Après Superman, Batman, le Joker et Catwoman, DC Comics continue de fêter les 80 ans de ses héros à coup de one-shots de 100 pages. Voici donc celui qui célèbre Green Lantern d'une bien belle manière.
J'avoue que je ne pensais pas critiquer ce one-shot parce que je galère toujours à être le plus exhaustif possible sur un numéro anthologique. Et puis, comme toujours, il y a à boire et à manger, ce qui a tendance à avoir un avis mitigé. Mais, j'avoue que celui-ci est particulièrement réussi avec son lot d'histoires de qualité arrivant même à éclipser le moins bon. Je dirais même qu'il devient même l'antagoniste du numéro consacré au Joker qui, malgré les grands noms crédités, était relativement plat et sans réel intérêt.
Le truc que j'apprécie fortement c'est que ce one-shot n'est pas centré sur Green Lantern mais sur TOUS les Green Lantern, à l'exception faite de Jo Mullein, la création de N.K. Jemisin et Jamal Campbell qui a pourtant une série en cours de publication. Bon, DC s'excuse à demi-mots en nous proposant une pin-up de qualité à l'intérieur de ce numéro. Mais, à part elle, les personnages les plus emblématiques ayant portés un anneau vert sont présents de Hal Jordan à Simon Baz, en passant par John Stewart, Kyle Rayner, Guy Gardner et Jessica Cruz.
Mais, DC rappelle qu'avant d'être un policier de l'espace, Green Lantern était un sorcier du nom de Alan Scott. Et c'est une histoire proposée par James Tynion IV et Gary Frank qui nous le rappelle d'une bien belle manière, d'autant plus que le scénariste propose un travail bien plus proche de ses séries indépendantes ( Something is Killing the Children, The Woods...) que ce qu'il fait habituellement chez DC Comics et, personnellement, ça me fait grandement plaisir. Cela me donne même envie de lire une série sur le personnage par la même équipe créative.
Il y a d'autres histoires très bien comme celle de Geoff Johns qui écrit à nouveau Hal Jordan avec un Ivan Reis aux dessins qui a mangé du lion. D'un côté, le scénariste synthétise tout ce qu'il a pu faire sur le personnage sans nombrilisme et sans passer par un long discours retraçant le parcours du personnage. Un simple envoie de SOS permet de cerner le personnage. De l'autre côté, l'artiste propose un découpage absolument remarquable en terme de disposition permettant de comprendre d'un seul coup d'oeil l'action d'une page avant de se plonger dans les détails.
De même, c'est un plaisir de retrouver Cullen Bunn écrire Sinestro. Le scénariste sait écrire les super-vilains et c'est passionnant même si, lui, tombe dans le piège du curriculum vitae de son personnage. Et nous retrouvons également le duo que formait Hal Jordan avec Green Arrow écrit par le regretté Dennis O'Neil, parti il y a peu. Cela sera donc certainement sa dernière histoire inédite publiée.
Mon dernier plaisir est de revoir Ron Marz et Kyle Banks écrire une histoire moderne de Kyle Rayner. D'abord, je trouve ça très beau. Ensuite, de nombreux souvenirs sont remontés dans ma mémoire... D'autant plus que l'équipe créative est celle qui m'a fait lire du DC Comics en V.O. pour la première fois.
Le reste est en revanche concocté par des auteurs et autrices qui n'ont jamais écrit (à ma connaissance) des aventures de Green Lantern(s). Et lorsque je lis Sina Grace écrire les aventures de Simon Baz - personnage que je n'aime pourtant pas, là encore, je me dis qu'il y a un potentiel de dingue. D'autant plus qu'il est accompagné par Ramon Villalobos aux dessins qui apporte un côté "indie" que j'apprécie beaucoup.
Et le reste est bien aussi... même l'histoire de Robert Venditti projetant 4 Lanterns dans un futur très réaliste. Et je trouve que, pour le coup, c'est l'hommage le plus réussi que DC a pu faire à l'un de ses personnages.