le match de foot qui dura tout un été (2002) et Le tour d France sur mon beau vélo jaune (2003), Bernard Chambaz et Zaü, éditions Rue du monde.
C’est en proposant des extraits de lecture à la radio locale que j’ai découvert ces deux romans de Bernard Chambaz, illustré par Zaü, aux éditions rue du monde : le match de foot qui dura tout un été (2002) et Le tour de France sur mon beau vélo jaune (2003). Ils racontent tous les deux les aventures de Fausto, d’abord avec son père cartographe autour du monde, accompagné de son ballon de foot, puis l’année suivante du Tour de France avec sa mère anthropologue et son cousin fan de vélo. A travers les yeux d’enfant de son héros, l’auteur nous donne à voir le monde et la France sous un autre angle, frais et dynamique.
Le premier tome parle de foot et de tour du monde, mais aussi de la relation entre un papa et son fils, même si ce n’est pas le sujet principal. Quand bien même, intrinsèquement, on voit Fausto s’inquiéter pour son père qui n’arrive pas à écrire son roman, et celui-ci se préoccuper du bien-être de son fils pendant le voyage. C’est entre les lignes, mais c’est là et c’est touchant.
Évidemment, le gros de la question c’est cet étonnant périple entre Bagnolet et Bamako. Avec en ligne conductrice, ce ballon de foot, ce sport qu’affectionne tellement Fausto et qui le relie à toutes les personnes qui croiseront sa route. Loin d’une vision hooligan du football, c’est au contraire ce qui en fait un sport universel et aimé de tous : un lien entre les gens et les cultures, un moyen de rencontrer et partager, un prétexte à de beaux souvenirs.
Il en est de même pour le second tome, où un nouveau personnage vient se raccrocher au wagon : le cousin Gino, adepte de vélo à défaut d’aimer le foot ! Et ça tome bien, car la mère de Fausto part accompagner le Tour de France pour en écrire un livre et les deux cousins seront de la partie ! Et même si les vélos sont restés à la maison, il y a suffisamment de choses à découvrir pour ne pas s’ennuyer.
Ici, l’auteur nous raconte une chronique joyeuse et vive du mythique Tour, pleine d’anecdotes passionnantes et vivantes. Le lecteur peut y apprendre un tas de choses ! Et même essayer de démêler un petit mystère qui se glisse dans les pages et qui accompagne nos deux amis pendant leurs péripéties.
Ce qui est commun à ces deux romans, bien sûr c’est le style de Chambaz : une narration à la première personne qui colle parfaitement à la manière de voir d’un enfant de 10 ans. le ton est enjoué, candide à la fois, sans faux semblant, Fausto raconte tout ce qu’il voit et ressent ! Grâce à cela, le jeune lecteur se sentira proche du héros, pourra entrer complétement dans les récit et vivre comme lui, toutes ces aventures autour du monde, comme s’il y était ! Les personnages sont touchants et tellement vrais et spontanées, que aussitôt, on ne peut que les aimer.
Et les illustrations de Zaü apportent une touche colorée et rieuse au texte, le rehaussent et le rendent encore plus entrainant. Ses images ont le goût de l’été, de l’insouciance et du plaisir d’être ensemble.
Pour moi ces deux petits romans ont été une belle découverte, pleine de fraîcheur et de surprises. Cela m’a donné envie de voir le monde, et le Tour de France (qui passe régulièrement par chez moi, dans les Pyrénées) sous un oeil neuf.
éèéRésumé éditeur :
L’année de ses 10 ans, Fausto n’est pas près de l’oublier! Son père, cartographe, se voit confier une mission exceptionnelle: écrire un livre sur les lieux légendaires de la planète. Et il décide d’emmener son fils avec lui. Bien sûr le ballon de Fausto est du voyage aux quatre coins du monde. De Bakou à Bagdad, du territoire de Baffin à Bamako en passant par Bahia ou Baton Rouge, c’est partout l’occasion de matchs improvisés avec des enfants du pays. A travers cet étonnant itinéraire, les échanges simples et chaleureux se multiplient et les vraies valeurs du football s’affirment, loin des projecteurs et des enjeux financiers. Mais au fil de ce voyage, ce sont surtout Fausto et son père qui se découvrent vraiment en jubilant lors d’une victoire ou en s’inquiétant pour le manuscrit que le père est censé rendre à la fin de l’été.Après avoir fait le tour du monde avec son père (et son ballon de foot), Fausto a la chance de vivre le Tour de France avec sa mère (et son cousin Gino). Durant ces trois semaines magiques, ils côtoient les champions, les journalistes, les motards officiels et même des gens bizarres pas officiels du tout… Une chronique drôle et vivante du Tour de France et de son histoire.
L’auteur :
Bernard Chambaz est un romancier, historien et poète français enseignant actuellement l’Histoire au Lycée Louis-le-Grand à Paris.
Il est né à Boulogne-Billancourt en 1949. Son père, Jacques Chambaz, fit partie du bureau politique du PCF de 1974 à 1979. Après une agrégation de lettres modernes et d’histoire, il se tourne vers l’écriture.
En 2003, il se consacre au cyclisme en effectuant un Tour de France, sur le parcours de la Grande Boucle, pour les cent ans de l’épreuve. En 2006, il s’attaque au Giro italien et, dans les mêmes conditions, court en 2008 le Tour d’Espagne.
Il a obtenu de nombreux prix dont le Prix Goncourt du premier roman en 1993 pour « L’Arbre de vies », le Prix Apollinaire en 2005 pour « Eté », le Prix Louis-Guilloux en 2009 pour « Yankee » et les Prix Louis-Nucera, Prix Roland de Jouvenel de l’Académie française et Grand prix de littérature sportive en 2014 pour « Dernières nouvelles du martin-pêcheur ».
En 2015, dans « Vladimir Vladimirovitch » (Flammarion), il met en scène un malheureux homonyme de Poutine, homme de la rue, qui incarne, face à un régime qui sait étouffer les appels à la liberté, l’âme d’un peuple qui lutte contre la tristesse de sa propre servitude.En 2016, Bernard Chambaz publie « À tombeau ouvert », un court roman passionné où il revisite l’existence vrombissante d’Ayrton Senna.La même année, il publie son premier recueil de poèmes depuis « Été II en 2010 : Etc.. » Divisé en cinq parties, ce recueil explore le thème de l’automne et de la mélancolie.
En 2017, il revient à sa passion pour l’histoire dans « 17 », petit recueil qui retrace l’histoire de personnages, plus où moins connus, dont la vie s’est articulée autour de l’année 1917.L’illustrateur :
Zaü, de son vrai nom André Langevin, est un illustrateur français.Il suit des cours d’arts graphiques à l’École Estienne à Paris. Entré très vite dans l’édition jeunesse (« Nonante de Grospilon » à l’École des Loisirs date de 1967), il abandonne peu à peu l’édition de livres jusqu’en 1991, mais collabore dans la même temps à la presse jeunesse (Bayard et Milan). Il entre à l’agence Ted Bates pour laquelle il crée de nombreuses publicités, puis travaille comme indépendant.Tout en continuant son travail dans la publicité, il publie chez différents éditeurs, Nathan, Syros, Epigones, Casterman, Lo Païs. Il puise son inspiration dans ses nombreux voyages et son univers pictural rappelle celui des Fauves et de Matisse, peintres qu’il admire. On le retrouve dans la catalogue des éditions Rue du Monde, où il donne le meilleur de lui-même et devient rapidement un illustrateur maison. Il a plus de 70 livres à son actif. Il a reçu en 2011 le grand prix de l’illustration jeunesse pour l’album documentaire Mandela, l’Africain multicolore (Rue du monde).