Après la très réussie mini-série Joker: Killer Smile, Jeff Lemire et Andrea Sorrentino nous proposent de retrouver l'intrigante figure de Mr. Smiles, qui va cette fois s'immiscer dans la psyché d'un certain Bruce Wayne. Un épilogue à la hauteur du récit principal ?
Entre Green Arrow, Old Man Logan et Gideon Falls, le duo Lemire - Sorrentino nous a habitué à l'excellence. Récemment, ils nous ont livré une très bonne variation sur le personnage du Joker, avec Killer Smile. Dans cette mini-série publié sous l'imprint DC Black Label, le psychiatre Ben Arnell tentait d'analyser le génie du mal et basculait petit à petit dans la folie, notamment en croisant un étrange livre pour enfants dont le protagoniste principal, Mr. Smiles, était un clown enfantin, aussi malsain que le Joker.
Dans Batman: The Smile Killer, le récit s'ouvre sur un jeune Bruce Wayne, en train de regarder à la télévision une émission pour enfants animée par le même Mr. Smiles. Devenu adulte, Batman enquête sur une série de meurtres, qui vont le confronter à des symboles issus de cette ancienne émission...
Malgré ses qualités, cette histoire est une légère déception. Si Joker: Killer Smile fonctionnait bien, c'est que tout était du point de vue d'un nouveau personnage assez neutre, à savoir le psychiatre Ben Arnell. En essayant d'appliquer la même recette au personnage de Bruce Wayne, Jeff Lemire emprunte un sentier déjà bien usé, encore récemment dans le Batman: Last Knight on Earth de Scott Snyder et Greg Capullo, sans proposer de nouvelle idée réellement convaincante.
Il reste heureusement une partie graphique magnifique. Comme à son habitude, Andrea Sorrentino livre des compositions élaborées et complexes, que ce soit dans sa traditionnelle utilisation de cases à l'intérieur des cases (utilisée cette fois sur la dentition du Joker) ou dans une pleine page tout en symétrie. Rien que pour cet aspect, Batman: The Smile Killer vaut la lecture.