais rencontré d’individu masculin, et la perspective de se retrouver face à l’un d’eux la paralyse. Ce qu’elle ignore, c’est que ces simulations pourraient lui coûter bien plus cher que les frais d’inscription… et que sa vie entière risque d’être chamboulée.

⋅ Sortie le 4 juin 2020
⋅ Science-fiction

1/5

Bon… Je ne vais pas y aller par quatre chemins, cette lecture était catastrophique du début à la fin pour moi. Je t’avoue que quand le livre est arrivé et que j’ai vu son épaisseur (moins de 300 pages), tout en sachant que c’est un tome unique de SF, j’ai paniqué. Et encore une fois, ma panique était justifiée : retour sur ce petit livre de SF (vite fait).

Une fois n’est pas coutume, je vais commencer par te parler de la protagoniste qui est tout simplement insupportable. A chaque chapitre. Chaque phrase qu’elle pense ou prononce. Dans tout ce qu’elle dit. Quoi qu’elle fasse. Il n’y a pas un moment où je me suis sentie touchée par elle, par son histoire ou ses émotions, elle m’a tout simplement agacée à un point que je ne pensais pas atteindre un jour, à coup de remarques stupides et de pensées dignes d’une enfant de 15 ans. De son déjà culte « Voir mon sébum salir le meuble impeccable me procure une grande satisfaction » (meuble touché juste pour être encore plus lourde qu’elle ne l’est déjà) à ses « olala je suis une personne spéciale regardez-moi je fais une taille 40 regardez ces squelettes à mes côtés je suis la plus belle la plus bonne elles sont toutes jalouses parce qu’elles doivent se faire vomir » sur des pages et des pages, tout en insultant un autre personnage secondaire ayant perdu sa main suite à un accident (seulement appelé « mécanicien manchot » dans le bouquin d’ailleurs, et de façon péjorative, mais vu que madame « s’en tape » et c’est pas moi qui le dit c’est elle…), elle m’a tapé sur le système comme JAMAIS et je te jure qu’après avoir lu 30 pages j’avais déjà des envies de meurtre. Du jamais vu.
Même moi je suis choquée.
Malheureusement il n’y a pas que les remarques de Mademoiselle-je-suis-trop-spéciale qui m’ont soulée, parce que ses actions ne sont pas meilleures : elle prend la tête à tout le monde pour rien, pense tout savoir sur tout et choisit tout pour ses amis parce qu’elle pense les connaître mieux qu’eux-mêmes, enchaîne connerie sur connerie, écoute rien de ce qu’on lui dit… Je n’ai jamais vu un perso aussi égoïste et stupide à la fois. Elle était un sketch à elle toute seule et je savais plus si je devais me mettre à rire ou à pleurer à certains moments. Mon cerveau a jamais été aussi paumé.

Côté intrigue, oublie le côté SF si c’est ce que tu cherches : il faut avoir lu le bouquin pour s’en rendre compte mais la SF n’est présente que les 30 premières pages et il n’y a absolument aucun worldbuilding et encore moins de profondeur. C’est vide. C’est vraiment le néant et j’ai été incapable de m’imaginer quoi que ce soit tellement on manque d’explications, de descriptions, de contenu… il y a 80% de dialogues mal écrits ici, d’où peut-être ce manque flagrant de construction à mes yeux.
Et surtout, sans rien spoiler mais… après avoir refermé le bouquin, je ne comprends même pas l’intérêt d’avoir ramené ces 30 pages SF ici. L’intrigue part complètement en vrille à la moitié du livre et finit très clairement en gros WTF-flop-hein. Je ne sais même pas si j’ai tout compris tellement l’ensemble était tiré par les cheveux, et à cette heure-ci je suis incapable de te dire si c’est parce que je dormais encore à moitié ou si c’est parce que ça n’a juste ni queue ni tête. Tu remarqueras que j’essaie de rester le plus vague possible pour ne rien spoiler, mais c’est compliqué là. Tout ce que je peux te dire, c’est que c’est WTF. Et pas dans le bon sens. Plutôt dans le sens « hein mais quel est le fuck oula ? ». L’autrice essaie de faire des choses mais il n’y a aucune tension dans les scènes d’action, aucun suspens puisqu’on ne sait même pas où on va (et quand on y arrive on comprend rien), aucune émotion puisque les personnages sont soit exécrables soit pas approfondis, certaines scènes étaient proches du pathétique tellement j’ai levé les yeux au ciel…
Et j’en POUVAIS PLUS. Voilà.

Tu pensais que j’avais fini ? Mais j’ai pas encore abordé l’écriture, qui ne rattrape absolument pas le reste parce qu’elle n’a rien de spécial. Je relève toujours des citations quand je lis pour mes posts, il y en a toujours au moins UNE qui arrive à transmettre l’ambiance du roman, qui est pertinente, mais là… nada. Rien du tout. Il n’y a pas de poésie, pas de charme du moins pas comme je l’entends, tout est très robotique et ça a joué à 200% dans le fait que je n’ai rien ressenti pendant ma lecture. On le ressent aussi dans les dialogues qui sont très carrés et ne font pas du tout naturels, et c’est vraiment gênant pendant la lecture.

Bref. Voilà. J’espère que t’as rigolé, au moins.

Merci à Michel Lafon pour l’envoi !