Oublier Klara
Isabelle Autissier
Stock
2019
321 pages
J’ai lu ce livre dans le cadre de la Voix des lecteurs de Nouvelle Aquitaine, prix littéraire auquel je participe cette année par l’intermédiaire de ma bibliothèque.
Je ne pense pas que je l’aurais choisi toute seule.
L’histoire se situe à Mourmansk, au Nord du cercle polaire, dans l’URSS de Staline. Klara, la mère de Rubin, est arrêtée et déportée. Son fils ne sait pas ce qu’elle est devenue, il n’était qu’un jeune enfant. Ce n’est que sur son lit de mort qu’il demande à son fils de partir en quête de son passé. Un drame familial soviétique.
Ce roman aurait pu me plaire. Ces personnages avaient tout pour me séduire, des vies difficiles, rudes, des relations compliquées, un fond de noirceur au fond d’eux, les bons ingrédients pour une lecture comme je les aime.
Mais la sauce n’a pas pris. Je suis restée à distance, j’ai trouvé l’ensemble très froid, assez scolaire. Il m’a manqué une écriture, un souffle. J’ai observé les personnages de loin, sans jamais ressentir d’empathie pour eux. J’ai bien sûr frémi pendant quelques passages un peu violents, mais je le dis à nouveau, l’écriture, trop sage, trop lisse, m’a laissée sur le rivage.
Le procédé manque d’originalité, l’homme qui découvre la vie de sa grand-mère (secret familial plus ou moins enfoui) au moment de la mort imminente de son père, c’est du réchauffé. On apprend ce que chaque personnage a vécu, les dures humiliations qu’il a subies, de manière assez artificielle.
Ce roman manque d’envergure. Moi qui aime les romans sombres, je suis restée sur ma faim. Tout est effleuré, on voit bien que l’auteure tente de décrire les heures les plus sombres de l’Histoire soviétique, mais sans jamais vraiment réussir, elle reste en surface. D’ailleurs, on passe plus de temps sur le bateau de pêche que dans les geôles staliniennes. Je pense que la même histoire écrite autrement aurait pu me passionner.
Je suis globalement déçue.