Juin 2020 : lectures et revue du web

Par Deslivresetlesmots @delivrezlesmots
Pride stripes de Victoria Pickering, CC BY NC-ND

Bilan des lectures de juin

Je ne sais pas ce qu’il s’est passé mais le mois de juin est passé beaucoup trop vite. Du coup je ne sais plus trop ce que j’ai lu ou pas, j’ai l’impression de pas avoir passé énormément de temps avec des livres ce mois-ci… Ceci dit, j’ai enfin lu Le Petit Prince de Saint Exupéry et je comprends un peu mieux pourquoi c’est autant référencé, c’était beau et triste à la fois. J’ai continué la lecture d’un chouette webcomic que j’ai chroniqué, Here U Are de DJun que je recommande vivement ! Et sinon j’ai eu un autre coup de cœur pour la bande dessinée La Fille dans l’écran de Manon Desveaux et Lou Lubie.

Florilège de chroniques lues

Je ne résiste pas à mettre deux chroniques faites par Usva sur Les Miscellanées d’Usva, tout d’abord celle de Ce qui nous sépare écrit et dessiné par Hélène Aldeguer mais aussi Nous étions les ennemis de George Takei (avec Steven Scott, Justin Eisinger et Harmony Becker mais je ne sais pas quel a été leur rôle). Les deux bandes dessinées parlent de racisme de façon tout à fait différente mais j’ai envie de les lire tous deux !

Planète Diversité est toujours de bon conseil, ses « Recommandations de livres avec des personnages Noirs et LGBTQ+ » m’ont permis d’enrichir ma liste de souhaits, de même que sa chronique de Clap When You Land d’Elizabeth Acevedo.

Ce livre fait partie des ouvrages que j’ai très envie de découvrir depuis une petite éternité, et c’est toujours bon de se rappeler pourquoi : La Main gauche de la nuit d’Ursula K. Le Guin a été brillamment chroniqué par Femmes de lettres.

Sur Comics Have the Power, j’ai été convaincue par la chronique de DCeased de Tom Taylor, Trevor Hairsine, James Harren et une multitude d’autres personnes talentueuses, faite par Thomas Savidan et Siegfried « Moyocoyani » Würtz. J’ai vu passer des extraits et ça donnait déjà envie, et bien que je sois pas particulièrement fan d’histoire de zombie, j’ai très envie de lire cette aventure DC ! J’ai aussi beaucoup aimé la chronique que Sonia Dollinger a faite de Harleen, écrit et dessiné par Stjepan Šejić.

Revue du web

Dans le monde de la véganie

Sur le carnet de recherche de Géographie, animaux non humains et territoires, sont parus trois articles particulièrement intéressants sur les prédateurs : « Happy ours ? Une mise au point utile » et « Le grand méchant loup n’existe pas ! » de Philippe Sierra, ainsi que « Les dents de l’Amer » de Guillaume Marchand. À chaque fois, on y trouve une recontextualisation, ainsi que des chiffres qui montrent bien que la « peur » ou la haine de ces prédateurs ouvre des prétextes à les exterminer.

J’avais partagé certaines de ses vidéos, et chroniqué le livre qu’il a fait avec Fanny Vaucher (Les paupières des poissons), mais ça fait un moment que je ne vous ai pas parlé de Sébastien Moro ! Son nouveau format de vidéos « Cuicui Express » permet de faire un point d’éthologie sur une capacité ou une espèce en particulier et comme d’habitude, c’est un excellent travail de vulgarisation scientifique qu’il fait là, avec humour en plus ! Je les recommande toutes, mais vous pouvez commencer par la dernière, « Les animaux ont-ils le rythme dans la peau ? » disponible sur YouTube.

Recettes

J’ai profité de l’arrivée des légumes d’été pour refaire cette tarte qui me laissait un souvenir merveilleux : Tarte vegan façon tian aux légumes d’été sur Vegan Freestyle ; personnellement je rajoute de la moutarde sur la pâte à tarte avec d’y mettre les légumes, c’est un délice. On a fait un brunch avec des amies, donc j’ai sorti ma recette favorite de brouillade de pois chiche : Chickpea Scramble sur Sweet Simple Vegan. Et enfin, je ne pourrai jamais remercier assez le site Vegan Richa de proposer des recettes simples, sans trop d’ingrédients compliqués, pour des gâteaux délicieux dont celui-ci : Vegan Blueberry Buckle.

Côté genre et féminisme

À propos de genre et de nourriture, je recommande le double épisode du podcast Les couilles sur la table qui parle de cuisine : « Nourrir son homme : cauchemar en cuisine (1/2) » puis « Nourrir son homme : le bon steak et le joli morceau (2/2) ».

Le sexisme sévit dans tous les domaines, dont les sciences et la recherche, comme en atteste par exemple cet article sur Les Ourses à plumes : « Gender Data Gap : le monde a été conçu par et pour les hommes ». Dans Contrepoints, M. Jehl fait un bilan des différentes visions féministes et leur impact sur les sciences : « La neutralité des sciences à l’épreuve des épistémologies féministes ». Il existe beaucoup de stratégies pour pouvoir faire avancer la recherche sans le carcan du sexisme, l’une d’elles est la non-mixité, c’est ainsi que fonctionne collectif « Les Jaseuses », qui en parlent dans une série de billets, dont je recommande particulièrement « La non-mixité dans le cadre d’un collectif de « jeunes chercheur·ses » » par Aurore Turbiau, mais n’hésitez pas à jeter un œil au sommaire des articles sur ce sujet : « À propos de la non-mixité ».

Si vous aimez l’histoire, j’ai trouvé cet article de Pauline Mortas sur son carnet de recherche Sexcursus particulièrement intéressant, « Histoire(s) d’adultère (1/4) : adultère, couple et divorce au XIXe siècle », j’attends la suite de cette série avec impatience !

Enfin, j’ai lu avec pas mal de retard le billet suivant de Valéry Rey Robert, aka Crêpe Georgette : « De Dutroux à Polanski; la fabrique du Monstre » et c’est un point de vue que j’avais assez peu lu jusqu’ici par rapport à Polanski alors que ça semble évident.

Convergence des luttes

Évidemment avec ce qui s’est passé en terme de violences policières et de racisme ces temps-ci, un certain nombre d’articles très pertinents ont été publiés et en voici quelques uns. Pour faire la liaison avec le féminisme, je recommande la lecture de l’article de Cécile Boulaire et Laurent Gerbier sur Album ’50’ qui analyse la fameuse photo d’une soignante à genoux entourée de huit policiers : « Ni monde d’avant, ni monde d’après : une image d’aujourd’hui ». Sur BALLAST, Kaoutar Harchi fait le point sur les privilèges et en quoi parler de ces derniers peuvent invisibiliser ou écarter les véritables problèmes : « « Checker les privilèges » ou renverser l’ordre ? ». Le podcast Kiffe ta race a fait un épisode avec la merveilleuse Fania Noël et je le recommande très vivement : « La libération noire, un projet politique ». M. Jehl, sur Contrepoints toujours, fait le point sur les violences policières de ces derniers temps à la lumière des études post-coloniales : « Épistémologie postcoloniale et violences policières sous épidémie ». Enfin, si vous souhaitez en apprendre plus à ce sujet, je vous renvois vers Planète Diversité qui a partagé une liste de ressources : « Ressources et #BlackLivesMatter ».

En rapport avec la crise liée à la pandémie, Sylvie Morel a publié un article sur la gestion capitaliste de celle-ci sur son carnet de recherche : « « Capitaliser » sur la crise ? Essai d’analyse critique sur les usages politiques de la pandémie en France ».

Sur France Culture, je recommande la série « À la recherche du bien commun » qui parle notamment du numérique, et à ce même propos j’ai trouvé l’entretien suivant particulièrement intéressant : « Cathy O’Neil : pour une éthique des algorithmes ».

La conférence d’Arnaud Hoedt et Jérôme Piron à propos de « La faute de l’orthographe » explique pourquoi l’orthographe française est si complexe, avec tant d’exceptions, et en quoi il est important de la simplifier. J’ai longtemps fait partie des personnes élitistes qui jugeaient beaucoup les autres par rapport à leur façon d’écrire et qui ne comprenaient pas pourquoi les gen·te·s ne faisaient pas l’effort d’écrire « correctement ». Maintenant je sais que j’ai eu la chance d’avoir des facilités d’apprentissage et de maîtrise de la grammaire et de l’orthographe française mais que cela reste très compliqué, et que bien sûr cela ne doit jamais être un motif de jugement. En plus, j’ai trouvé la conférence assez drôle !

Petit point neuro-diversité avec Hannah Gadsby, qui a parlé de son diagnostic de personne autiste sur Skavlan « Hannah Gadsby on getting diagnosed with autism: – It really made a lot of sense » mais aussi dans son TED Talk, où elle aborde également d’autres sujets : « Three ideas. Three Contradictions. Or not. ». Du coup j’ai re-regardé Nanette dans la foulée et il faut absolument que je découvre Douglas.

Pop culture, tu l’aimes, tu l’analyses

Je recommande la chronique de la série His Dark Materials faite par Maëva Herszfeld sur Deuxième page, je suis d’accord avec l’intégralité de celle-ci : « His Dark Materials, l’adaptation réussie d’une saga magistrale ».

Sur Comics Grid, Angelo Joseph Letizia a publié un article à propos de handicap et de bande dessinée : « Truth, Politics and Disability: Graphic Narratives as Illustrated Hope ».

Musique

J’ai découvert Lathi de Weird Genius avec Sara Fajira et j’aime beaucoup la musique, le chant, le clip, bref je l’ai écoutée en boucle. Dans un style tout différent, je suis la chaîne de Laura Mvula et elle a sortie beaucoup de vidéos d’un live avec le Metropole Orkest et c’est un plaisir pour les oreilles, si je dois vous en recommander qu’une ce serait That’s Alright, qui est d’ailleurs la chanson qui m’a fait découvrir cette merveilleuse artiste.

Sujets divers

Sur Monde du Livre, Phoebe Hadjimarkos-Clarke a publié un article à propos de la collection « Sorcières » des éditions Cambourakis et c’est très chouette : « Traduction et sorcellerie. Le dialogue féministe interculturel dans la collection « Sorcières » ».

Un entretien très intéressant à propos d’anthropologie a été publié sur BALLAST : « Pierre Déléage : « Si l’anthropologie a une vertu, c’est sa méfiance vis-à-vis de l’universalité des lois ».

Ce que j’ai fait en juin

J’ai revu ma famille ce mois-ci après tous ces mois de confinement, et ça m’a fait drôlement de bien ! J’ai aussi revu des ami·es que je n’avais pas croisé depuis plus ou moins longtemps et ça met du baume au cœur. Les pique-niques ont commencé et sont l’excuse parfaite pour passer du temps dans la nature. J’ai participé à la Pride de nuit dans ma ville et c’était glorieux de se retrouver au milieu de tou·te·s ces queers

J’ai fini de regarder Steven Universe. Du coup j’ai enchaîné avec Steven Universe : Le Film puis Steven Universe Future, parce que c’est une série trop parfaite pour que j’arrête de la regarder tant qu’il y en a. Découvrir cette œuvre et la regarder toutes les semaines ainsi, ça m’a montré à quel point c’était important pour moi d’avoir du contenu queer et d’en lire et voir souvent, ce qui n’était pas forcément le cas. Mais ça me fait du bien et je trouve ça souvent beaucoup plus intéressant donc je vais continuer sur cette lancée.

D’ailleurs, j’ai (enfin) vu Le Portrait de la jeune fille en feu et quelle claque. Je ne me souviens pas de quand date la dernière fois qu’un film m’a mis KO par sa beauté, sa poésie, son réalisme. C’était époustouflant.

Dans un autre genre du queer, j’ai regardé la dernière saison de Queer Eye et bon, clairement il y a la volonté d’avoir des messages encore plus politiques que précédemment et c’est chouette. J’ai aussi pleuré à chaque épisode parce que c’est sacrément cathartique de voir des gen·te·s passer d’un certain mal-être, ou d’une situation si perdue, à la personne qu’iels ont toujours été mais sans s’excuser et sans galérer grâce au soutien et aux ressources que leur apporte l’équipe de la série.

On sort du queer (quoique) pour la deuxième partie de la saison 4 de Rick et Morty, qui était une sacré aventure. J’ai l’impression que tout va trop vite pour que je puisse complètement apprécier la chose, je crois que ça vaut le coup que je regarde à nouveau toute la série pour l’apprécier encore plus !

Un bel été à vous ! =)