Alors que la revue War of the Realms vient de se terminer, Panini Comics ne perd pas de temps et commence à publier les séries qui découlent de l'événement dont la série Valkyrie portée par Jason Aaron, Al Ewing et Cafu, peut-être bien la seule qui vaille le détour.
Suite à l'attaque de Malekith sur Midgar, Jane Foster a hérité les pouvoirs des Valkyries. Elle redevient donc une super-héroïne mais une fois transformée sa personnalité est différente et elle ne comprend pas encore comment fonctionnent ses pouvoirs. Ça, et le fait qu'elle reprend du service en tant que médecin, Jane est un peu paumée mais elle devra vite remonter la pente si elle veut affronter le Tireur qui, lui aussi, a obtenu des pouvoirs asgardiens.
Après avoir fait sensation en tant que Thor, Jane Foster redevient une super-héroïne mais il ne s'agit pas d'un copier-coller des aventures de la Déesse du Tonnerre, Valkyrie a son propre caractère et ses aventures sont liées à son devoir de guerrière asgardienne, bien loin donc des intrigues qui la faisaient jadis combattre la Roxxon Company.
À vrai dire, ni Jason Aaron ni Al Ewing, les deux scénaristes de la série, semblent vouloir jouer au jeu du miroir montrant des situations déjà vues dans les séries sur Thor afin de montrer que Valkyrie réagit différemment. Et c'est tant mieux ! Ils vont de l'avant faisant évoluer le personnage tout en lui installant un microcosme bien à elle dans lequel elle pourra évoluer. Ainsi, ils optent pour une formule de super-héroïne "classique" dans le sens où l'action alterne entre les problèmes du quotidien et les menaces qui pèsent sur notre monde.
Ainsi Jane Foster reprend du service en tant que médecin redécouvrant la "vie normale" après avoir été guérie du cancer tout en devant faire avec ses nouveaux pouvoirs et, surtout, les responsabilités qui vont avec. En effet, en tant que Valkyrie, elle doit guider les héros morts au combat jusqu'au Walhalla, un voyage qui nous est dévoilé dans le troisième chapitre de cet album après qu'un personnage bien connu de l'univers asgardien meurt.
En guise de menace, Aaron et Ewing trouve le moyen de faire un parallèle intéressant entre elle et leur héroïne. En effet, le Tireur, ennemi plus habitué aux pages des séries Daredevil, et l'autre ennemi que devra affronter Valkyrie dans un second temps ont de commun avec Jane Foster qu'ils sont des personnes de Midgar mais qui ont récupéré des pouvoirs des autres mondes de la dimension asgardienne.
En tout cas, ce premier tome de Valkyrie propose des choses intéressantes autant pour l'évolution de Jane Foster, personnage que plébiscité par le public lorsqu'elle a porté le marteau de Thor, mais aussi de bons moments super-héroïques, un rythme très agréable - surtout dans la gestion de l'alternance entre vie privée et vie super-héroïque, et une belle séquence d'émotion en plein milieu du livre.
Le tout est incroyablement mis en scène par Cafu même si je craignais en lisant l'histoire prologue (tirée du one-shot War of the Realms Omega) que son style allait être trop figé. Il s'avère qu'il brille autant sur les scènes d'action que de dialogue, et sa manière de s'amuser avec les effets spéciaux - aidé par Jesus Aburtov aux couleurs - est franchement plaisante, donnant du cachet au titre.
En plus, il est accompagné lors du troisième chapitre - soit le voyage vers le Walhala dont je vous parlais plus haut - par des artistes talentueux comme Ramon Perez (magnifique), Cian Tormey que je découvre ici (et c'est très beau), et Frazer Irving qui offre une très belle séquence.