Le Monstre et la Bête T1, de Renji, traduit du japonais (Japon) par Isabelle Eloy, Taifu Comics, 2020 (VO : 2018), 191 pages.
L’histoire
Il était une fois, une forêt où résidaient de nombreuses créatures. Parmi elles, une bête nommée Kavo vivait dans la solitude. Un jour, alors que Liam se fait agresser au milieu des bois, la bête le sauve. S’attendant à le voir partir en courant et en hurlant, comme tant d’autres avant lui, il est étonné de découvrir que l’homme d’âge mûr n’a pas peur de lui et souhaite même le remercier de lui être venu en aide.
Mon humble avis
Ça faisait plusieurs années que je n’avais pas lu de yaoi, en dehors des relectures des quelques séries que j’ai conservées dans ma bibliothèque de l’époque où j’en lisais beaucoup (et encore, j’avais fait un gros tri puisque la plupart tombait dans les travers du viol et autres relations toxiques que je lisais sans trop comprendre le problème à l’époque). Et puis, pendant le confinement, je ne sais pas pourquoi, j’ai eu envie de me replonger dans les yaoi et j’en ai découvert plusieurs, certains que je chroniquerai bientôt d’ailleurs.
Comme de fait exprès j’ai vu, au moment de la Masse Critique de Babelio, que Le Monstre et la Bête y était proposé et le résumé m’a séduite ! Un grand merci à Babelio donc, et Taifu Comics, pour l’envoi de ce manga en échange d’une chronique honnête.
Une des raisons pour lesquelles je trouvais ce manga intéressant, c’est qu’il met en scène deux personnages tout à fait atypique : un homme « d’âge mûr » là où on retrouve souvent des hommes jeunes ou entre deux âges dans les yaoi ; et un « monstre », un démon apparemment hideux, bien qu’on ne voit jamais son visage dans ce premier tome, toujours dissimulé derrière ses cheveux longs et épais. En revanche, Le Monstre et la Bête rentre dans un lieu commun maintes fois usité (mais non moins plaisant !) du monstre au grand cœur et d’une personne qui peut être diabolique cachée derrière un visage d’ange.
En pleine heroic fantasy, Kavo est un démons qui vit seul dans la forêt, parce que tout le monde prend peur en voyant sa « laideur » : les humain·es, mais aussi les démons ! Il ne semble rien connaître à la vie, alors qu’il est rempli de curiosité, il n’a jamais eu l’occasion d’en apprendre plus sur le monde. Alors qu’il entend quelqu’un se faire malmené, Kavo se précipite pour secourir l’homme en détresse… qui était en fait en pleine partie de jambes en l’air à quatre, tout à fait consentie, en pleine journée dans la forêt (au plus grand embarras de Kavo).
Liam a en effet une sexualité très ouverte, qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes, il aime leur compagnie et la recherche même, sans aucun complexe, ce qui est toujours très sympathique à lire. Mais surtout, à la vue de Kavo, il ne part pas en courant et en hurlant comme tout le monde avant lui. Il commence même à lui faire la conversation.
Le sexe n’est agréable que si tout le monde s’amuse.
Liam est aussi rempli de mystère, et les deux personnages vont devenir compagnons de route pour plus longtemps que ce qu’ils ne pensaient ! En tous cas j’ai très envie de lire la suite et de découvrir dans quelles aventures Kavo et Liam vont se retrouver…
Bien que Liam ait une sexualité tout à fait ouverte et décomplexée, ce tome ne contient aucune scène explicite, seulement des allusions.