2002. Un an après les attentats du 11 septembre qui ont ébranlé le monde entier, la vie de Shirin est un enfer. Pointée du doigt, insultée, menacée, cette lycéenne d’origine iranienne n’a pour seules échappatoires que la musique et la breakdance.
Jusqu’au jour où elle rencontre Océan James. L’intérêt que lui porte le jeune homme la déstabilise… D’autant que les deux adolescents viennent de deux mondes que tout oppose.
⋅ Contemporain
⋅ Publié le 18 juin
3/5 –
Nos horizons infinis est un roman attendu par beaucoup, fans de l’autrice ou non. Je n’avais pas accroché avec sa série Shatter me mais mon envie de lui donner une seconde chance m’a poussée à tenter le coup avec celui-ci. On fait le bilan !
PS : le roman présente une rep ownvoice avec une protagoniste musulmane et voilée, n’étant pas concernée je te laisse te renseigner auprès des personnes directement concernées pour savoir si cette rep est bien faite. J’ai vu pas mal de retours positifs tout de même.
Si la décision que tu as prise t’a rapprochée de l’humanité, alors tu as bien agi.
Nos horizons infinis commençait bien : on se retrouve dans un roman contemporain qui nous emmène aux côtés de Shirin qui reprend les cours dans un nouveau lycée. La trame est classique pour un contemporain du genre, du moins si on enlève son contexte (le post septembre 2001) et la protagoniste que l’autrice nous propose : Shirin est une grande gueule, tantôt renfermée tantôt ouverte, et sait être cassante quand il le faut. Elle subit du racisme quotidien, qui s’étend des micro-agressions aux agressions physiques, et l’autrice ne mâche clairement pas ses mots concernant ce sujet ou d’autres traités dans le roman. C’est un personnage que j’ai adoré, qui oscille entre force et vulnérabilité sans jamais se laisser écraser.
Un autre point positif du roman est sans aucun doute sa fin, que j’attendais de découvrir avec impatience et que j’ai beaucoup aimée : elle est particulièrement réaliste même si certains la trouveront frustrante.
Mais voilà, si j’ai mis cette note c’est qu’il y a des raisons. La première est la romance, qui commence doucement dans le récit mais finit par l’envahir totalement, et tu le sais j’ai du mal avec les grosses déclarations et les sentiments dégoulinants… autant te dire que j’ai été servie. Les choses auraient pu marcher si le protagoniste masculin était intéressant, mais je l’ai surtout trouvé stupide et pas plus intriguant qu’une feuille de papier. Les conversations entre les personnages sont plates, sans piquant (ce qui est assez impressionnant vu comme l’héroïne a des répliques incroyables), et leurs interactions m’ont laissée de marbre. Du début à la fin.
Le deuxième point, à mes yeux, est la façon dont est narrée cette histoire pendant ces 300 pages. L’autrice nous donne des informations super intéressantes sur Shirin, sa famille, son frère, ses hobbies…mais rien n’est vraiment approfondi. Que ce soit le breakdance qui passionne Shirin et qui sera rapidement abordé, ou sa relation avec son frère qui est amorcée sans être détaillée, j’ai fini par être assez frustrée qu’on se centre uniquement sur la romance. Le récit se concentre sur Océan (le protagoniste) et lire environ 489148019183 fois qu’il est vraiment beau gosse et à quel point les deux persos se manquent… merci, mais stop. J’ai compris.
Concernant la traduction, plusieurs lecteurs ont souligné l’utilisation du n-word dans la VF alors qu’il n’est pas présent dans la VO et il me semble logique de te le dire puisque ce mot raciste n’a pas sa place dans un roman. La maison d’édition a promis de remplacer ce terme dans les prochaines impressions, ce qui est le minimum. Mais je t’avoue que je me pose des questions sur la qualité de cette traduction, maintenant…
Bref, une lecture mitigée pour ma part, importante et incroyable pour d’autres. Pour le coup, je te conseille de voir par toi-même ce que ça donne !
Merci à Michel Lafon pour l’envoi