« Là où le bonheur est un ordre«
Genre : Science-fiction, Jeunesse
Nationalité : États-Unis
Date de publication : 4 mars 2020
Éditeur : Casterman
Traduction : Corinne Daniellot
Note :
Résumé :
Nous sommes sublimes.
Nous n’élevons jamais la voix.
Nous devons toujours vous être agréables.
Nous ne disons jamais non à moins que vous ne le vouliez.
Vos désirs sont des ordres.
Votre bonheur est notre bonheur.
Ana, mi humaine, mi robot, est l’une des sept hybrides conçues pour divertir petits et grands au parc d’attractions Kingdom. Sa vie prend cependant un autre tournant quand elle est accusée d’avoir assassiné Owen, l’un des membres du personnel. Commence alors un procès haletant, où la vérité n’est pas forcément celle que l’on croit …
Mon avis :
Avec ses petits airs à la Detroit ; Become Human, ce roman semblait des plus prometteurs. Je n’ai donc pas longtemps hésité avant de franchir les portes du parc d’attraction Kingdom où le bonheur régnait semble t-il en maître. Ou du moins en apparence. L’enchantement fut-il au rendez-vous ou bien les charmes de ce mystérieux parc d’attractions m’ont-ils laissé de marbre ?
En bonne normande que je suis, j’aurais tendance à vous répondre : » Oui mais en fait non ». Néanmoins, je crains que cela soit quelque vague comme réponse n’est-ce pas ? Je vais donc m’appliquer à vous expliquer un peu plus en détails pourquoi je suis aussi indécise face à cette oeuvre. Et pour cela, je vais commencer par la forme du récit. Honnêtement, j’ai eu beaucoup de mal à me plonger dans l’histoire à cause de la narration « en dent de scie ». Je m’explique. Dans les 45 premières pages, la temporalité du récit est très décousue, avec des va-et-vient sans cesse entre présent et passé. De plus, les chapitres sont très courts (à peine une page pour certains) et, même s’il faut reconnaître que cela rythme le roman, pour ma part j’ai trouvé cela très « indigeste ». Au bout d’un moment, j’étais tellement perdue dans ma lecture que j’ai décidé de la mettre de côté.
Cette première impression infructueuse s’est par la suite un peu dissipée lorsque j’ai repris ma lecture mais d’autres points négatifs sont venus noircir un peu plus le tableau. Les personnages par exemple. Je n’ai ressenti aucun attachement pour eux, pas même pour notre héroïne Ana. Ils m’ont tous, sans exception, laissé de marbre. À mon sens, ils manquent cruellement de profondeur, de parfaits petits stéréotypes, chose que je déteste. Je n’ose même pas aborder la pseudo romance présente dans cette histoire. Peut-être est-ce parce que mon adolescence s’éloigne à grands pas de moi ou parce que je suis très exigeante concernant les romances, mais celle-ci est à mes yeux quelque peu cousue de fils d’or et dépourvue d’intérêt. Une histoire d’amitié m’aurait certainement plus emballé.
Autre point négatif, l’intrigue. Enfin, pas sur tous les plans. Là encore, je m’explique. L’histoire de fond est vraiment intéressante, elle nous fait réfléchir sur ce que signifie « être humain » et nous renvoie à la question « faut-il avoir peur des I.A? ». L’auteure n’hésite pas à confronter les contes de fée à la dure réalité des parcs d’attractions où la fin n’est pas : « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants« . Certains passages sont criants de réalisme et c’est certainement ce qui m’a fait continuer ma lecture. Par ailleurs, l’intrigue est bien construire et même si la fin est prévisible, Jess Rothenberg parvient à garder l’intérêt du lecteur jusqu’à la fin. Une fin qui, malheureusement, ne m’a pas convaincue. J’ai ressenti comme un goût d’inachevée, et non pas parce qu’il s’agit d’une fin ouverte mais parce que je me suis dit : » Tout ça pour ça ? ». En fait, je m’attendais à plus. J’espérais un final en grande pompe mais mon enthousiasme s’est dégonflé aussi vite qu’un ballon percé.
Malgré ces quelques déconvenues, l’aventure d’Ana a su me captiver par moment et ma lecture n’a en aucun cas été déplaisante car la plume de l’auteure est fluide, d’où ma confusion. On peut dire que j’ai aimé mais sans plus. Il manque ce petit truc en plus, cette petite étincelle qui enflamme le cœur du lecteur et qui rend sa lecture inoubliable.
The Kingdom est une dystopie divertissante qui ne manquera de plaire aux amoureux des parcs d’attractions tout comme aux adeptes de science-fiction. Mais attention, ne vous fiez pas aux apparences. malgré les jupons colorés, les couronnes dorées , les sourires flamboyants et les attractions enivrantes, The Kingdom et ses fantasistes cachent de sombres secrets. À vous de voir si vous voulez les déterrer ou non.
Bisous à vous mes petits bouquineurs !
L’auteure :
Jess Rothenberg a grandi à Charleston, en Caroline du Sud. Elle vit aujourd’hui à New York avec sa famille. Avant d’écrire des romans pour adolescents, elle éditait des livres pour enfants.
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